Lorsque la prise en charge de votre proche âgé atteint de la maladie d’Alzheimer n’est plus possible à la maison, l’accueil en Ehpad s’impose souvent comme la solution la plus adaptée. Aujourd’hui, la majorité des maisons de retraite médicalisées disposent d’une unité protégée Alzheimer. Le but : offrir un accompagnement spécifique au résident pour réduire les troubles du comportement et améliorer la qualité de sa vie en établissement.

L’accueil en unité protégée Alzheimer est plus cher, mais plus complet

Le coût médian de l’accueil en maison de retraite de type Ehpad s’élevait à 2 000 euros par mois pour le résident en 2021, d’après une étude statistique de la CNSA. Le prix de l’hébergement dans une unité protégée Alzheimer est généralement plus élevé que dans le reste de l’établissement. Cette différence de tarif varie de quelques dizaines à plusieurs centaines d’euros par mois, en fonction de la résidence choisie.

La majoration du tarif hébergement en unité protégée Alzheimer s’explique par la spécificité de la prise en charge des résidents atteints de la maladie d’Alzheimer ou de troubles apparentés. Le ratio du personnel est plus élevé, des professionnels spécialisés interviennent et la surveillance est assurée 24 heures sur 24. Des activités de stimulation supplémentaires sont proposées et l’aménagement est optimisé pour prévenir les chutes et la déambulation. Tous ces facteurs augmentent la dépense liée à l’exploitation de cette structure pour l’Ehpad.

Des aides financières existent pour alléger la facture de l’accueil dans ces services :

  • allocation personnalisée d’autonomie (APA) – contribuant au financement du tarif dépendance,
  • aides au logement,
  • aide sociale à l’hébergement (ASH).

L’unité protégée Alzheimer vise à réduire les troubles du comportement

Au-delà des animations aujourd’hui proposées dans tous les Ehpad, l’unité protégée Alzheimer prévoit un programme avec des activités à visée thérapeutique. Le but : stimuler les capacités restantes du résident et prendre en charge les pertes de mémoire, la déambulation et les différents troubles du comportement associés à la maladie d’Alzheimer.

Le projet de soins mis en place à l’arrivée du nouveau résident permet d’optimiser l’accueil et le suivi de la maladie d’Alzheimer. Il passe par le dépistage d’éventuels problèmes associés à la pathologie de la personne âgée (perte de poids, troubles du sommeil, etc.) Le but : assurer la prise en charge du malade dans sa globalité.

Bon à savoir – Il existe plusieurs types d’unités Alzheimer avec des prises en charge spécifiques selon la gravité des troubles du comportement :

  • Le pôle d’activités et de soins adaptés (PASA) – Ce service est fréquent dans les établissements de type Ehpad. Il accueille en journée des malades d’Alzheimer présentant des troubles de comportement modérés.
  • L’unité d’hébergement renforcée (UHR) – Ce lieu de vie accueille, nuit et jour, des personnes dont les troubles sont plus sévères.

L’admission est faite sur dossier ou par recommandation du médecin coordonnateur de la résidence

L’architecture de l’unité protégée Alzheimer offre un accueil sécurisé

Les unités protégéee Alzheimer sont conçues architecturalement de manière à offrir un cadre de vie sécurisé adapté aux spécificités de la maladie, sans limiter la liberté de la personne âgée. En général, l’unité protégée Alzheimer (encore parfois appelée Cantou) comporte un « parcours de déambulation ». Les architectes s’appliquent à le faire passer par un maximum d’espaces de vie (en proposant des boucles de déambulation). Ce parcours est équipé de barres d’appui et de zones de repos intermédiaires.

L’environnement de l’unité protégée Alzheimer favorise l’orientation et réduit l’anxiété, grâce à divers points de repère, une signalisation colorée ou lumineuse, mais aussi une vue sur l’extérieur pour favoriser l’orientation temporelle (mieux reconnaître le moment de la journée, la saison…)

La participation de la famille et le soutien aux aidants sont favorisés

L’équipe de l’unité protégée Alzheimer essaie le plus souvent d’impliquer la famille dans l’élaboration du projet de soins et de vie du nouveau résident. Le but : permettre aux proches de ne pas renoncer brutalement à leur rôle d’aidants et de maintenir leur lieu social avec l’aîné.

L’équipe soignante est le plus souvent formée à apporter un soutien aux aidants familiaux, souvent épuisés par le maintien à domicile de leur proche et culpabilisés par l’entrée en maison de retraite. Le psychologue de l’Ehpad, actif au sein de l’unité protégée Alzheimer, a également pour rôle de soutenir la famille à l’entrée du nouveau résident et au fil du temps.

L’unité protégée Alzheimer n’isole pas les résidents atteints de démence

Certes, l’unité protégée Alzheimer est généralement située dans des locaux dédiés de l’Ehpad, pour permettre les adaptations architecturales et sécuritaires. Néanmoins, les interactions sociales sont encouragées, grâce à un accompagnement conçu de façon à favoriser la socialisation :

  • les résidents sont encouragés à ne pas s’isoler dans leur chambre,
  • de nombreuses activités collectives sont organisées,
  • de nombreux lieux de vie sont installés dans l’unité protégée Alzheimer : salle à manger, salons, jardins…)

En général, les déplacements des résidents à l’extérieur de cet espace sont néanmoins limités (toutes les facilités sont installées directement dans l’unité, y compris le jardin sécurisé). Le but : prévenir les troubles du comportement et l’agressivité susceptibles d’être exacerbés par la désorientation que supposent les passages d’une unité à l’autre.

L’unité protégée Alzheimer se veut un lieu de vie adapté aux besoins spécifiques des personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’une démence apparentée. Elle permet une prise en charge optimale, grâce à un environnement et un personnel dédiés.

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Yaël A.,Rédactrice chez Cap Retraite

Commentaires (26)

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  1. Nathalie DELVAL

    Bonjour. Est ce que le médecin coordonnateur a le droit de placer une personne en milieu protégé malgré le désaccord de la famille ? Merci pour votre répond réponse

    Répondre
    1. Amandine

      Bonjour

      Je vous remercie pour votre commentaire.
      Suite a l étude du dossier médical. Le médecin coordonnateur peut placer une personne en milieu protégé s’il estime que c’est dans l’intérêt de la personne.
      Si la famille est en désaccord sur cette décision, elle est en droit de changer d établissement.
      Bonne journée.
      Amandine

      Répondre
  2. Hugues CHAMART

    Bonjour,
    Est il normal que la nuit ds un UVA il n’ y a qu un passage de surveillance toutes les 90 minutes ? Personne en continu la nuit…résidents livrés à eux mêmes.
    Si bien que entre leur visite de 1 h du matin et 2h30 mon père a fait sévère chute ..nous ne savons donc pas combien de temps il est resté collé au sol…heureusement dans gravité mais visage très touché.

    Répondre
    1. Amandine

      Bonjour

      Je vous remercie pour votre commentaire.
      Face à cette situation, vous devriez vous adresser aux responsables de l’établissement de soins pour exprimer vos préoccupations et demander des explications sur le plan de surveillance nocturne.
      Bonne journée.
      Amandine

      Répondre
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