Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ont souvent tendance à errer. Ce phénomène peut être dangereux : le malade ne se souvient pas toujours de son nom ou de son adresse et risque de se perdre lors d’un tel épisode d’errance. Apprenez à reconnaître les signes d’errance pour protéger votre proche et découvrez des stratégies de prévention.

Quelles sont les causes de l’errance chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ?

La plupart des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et souffrant de pertes de mémoire risquent de vivre des épisodes d’errance.

Même aux premiers stades de la maladie d’Alzheimer, votre proche peut se trouver dans différentes situations susceptibles de le pousser à vouloir être en mouvement, se déplacer ou quitter le lieu où il se trouve.

Pourquoi la personne atteinte d’Alzheimer erre-t-elle ?

Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer peuvent avoir plusieurs raisons d’errer :

  • Inconfort physique: le chaud, le froid ou la douleur peuvent pousser le malade à quitter l’endroit où il se trouve ;
  • Besoins fondamentaux: votre proche cherche peut-être les toilettes ou a faim, il peut aussi éprouver le besoin de bouger ;
  • Ennui: votre proche cherche quelque chose à faire ;
  • Stress ou anxiété: le malade erre parfois lorsqu’il se trouve dans un environnement qu’il ne connaît pas ou est confronté à une avalanche de stimuli, à du bruit ou à une situation qu’il ne comprend pas ;
  • Recherche : votre proche s’est peut-être perdu en cherchant quelque chose ou quelqu’un ;
  • Retour à une ancienne routine: la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer perd parfois la notion du temps et cherche à reproduire des activités passées, comme aller au travail, à l’église, etc.

Comment reconnaître le risque d’errance ?

Pour l’aidant familial, il est parfois difficile de reconnaître ces situations avant qu’elles n’entraînent un épisode d’errance.

Soyez à l’affût des signes avant-coureurs indiquant que votre proche risque d’errer :

  • votre proche rentre plus tard que d’habitude de ses sorties,
  • il tente de remplir ses obligations passées, par exemple aller au travail,
  • il veut « rentrer » à la maison, même lorsqu’il est chez lui,
  • il est agité, fait les cent pas ou des mouvements répétitifs,
  • il a du mal à retrouver des lieux familiers, comme la salle de bain ou la chambre,
  • il a l’air de faire une activité ou une tâche courante, mais rien n’aboutit,
  • il semble perdu lorsqu’il se trouve dans un environnement nouveau ou qui a changé.

Que faire pour prévenir l’errance d’un proche atteint d’Alzheimer ?

L’errance en soi n’est pas forcément dangereuse, si votre proche peut se déplacer dans un environnement sécurisé et contrôlé.

Pour assurer la sécurité de votre proche atteint de la maladie d’Alzheimer et prévenir les risques associés à l’errance, vous pouvez essayer les stratégies suivantes :

  • Prévoyez un lieu sûr où votre proche peut errer sans risque: un jardin entouré d’une clôture, par exemple. Si votre proche réside dans une unité protégée Alzheimer, les bâtiments sont conçus pour fournir un lieu de déambulation sécurisée ;
  • Fermez les portes donnant sur l’extérieur. Prévoyez une serrure inaccessible ou un verrou que votre proche ne sait pas ouvrir. S’il peut néanmoins ouvrir la porte, installez une alarme pouvant vous prévenir en cas de sortie intempestive ;
  • Réduisez les objets associés aux sorties: cachez les clés de la voiture, rangez les manteaux hors de vue, de même que les chapeaux ou valises. Parfois, il est même recommandé de cacher les portes derrière des rideaux ou de les peindre de la même couleur que le mur, pour éviter qu’elles attirent l’attention de la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer ;
  • Placez des étiquettes sur les portespour aider votre proche à se situer dans la maison et à retrouver les toilettes ou la chambre facilement. Il peut s’agir de photos comme un lit ou une baignoire ;
  • Évitez les événements déclencheurs : évitez les lieux pouvant entraîner une confusion ou désorienter votre proche (centres commerciaux, place du marché…) ;
  • Assurez-vous que les besoins et le confort de votre proche sont satisfaits: vérifiez la climatisation et le chauffage, tentez de comprendre quand votre proche a faim ou besoin d’aller aux toilettes, assurez-vous qu’il ne souffre pas d’une douleur quelconque ;
  • Identifiez les moments de la journée où votre proche a tendance à déambuler : certaines activités peuvent rendre votre proche plus agité, s’il souffre de troubles du sommeil, il risque également d’errer. Il est important de traiter les troubles du sommeil de la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer.
  • Prévoyez des activités intéressantes : pour réduire l’errance, il est important d’avoir une routine quotidienne. Des activités intéressantes et stimulantes éviteront que votre proche s’ennuie. L’activité physique est aussi un plus pour soulager l’anxiété de la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer et dépenser le trop-plein d’énergie avant d’aller se coucher ;
  • Accompagnez votre proche dans ses sorties : rester enfermé à la maison n’est pas une solution, surtout si votre proche est encore valide et souhaite se promener ou faire ses courses. Tentez de le faire accompagner.
  • Tenez un journal : tentez d’observer les épisodes d’errance de votre proche et de noter les événements qui semblent les déclencher, le moment où ils arrivent et ce que vous avez fait pour y mettre un terme.

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Yaël A.,Rédactrice chez Cap Retraite

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