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    Tour d’horizon sur la maladie d’Alzheimer : définition, synonyme, évolution et diagnostic, pour tout savoir et mieux gérer un trouble touchant plus d’un million de Français.

    Alzheimer définition : qu’est-ce que cette maladie ?

    La maladie d’Alzheimer est une maladie du cerveau provoquant une dégénérescence des cellules nerveuses et leur mort progressive. Peu à peu, la maladie s’étend : elle touche de nouvelles zones du cerveau et entraîne la perte de certaines fonctions cérébrales.

    La maladie est dite neurodégénérative, car elle cause une perte progressive des neurones. Sa prévalence augmente avec l’âge.

    Au début de l’évolution de la maladie, la personne atteinte observe une perte de mémoire modérée. La maladie évolue vers une perte d’autonomie en quelques années. 

    Aux stades les plus avancés, le patient devient incapable de tenir une conversation et de réagir à son environnement. La personne atteinte de cette maladie perd progressivement ses capacités à effectuer seule les activités de la vie quotidienne.

    La maladie d'Alzheimer en chiffre

    La maladie d’Alzheimer est la démence la plus fréquente chez les personnes âgées. Elle touche environ 1,2 million de personnes en France (source : Santé publique France, 2019). Avec quelque 225 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année (incidence), le nombre de personnes atteintes de cette maladie devrait s’élever à 2,2 millions de personnes en 2050.

    Les chiffres marquants de la maladie d’Alzheimer en France
    Nombre de malades diagnostiqués (prévalence)Nouveaux cas chaque année (incidence)Âge moyen de diagnosticPrévalence après 80 ansEspérance de vie après diagnostic
    1 200 000225 00073 ans15 %8 à 12 ans

    Sa prévalence (= la proportion des personnes malades) augmente fortement avec l’âge, notamment en raison des modifications du cerveau et de la présence fréquente d’autres maladies :

    • avant 70 ans : moins de 1 personne sur 100 ;
    • entre 70 et 79 ans : 1 personne sur 25 ;
    • entre 80 et 89 ans : 1 personne sur 5 ;
    • après 90 ans : 1 personne sur 3.

    Source : Fondation Médéric Alzheimer (d’après Alzheimer Europe, Yearbook 2019 et Santé publique France)

    Comment la maladie d’Alzheimer se déclenche-t-elle ?

    On ignore encore quelles sont les causes de la maladie . On sait toutefois qu’une interaction complexe entre des protéines tau et bêta-amyloïdes anormales, et divers autres facteurs cause des lésions dans le cerveau. Ces changements affectent le bon fonctionnement des neurones :

    • Des plaques amyloïdes se forment dans le cortex cérébral et ont un effet toxique sur les neurones. Elles affectent les connexions entre les cellules nerveuses ;
    • Des dégénérescences neurofibrillaires, dues à un dérèglement de la protéine Tau, s’accumulent dans des zones du cerveau impliquées dans la mémoire.

    Les causes de ces dérèglements sont encore à l’étude. Mais, la recherche sur la maladie d’Alzheimer et les troubles apparentés a mis en évidence plusieurs facteurs qui augmentent le risque de développer une démence

    Les différents facteurs de risque connus de la maladie comprennent : 

    Le vieillissement 

    L’âge est le facteur de risque de la maladie Alzheimer le plus connu. Certes, la dégénérescence du cerveau n’est pas un processus normal du vieillissement. Pourtant plus la personne est âgée, plus elle a de risques d’être atteinte d’une démence. À partir de 65 ans, la prévalence de la maladie d’Alzheimer (ou de la démence vasculaire) double tous les 5 ans.    

    Le sexe 

    Les femmes ont plus de risques de développer la maladie Alzheimer que les hommes (1 femme sur 4 est touchée, contre 1 homme sur 5 après 85 ans). C’est le cas même compte tenu du fait que l’espérance de vie des femmes est plus longue. 

    La génétique

    Les chercheurs ont identifié plus de 20 gènes influant sur les risques de développer une démence, même s’ils n’en sont pas une cause directe. Avoir un proche (parent, frère ou sœur) atteint d’Alzheimer augmente très légèrement vos propres chances de développer la maladie par rapport à une personne n’ayant pas d’antécédents familiaux. 

