Prendre en charge un proche âgé en perte d’autonomie demande une forte implication, physique comme affective. Si cette tâche est gratifiante pour de nombreux aidants, il arrive aussi que les relations entre vos parents et vous soient loin d’être idéales. Le stress associé au rôle d’aidant est bien suffisant ; y ajouter un ressentiment, même justifié, risque d’être néfaste pour votre propre santé. Apprendre à pardonner à votre proche facilitera votre tâche et votre relation avec la personne aidée, et surtout vous libérera d’un poids.

Pardonner peut faire la différence dans la vie d’un aidant familial

Accompagner une personne dépendante est déjà bien assez compliqué pour l’aidant familial. Assister un parent qui n’a pas toujours joué son rôle de la meilleure manière peut être frustrant. Si vous avez fait le choix d’aider votre proche malgré tout ou si vous n’avez pas de meilleure alternative, pardonner à la personne aidée peut vous aider à mieux vivre votre réalité d’aidant familial.

« Être adulte, c’est avoir pardonné à ses parents », affirme Goethe. Au-delà de la portée psychologique de cette déclaration, le pardon est finalement avant tout bénéfique à l’aidant familial. Pardonner à ses parents âgés, c’est se libérer de l’emprise du passé et des ressentiments qui gâchent toute relation. Pardonner vous aide à envisager la prise en charge de vos parents âgés d’une façon toute différente. Le pardon diminue finalement votre stress et la colère accumulée à l’encontre la personne aidée. Vous réduisez également les risques de la dépression qui guette souvent les aidants familiaux.

Pardonner ne signifie pas que vous devez oublier. Ce ne serait ni réaliste ni forcément nécessaire. Le pardon pour un aidant familial c’est se débarrasser du ressentiment et de la douleur. Pardonner nous aide à nous libérer de l’emprise du passé pour vivre pleinement le présent. Vous n’êtes pas obligé de pardonner entièrement à vos parents pour vous occuper d’eux : le fait d’être un aidant familial et de les assister dans leurs besoins élémentaires est déjà une forme de pardon en soi.

5 conseils à l’aidant familial pour pardonner

Pardonner à un parent qui vous a blessé, maltraité ou négligé ne fait pas du jour au lendemain. Si « passer l’éponge » est crucial pour la santé mentale et émotionnelle de l’aidant familial, il s’agit d’un processus compliqué, voire douloureux. Essayez de suivre ces conseils pour faciliter le processus :

1. Essayez de voir les choses différemment

Pour pardonner à vos parents, il est souvent nécessaire de redéfinir votre relation avec eux et de « recadrer » la situation. Prenez conscience qu’ils ont souvent des « circonstances atténuantes » : on n’apprend rarement à être parent et vos parents ont peut-être eux-mêmes vécu une expérience difficile. Envisager la situation sous un autre angle permet à l’aidant familial de se concentrer sur le présent et de pardonner les erreurs du passé.

2. Réalisez qu’ils n’ont peut-être pas conscience de leurs erreurs

Cela vous peut vous paraître inconcevable, mais vos parents n’ont peut-être pas conscience de vous avoir négligé ou d’avoir favorisé un de vos frères et sœurs, etc. Dans ce cas, ils ne reconnaîtront pas leurs fautes à votre égard, même si vous les confrontez à la réalité. Pardonner sans chercher d’excuses permet à l’aidant familial d’envisager son rôle sur de nouvelles bases.

3. Soyez indulgent envers vous-même

Même si vous pardonnez à vos parents, vous pouvez encore vous sentir blessés. « Tourner la page » n’efface pas l’histoire. Vous avez le droit d’être blessé, si vous avez subi une quelconque maltraitance ou injustice. Pardonnez-vous aussi votre faiblesse à cet égard. La culpabilité est délétère pour l’aidant familial. Si vous avez pardonné, vous avez déjà fait un grand pas. Les cicatrices des blessures passées se formeront avec le temps et la satisfaction que vous éprouverez à aider votre parent de manière altruiste.

4. Soyez honnête

En tant qu’enfant et aidant familial, vous pouvez souhaiter également analyser votre part de responsabilité dans vos relations avec vos parents. Avez-vous joué un rôle quelconque dans cette dynamique négative ? Si vous pensez aussi avoir une part de responsabilité, vous souhaiterez peut-être également vous excuser et engager une conversation honnête pour que chacun puisse pardonner les torts qu’il a pu subir. Est-ce qu’un autre aidant familial, un proche ou un ami peut vous aider à mieux comprendre votre situation ?

5. Concentrez-vous sur les aspects positifs de votre rôle d’aidant familial

Aider une personne qui nous a blessé a certes un côté frustrant, mais l’aidant familial qui se surpasse ainsi éprouve souvent une certaine satisfaction provenant de sa capacité à pardonner et à aider autrui sans chercher de rétribution. Pour beaucoup d’entre nous, la meilleure récompense c’est de savoir que nous faisons le bien.

 

Pardonner à votre parent pour les erreurs ou négligences du passé vous aidera à mieux appréhender et accepter votre rôle d’aidant familial. Ce processus est souvent compliqué, mais il en vaut la chandelle. Parfois, les relations ne s’améliorent pas et il est préférable de limiter vos tâches d’aidant familial aux seules interactions nécessaires à la prise en charge de votre proche.

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Yaël A.,Rédactrice chez Cap Retraite

1 Commentaire

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  1. HOIN beatrice

    Avant d entreprendre une psychoterapie un pratitien m avait conseille de pardonner .Acette epoque je n avais pas saisi le sens.Actuellement face au vieillissement de mes parents et aux troubles cognitifs qu il en decoule je comprends mieux le sens du pardon.Votre commentaire correspond a mon ressenti,je me sens libre de les aimer , de ressentir de l empathie , de les accompagner .Je ressens. de la fierte vis a vis de moi meme je me sens une adulte et non leur fille.

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