Malgré les campagnes de sensibilisation sur la maladie d’Alzheimer, une large part du public est mal informée sur la principale maladie neurodégénérative, qui atteint près d’un million de Français. Cap Retraite a réuni quelques uns des principaux mythes sur la maladie d’Alzheimer pour vous permettre de mieux comprendre ce que cette pathologie n’est pas et vous aider à dissiper vos craintes éventuelles.

« La maladie d’Alzheimer ne touche que les personnes âgées »

Voici un mythe qui a la vie longue. Certes, la majorité des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer sont âgées de 65 ans et plus. Néanmoins, on observe aussi des cas chez des personnes aussi jeunes que 30 ans. La maladie d’Alzheimer chez les jeunes concerne environ 10 % de l’ensemble des cas diagnostiqués.

Ce qu’il faut retenir c’est que le vieillissement accroît les risques d’être atteint de la maladie d’Alzheimer. Ainsi, pour chaque tranche d’âge de 5 ans au-delà de 65 ans, le pourcentage de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer double (National Institute on Aging). Alors que les baby-boomers atteignent à présent ces âges critiques, la maladie d’Alzheimer devient un véritable enjeu de santé publique.

« Une personne qui conserve de nombreux souvenirs ne peut pas être atteinte de la maladie d’Alzheimer »

Il s’agit là aussi d’un mythe. La maladie d’Alzheimer affecte la mémoire à court terme et la capacité à retenir des informations apprises récemment. Les souvenirs lointains peuvent rester bien ancrés dans la mémoire, avec une pléthore de détails, y compris les odeurs, musiques, noms et lieux associés.

La majorité de ces souvenirs ne commence à disparaître qu’une fois la maladie d’Alzheimer arrivée à un stade avancé. Les personnes récemment diagnostiquées peuvent évoquer des événements anciens comme s’ils étaient arrivés la veille. Ce phénomène d’ailleurs souvent troublant pour les proches.

« Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer n’ont pas conscience de leur état »

Contrairement à cette idée reçue, les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer sont parfaitement conscientes que quelque chose ne va pas, du moins une partie du temps et surtout aux premiers stades de la maladie. Les pertes de mémoire et les difficultés à accomplir des gestes du quotidien (cuisiner, se souvenir d’un trajet, etc.) peuvent être particulièrement difficiles à supporter. De nombreuses personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer éprouvent alors une sorte de dépression. En outre, cette conscience de la maladie varie d’un jour à l’autre et d’un malade à un autre.

Lorsque la maladie progresse, les symptômes empirent et le patient perd peu à peu cette conscience de sa condition.

« Le déclin de la mémoire est moins rapide chez les personnes plus éduquées »

Encore un mythe. Le niveau d’éducation peut effectivement stimuler le cerveau, en créant des réserves cognitives, mais cela ne signifie pas nécessairement qu’il aide à prévenir le déclin de la mémoire ou la maladie d’Alzheimer elle-même. Les personnes ayant un niveau scolaire supérieur ont souvent un « cerveau flexible » qui les aide à s’adapter à leur nouvelle situation, d’après le Dr Jason Karlawish, de l’Université de Pennsylvanie.

Mais les études montrent que la maladie d’Alzheimer affecte des sujets de divers milieux socio-économiques et niveaux d’éducation.

Le Dr Karlawish a cependant remarqué que les personnes au niveau d’éducation plus élevé sont souvent diagnostiquées à un stade plus précoce. En effet, leurs proches et eux-mêmes remarquent plus rapidement les changements qui touchent leurs capacités cognitives et leur communication.

« La maladie d’Alzheimer est un effet normal du vieillissement »

Il subsiste encore des controverses à ce sujet dans la littérature scientifique, mais les chercheurs considèrent en général la maladie d’Alzheimer comme une pathologie à part entière et non comme un symptôme du vieillissement.

Certes les pertes de mémoire sont naturelles et augmentent avec l’âge, mais la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées ne se déclarent pas nécessairement chez toutes les personnes âgées. Il existe de nombreux nonagénaires qui ne présentent aucun symptôme de démence. Le cerveau vieillit comme les autres organes, mais cela n’est généralement pas handicapant, comme peut l’être la démence. Lorsque les facultés cognitives sont plus gravement touchées, on peut avoir intérêt à consulter un neurologue.

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Yaël A.,Rédactrice chez Cap Retraite

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