    Les antécédents médicaux 

    Les maladies cardio-vasculaires augmentent de manière significative les risques de développer une démence :

    • diabète,
    • hypertension,
    • cholestérolémie totale élevée,
    • obésité…

    La dépression est également en cause. 

    Le mode de vie

    Un mode de vie sain réduit les risques de développer l’Alzheimer. Les facteurs considérés comme « dangereux » comprennent notamment : 

    • Inactivité physique : facteur de risques des maladies cardiovasculaires et métaboliques elle a également des effets directs sur la structure et la fonction du cerveau.
    • Régime alimentaire insuffisamment équilibré ou trop riche en gras saturés augmentant le taux de cholestérol.
    • Consommation excessive d’alcool.
    • Blessures à la tête : on sait que les boxeurs ont plus de risques de souffrir de démence.
    • Tabagisme.
    • Faible niveau de scolarité.

    Quels sont les principaux symptômes de la maladie d’Alzheimer ?

    Cette pathologie touche essentiellement les fonctions cognitives de la personne atteinte. Elle atteint ensuite de facultés physiques et entraîne la perte d’autonomie.

    Les symptômes cognitifs sont :

    • perte de mémoire,
    • désorientation spatio-temporelle,
    • difficultés à effectuer des tâches quotidiennes,
    • troubles d’expression,
    • problèmes avec les notions abstraites.

    Les symptômes physiques de la maladie d’Alzheimer comprennent :

    • déclin de la motricité fine,
    • siestes répétées,
    • insomnies,
    • apparence négligée.

    Enfin, l’atteinte du cerveau entraîne aussi des troubles du comportement :

    • apathie,
    • déambulation,
    • irritabilité,
    • agressivité…

    Comment la maladie d’Alzheimer évolue-t-elle ?

    Les lésions atteignent en premier lieu les régions du cerveau impliquées dans la mémoire. Progressivement, elles se développent et s’étendent à d’autres régions cérébrales, responsables des facultés cognitives, des capacités d’expression (langage), du raisonnement logique, de la coordination motrice…

    La personne connaît ainsi des difficultés croissantes à analyser les informations venant du monde extérieur et à les utiliser de façon adaptée. Ses facultés de penser sont peu à peu entravées. Se souvenir, comprendre et prendre des décisions, de même qu’exécuter des tâches quotidiennes devient de plus en plus difficile au fil de l’évolution de la maladie d’Alzheimer. Le patient souffrira ensuite de troubles de l’humeur et présentera des signes d’agressivité.

    Quelle est l’espérance de vie d’une personne avec la maladie d’Alzheimer ? 

    L’espérance de vie de la personne malade peut aller de trois à douze ans, voire plus en fonction du stade de la maladie d’Alzheimer auquel elle est diagnostiquée. 

    Quels sont les différents stades de la maladie d’Alzheimer ?

    L’évolution de la maladie peut être décrite en sept stades selon la sévérité du déclin cognitif. 

    Les trois premiers stades de l’échelle du psychiatre Barry Reisberg ne sont pas encore considérés comme de la démence : 

    • Stade 1 : aucun déclin cognitif – pas de symptômes de la maladie d’Alzheimer,
    • Stade 2 : déclin cognitif très léger – légères pertes de mémoire liées au vieillissement,
    • Stade 3 : déclin cognitif léger – fréquence accrue des pertes de mémoire, difficultés à se concentrer et à trouver les bons mots.

    Le stade du déficit cognitif léger peut durer en moyenne 7 ans avant l’apparition de la maladie d’Alzheimer à proprement parler.

    Les quatre stades de la démence (déclin cognitif de modéré à très grave) se succèdent plus rapidement et se traduisent par des symptômes plus prononcés :

    • Stade 4 : la mémoire récente décline, le sujet a du mal à se concentrer, à gérer ses finances ou à effectuer diverses tâches complexes. Un retrait social peut être observé. Ce stade dure environ deux ans.
    • Stade 5 : la perte d’autonomie est plus prononcée : le malade oublie des choses importantes comme son adresse et a besoin d’être assistée pour effectuer des activités quotidiennes. Environ un an et demi.
    • Stade 6 : le besoin d’assistance s’étend aux actions les plus simples comme l’hygiène corporelle. Les symptômes de la maladie d’Alzheimer se renforcent (difficulté à reconnaître la famille…) Environ deux ans et demi.
    • Stade 7 : le malade ne peut presque plus communiquer et perd ses facultés à marcher. Environ deux ans et demi.

    Peut-on guérir l’Alzheimer ?

    À l’heure actuelle, il n’y a pas de traitement connu pour guérir les différentes maladies neurodégénératives. Les fonctions des cellules du cerveau endommagées ne peuvent être rétablies.

    Il existe toutefois des moyens d’en retarder l’évolution et de faciliter la vie des patients atteints d’Alzheimer et de leur entourage (à l’aide de traitements médicamenteux et non médicamenteux).

    Comment diagnostiquer la maladie d’Alzheimer en 6 étapes ?

    Le diagnostic de l’Alzheimer est posé à l’issue d’une série de questions, de tests et d’examens.

    1re étape : l’entretien pour mieux cerner les difficultés et facteurs de risque

    Si vous soupçonnez un proche de présenter des signes de la maladie d’Alzheimer, encouragez-le à consulter son médecin traitant.

    Celui-ci vous interrogera, vous et votre parent, sur :

    • ses antécédents médicaux, pour vérifier la présence d’éventuels facteurs de risque, 
    • les difficultés qu’il rencontre au quotidien,
    • les changements constatés par rapport à son état antérieur. 

    Le médecin procédera probablement à quelques tests simples (de mémoire et de réflexion) pour vérifier si les pertes de mémoire et les autres symptômes n’ont pas une autre cause, comme :

    • dépression,
    • anxiété,
    • stress,
    • effets indésirables de médicaments,
    • dérèglements hormonaux,
    • carences nutritionnelles…

     2e étape : l’examen clinique pour évaluer l’état de santé général 

    Le médecin souhaite souvent obtenir une image plus générale de l’état de santé de son patient. Il procédera à un examen clinique pour vérifier s’il y a quelque chose de nouveau :

    • perte de poids, 
    • hypertension,
    • perte de la vision ou de l’audition.
    LIRE AUSSI:  Les tests pour détecter Alzheimer - diagnostic et bilan

    Il peut prescrire un bilan sanguin pour écarter d’autres problèmes de santé. 

    3e étape : l’évaluation des facultés cognitives

    Si le médecin n’est pas sûr du diagnostic ou s’il veut approfondir l’évaluation cognitive du patient, il peut l’orienter vers une consultation mémoire (CM) ou chez un spécialiste (neurologue, psychiatre ou gériatre). 

    Ces spécialistes effectuent des tests neurologiques ou mentaux pour évaluer les fonctions cognitives :

    • mémoire à court et à long terme,
    • concentration et durée d’attention,
    • compétences linguistiques et de communication,
    • orientation spatio-temporelle,
    • capacités liées à la vision.

    4e étape : l’évaluation des activités de la vie quotidienne (AVQ)

    Le spécialiste vérifiera également à quel point le trouble cognitif de votre proche influe sur ses capacités à réaliser chaque activité de la vie quotidienne (AVQ), avec ou sans aide.

    Cette étape est importante pour bien adapter la prise en charge après le diagnostic de la maladie d’Alzheimer.

    5e étape : le bilan du neuropsychologue

    Les tests de mémoire peuvent être complétés par un bilan comportemental et neuropsychologique encore plus poussé. Il est réalisé par un neuropsychologue et vise à rechercher des troubles comportementaux (comme l’agressivité, l’agitation, etc.) 

    6e étape : l’imagerie cérébrale

    Pour écarter d’autres causes possibles des symptômes de votre proche ou rechercher des signes possibles de lésions, le spécialiste peut recommander de passer une imagerie cérébrale :

    • tomodensitométrie (TDM ou CT scan) ;
    • IRM

    Poser le diagnostic de l’Alzheimer nécessitera ainsi plusieurs consultations et prendra souvent plusieurs mois. 

    La consultation mémoire

    Les consultations mémoires (CM) peuvent faciliter ce processus, car elles réunissent une équipe multi-disciplinaire et proposent une évaluation complète de l’état cognitif des patients.

    Comment gérer la maladie d’Alzheimer à domicile ?

    L’environnement de la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée joue un rôle très important :

    • les malades qui se sentent bien présentent moins de troubles du comportement,
    • le soutien affectif aide à compenser les troubles de la mémoire et les autres symptômes cognitifs de la maladie.

    De plus, l’organisation du cadre de vie est également nécessaire pour la sécurité du malade. Le soutien de la famille est fondamental pour lui permettre de continuer à vivre à son domicile après l’annonce du diagnostic.

    Voilà ce à quoi il vous faut veiller pour aider votre proche :

    • Aide-mémoire : installez des blocs-notes, un tableau d’affichage avec des post-its ou un tableau aimanté. Le malade oublie ses rendez-vous : essayez de lui passer un coup de fil à temps pour les lui rappeler. Soyez inventifs pour pallier les pertes de mémoire.
    • Sécurité domestique : aménagez le logement ; remplacez la cuisinière à gaz par des plaques électriques ; mettez les objets fragiles ou dangereux à l’abri.
    • Communication : le malade perd progressivement ses capacités d’expression, elle cherche ses mots… Il ne faut la pas laisser s’installer dans l’habitude de se taire. Parlez-lui. Parfois l’emploi de l’expression gestuelle peut pallier la perte de sens des mots. Pour en savoir plus, lisez notre blog sur les stratégies de communication avec une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer.
    • Prévenir les pertes d’objets usuels : aidez-la à prendre des habitudes routinières : déposez toujours les objets à la même place. Utilisez des ficelles pour attacher ses lunettes, une chaîne pour son porte-clé, etc.
    • Ravivez les souvenirs : aidez votre proche à faire travailler son cerveau : parlez-lui de son passé, remémorez-lui des épisodes de la vie familiale…

    Témoignages

    Bonjour, je m’appelle Gérard Geldreich et ma femme est atteinte d’Alzheimer

    Gérard Geldreich a décidé de s’adresser aux aidants de patients atteints d’Alzheimer. Il nous livre son expérience et ses conseils afin d’aider les futurs aidants à mieux connaître et appréhender cette maladie qui touche plus d’un million de personnes en France. 

    Comment la maladie de votre femme s’est-elle déclarée et à quel stade est-elle aujourd’hui?

    Cela a commencé comme presque tout le monde, sans s’en rendre compte. On se dit tiens, c’est peut-être la fatigue qui lui a fait oublier quelque chose. Puis petit à petit les oublis deviennent plus fréquents, jusqu’au moment où on voit un neurologue et les services compétents.

    Ils font alors un diagnostic de l’Alzheimer ou équivalente. Ce n’est pas une maladie, c’est un ensemble de pathologies. Petit à petit, il faut gérer l’ensemble et puis maintenant, mon épouse est en GIR2. C’est-à-dire qu’elle a oublié beaucoup de choses.

    L’Alzheimer, ça se gère, ça se suit, ça se vit, ça s’accepte ou ça doit s’accepter et puis pour le moment ça se passe bien.

    Comment s’occupe-t-on d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer ? Cela engendre-t-il de gros changements ? 

    Ça change tout! Il faut absolument s’occuper de tout dans la maison, ça veut dire la cuisine, les courses, le ménage, les comptes… La totalité des tâches d’une mère de famille seule qui s’occupe d’enfants par exemple. Donc il faut gérer tout ça en plus de gérer la personne atteinte. J’ai des soins du service infirmier à domicile pour l’aide à la toilette et à l’habillage, parce qu’elle s’habille mais d’une manière parfois un peu en vrac. 

    Et en dehors de cela, il faut-être extrêmement cool, zen et puis quand ça va pas à un moment, il faut attendre le moment d’après parce que c’est oublié. Donc être responsable et faire en sorte de bien s’entourer quand c’est possible. C’est notre cas, avec des bénévoles ou autres, qui viennent un peu me décharger, ne serait-ce que pour faire les courses etc… 

    Si on pouvait quantifier la place de l’Alzheimer dans la vie d’un aidant, quelle espace cela prendrait-il ? 

    C’est une présence à 100 %, parce qu’il faut rester avec la personne atteinte. On ne peut pas la laisser seule à la maison, il y a quelqu’un qui me remplace quand je dois sortir, mais c’est une autre organisation, c’est un autre concept, c’est une autre forme de vie en commun.

    Avez-vous des conseils à donner aux futurs aidants qui viennent tout juste d’apprendre l’existence de la maladie ? 

    Oh oui, le premier des conseils c’est de ne pas pleurer sur ce que l’on a perdu, mais plutôt de se réjouir de ce que l’on a encore. Tous les jours il y a des petits moments de bonheur qui passent, des petites étincelles de bonheur qu’il faut savoir prendre au vol. 

    Malheureusement le monde d’aujourd’hui ne sait plus prendre ces petits moments de bonheur, ça peut être le sourire d’un enfant, un papillon, un petit rayon de soleil, cela peut être une multitude de petites choses. Si chacun d’entre nous sait attraper au vol ces petits moments de bonheur, cela va nous nourrir et nous rendre beaucoup plus forts pour faire face aux difficultés.

    Du bonheur face à la maladie d'Alzheimer

    Deuxième chose, ne JAMAIS s’énerver. Cela ne sert strictement à rien avec ces patients-là. Ils entrent, au contraire, un peu en détresse. Ce sont comme des enfants qui se font gronder, ils ne comprennent plus. C’est comme gronder quelqu’un pour quelque chose qu’il ne comprend pas. 

    Donc il faut être souple, cool, quand ça ne va pas parfois il faut y aller, non pas en force, mais plutôt en persuasion. Notamment parce qu’on ne peut pas permettre n’importe quoi et puis 5 minutes après ce sera déjà fini. Il faut être parfaitement conscient qu’il ne faut pas s’énerver, que l’on a à gérer une situation, que l’on doit le faire en toute quiétude, en toute sérénité et essayer de garder son calme. Et cela se passe bien!

    Est-ce important d’assurer au patient un contact social ? 

    Bien sûr que oui! On ne va pas se faufiler ou se cacher. C’est une pathologie qu’il ne faut surtout pas cacher aux autres, il faut en parler, il ne faut pas en avoir honte. Il y a plus de 900 000 personnes qui sont atteintes en France, donc au contraire, il faut en parler, il faut ouvrir le débat, il faut le présenter, il faut maintenir les connexions c’est important.

    Souhaitez-vous laisser un message de fin pour les proches des personnes atteintes d’Alzheimer ? 

    Être positif en tout temps, en tout lieu. Se dire : ça va? oui ça va! 

    Parce que si on passe son temps à se dire que ça ne va pas, premièrement nous générons de mauvaises hormones au niveau du cerveau. Deuxième chose, ça ne va pas mieux. 

    Troisième chose, on embête tout le monde autour de soi et les gens vous tournent le dos. 

    Donc quand nous sommes optimistes, la vie est déjà plus belle juste en la regardant. Il faut gérer au fur et à mesure les problèmes quand ils se présentent, je ne le cache pas, mais à chaque problème, nous trouvons sa solution.[…] Les petites choses se règlent au fur et à mesure, une chose après une autre.

    Ma femme est sous protection familiale, je suis son protecteur si on veut

    Claude Fayette, aidant

    Claude Fayette se trouve dans le même cas que Gérard, l’Alzheimer de sa femme est diagnostiqué pour la première fois il y a 11 ans à la Pitié-Salpêtrière. Son épouse est aujourd’hui en stade GIR2, ce qui se traduit par une grande dépendance de la personne atteinte, nécessitant une présence quotidienne. Claude a décidé d’assumer seul le maximum de tâches possibles. 

    Comment aborde-t-on la maladie en tant qu’aidant et surtout lorsque nous sommes proches de la personne atteinte ? 

    Ça fait 51 ans de mariage, on a signé un contrat au départ, il faut l’assumer et on l’assume très bien. Je m’occupe d’elle et je pense m’en occuper le plus longtemps possible. Pendant 10 ans, nous avons le temps de nous préparer malheureusement et puis je fais le nécessaire pour qu’elle ait une vie tranquille et tout à fait convenable.

    LIRE AUSSI:  Alzheimer et les maladies apparentées

    Quelles sont les mesures à prendre pour faciliter la vie d’une personne atteinte ? 

    J’ai eu le temps de m’organiser, j’ai aménagé, j’ai mis des sécurités et puis il faut être disponible et patient aussi. […] Je me suis tellement bien organisé que nous arrivons à avoir une routine et nous avons trouvé chacun notre place. Après, pour les activités extérieures j’ai fait une croix dessus depuis un moment, mais on s’organise autrement.

    Séniors main dans la main

    Il faut construire des repères, il faut que la personne ait l’habitude de son intérieur. Il faut avoir une routine, des heures régulières, ça c’est important. Par exemple, les levers, les repas et les couchers doivent se faire à heure régulière. Et puis il faut essayer de la faire marcher un peu, parce qu’elle marche de moins en moins. […] Je commande tout sur des sites en ligne puis ensuite, (avec ma femme nldr) nous allons les chercher, j’essaie de l’emmener au maximum avec moi, pour qu’elle puisse sortir de temps en temps quand même. 

    Avez-vous un conseil à donner aux personnes confrontées au même problème ?

    Le conseil ça serait déjà d’être disponible, d’être patient, de faire preuve de douceur et puis avoir une routine régulière. Cela dépend du stade de la maladie, mais en ce qui nous concerne, la patience ça fait tout, la patience elle s’acquiert avec les années, cela ne vient pas comme ça. Il s’agit quand même de maladies qui sont assez contraignantes et il faut faire avec. Soyez un peu ferme aussi, parce que nous sommes là pour guider la personne, donc il ne faut pas non plus se laisser envahir. Puis enfin être juste.

    De quelles ressources les aidants disposent-ils près de chez eux ? 

    De nombreux dispositifs de soutien aux aidants existent aujourd’hui. 

    L’association France Alzheimer notamment dispose d’antennes départementales sur l’ensemble du territoire français. Chaque association départementale organise des actions de soutien aux aidants. Elles comprennent des : 

    • groupes de parole (café Alzheimer, etc.),
    • formations pour les aidants,
    • séjours de vacances pour le couple malade-aidant…
    • entretiens individuels pour un soutien psychologique, 
    • haltes relais pour accueillir le malade quelques heures par jour et permettre à l’aidant de souffler.

    Les CCAS de nombreuses villes organisent aussi un soutien aux aidants. Il peut comprendre :

    • accueil de jour, avec des activités adaptées aux sujets atteints de la maladie d’Alzheimer, 
    • plateforme d’accompagnement et de répit, offrant soutien psychologique et informations utiles,
    • groupes de parole,
    • ateliers,
    • portage des repas,
    • aide-ménagère à prix réduit.

    Alzheimer: combien coûte en moyenne une aide à domicile ? 

    Pour continuer à vivre chez elle, une personne âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer aura besoin de plusieurs heures d’aide à domicile. Pour l’aidant, cette aide professionnelle s’impose souvent afin de prévenir l’épuisement.

    Le tarif horaire d’une aide-ménagère recrutée par le biais d’une agence de service à la personne mandataire varie d’environ 24 à 36 euros. Après le crédit d’impôt de 50 % sur l’emploi d’une aide à domicile, le tarif sera donc d’environ 12 à 18 euros. 

    De quel soutien financier disposent les aidants pour s’occuper de leurs proches ? 

    De nombreuses aides financières existent pour alléger la facture des aidants qui prennent en charge une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer.

    Ces aides peuvent financer à la fois l’aide à domicile, mais aussi l’aménagement du logement et le répit de l’aidant :

    • l’aide-ménagère du conseil départemental : accordée sous conditions de revenue, elle s’adresse aux personnes âgées qui sont encore autonomes, mais ont besoin d’aide au quotidien ;
    • l’allocation personnalisée d’autonomie (APA à domicile) : elle s’adresse aux seniors dépendants (GIR 1 à 4) et finance un plan d’aide personnalisé. Son montant dépend des ressources du bénéficiaire. Le plan d’aide peut inclure des heures d’intervention à domicile, mais aussi des aides techniques, l’aménagement du logement ou encore un accueil de jour ;
    • les aides des caisses de retraite : plan d’action personnalisé, essentiellement pour les individus non éligibles à l’APA ;
    • une réduction d’impôt de 50 % sur les dépenses engagées pour l’aide à domicile (aide plafonnée) ;
    • une exonération de charges sociales dans le cadre de l’emploi d’un salarié pour l’aide à domicile (sous conditions de perte d’autonomie).

    Il existe aussi une aide spécifique pour les aidants, appelée « droit au répit ». Elle est mise en place lorsque le plafond du plan d’aide de l’APA à domicile est atteint. Limitée à 509,76 € par an, elle peut contribuer au financement de dispositifs permettant à l’aidant de se reposer :  

    • aide à domicile,
    • accueil de jour, 
    • hébergement temporaire en maison de retraite.

    Comment la maladie d’Alzheimer est-elle prise en charge en établissement ?

    Les Ehpad sont les structures les plus adaptées pour l’hébergement de seniors atteints de la maladie d’Alzheimer, grâce à une prise en charge complète. 

    Combien coûte un établissement spécialisé ? 

    Le coût médian d’un accueil en Ehpad (établissement pour les personnes âgées dépendantes) s’élève à environ 2 000 € (CNSA, avril 2021). 

    Outre le cadre de vie sécurisé et médicalisé, la plupart de ces établissements disposent de petites unités de vie spécialisées pour la prise en charge de résidents présentant des troubles du comportement dus à la démence (PASA, UHR, unité Alzheimer…)

    Le prix d’un Ehpad dans une zone rurale peut descendre jusqu’à 1 600 € par mois, mais les places peuvent être rares à ce prix. A contrario, dans les zones urbaines, le coût d’un établissement spécialisé pour les aînés atteints d’Alzheimer s’élèvera au moins à 2 500 € par mois. À Paris, le tarif mensuel d’une résidence haut standing peut aller jusqu’à 7 000 €.

    Sophie, Conseillère Cap Retraite

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    Quels sont les dispositifs mis en place pour les patients atteints d’alzheimer ? 

    Le personnel des Ehpad est spécifiquement formé pour prendre en charge des résidents atteints de la maladie d’Alzheimer ou de troubles apparentés

    Les soins sont assurés par une équipe pluridisciplinaire, dirigée par le médecin coordinateur. 

    Par ailleurs, l’équipe d’animation et les assistants de soins en gérontologie jouent un rôle clé dans le quotidien de ces résidents. En effet, des activités adaptées et des ateliers spécifiques sont mis en place en Ehpad pour stimuler les résidents Alzheimer et préserver leurs facultés.

    Ces ateliers sont aussi souvent animés par des professionnels de la thérapie non médicamenteuse : 

    • art-thérapie, 
    • musico-thérapie,
    • ateliers mémoire,
    • ateliers de cuisine, etc.

    Pour en savoir plus sur la prise en charge d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer, à domicile comme en établissement, téléchargez notre guide « Maladie d’Alzheimer, l’accompagnement au quotidien ».

    Questions fréquentes

    Qu’est-ce que la protéine Tau ? Définition et rapport avec Alzheimer

    La protéine Tau est une protéine présente principalement dans les cellules du cerveau (neurones). Entre autres rôles, elle est essentielle à la stabilité de la structure interne (microtubule) des axones des neurones (les fibres nerveuses conduisant les signaux électriques).

    Les neurones de souris conçues génétiquement avec une carence en protéine tau sont déficients.

    On constate aussi un dysfonctionnement de la protéine tau dans plusieurs maladies neurologiques graves de l’humain. Dans la maladie d’Alzheimer, notamment, des enchevêtrements neurofibrillaires composés de protéines tau modifiées s’accumulent dans le cerveau.

    Schéma d'un neurone sain et d'un neurone dans la maladie d'Alzheimer, avec des enchevêtrements neurofibrillaires de protéine Tau
    Le rôle de la protéine Tau dans la maladie d’Alzheimer

    Les scientifiques soulignent l’importance de la protéine Tau dans la maladie d’Alzheimer, car ils ont découvert un lien entre la propagation de la protéine Tau et la progression de la maladie.

    L’accumulation de plaques bêta-amyloïdes dans le cerveau du malade est en grande partie terminée à un stade clinique plus précoce connu sous le nom de trouble neurocognitif léger. Alors que l’accumulation de la protéine tau se poursuit tout au long de la maladie. La quantité totale de protéines Tau anormales dans le cerveau du malade est étroitement liée au stade et à la gravité de la pathologie.

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