Savoir distinguer les symptômes d’une démence des effets naturels du vieillissement constitue souvent un véritable défi pour les familles, surtout quand la personne tente de cacher sa maladie. La démence effraie le malade, car elle atteint le cerveau et change la personnalité. Nul ne souhaite voir la maladie lui voler ainsi son identité. C’est pourquoi le déni est fréquent chez de nombreux seniors atteints de démence, qui tentent de cacher leurs symptômes à leurs proches.

Qu’est-ce que la démence sénile ? 

La démence sénile, ou démence, est une altération progressive des fonctions cognitives, d’apparition tardive et causée par des facteurs organiques.

La démence n’est pas une maladie unique, mais plutôt un syndrome clinique variable se caractérisant par la perte de diverses facultés intellectuelles. Les manifestations et l’évolution de la démence sénile dépendent de la cause sous-jacente (c’est-à-dire de quelle partie du cerveau est touchée).

Il existe plusieurs types de démence sénile :

  • la démence irréversible ou démence dégénérative primaire — il s’agit des maladies neurodégénératives de deux types :
    • les démences vasculaires, c’est-à-dire dues à un accident vasculaire cérébral (AVC).
  • la démence secondaire ou syndrome confusionnel — il s’agit davantage d’une confusion liée à un autre trouble (infection urinaire) ou aux effets secondaires de médicaments.

Qu’est-ce que la sénilité ?

La sénilité est ce que l’on appelle aujourd’hui plus communément la démence. Elle se caractérise par un déclin mental, dû à une diminution des facultés cognitives. C’est un autre terme employé pour démence sénile ou simplement démence.

Le concept de sénilité était utilisé au dix-neuvième siècle pour décrire les changements cognitifs se manifestant chez certaines personnes âgées de plus 65 ans et considérés comme faisant partie du processus normal du vieillissement. On sait aujourd’hui que ce déclin cognitif est un processus pathologique et on n’emploie plus guère le terme sénilité dont la connotation est teintée d’âgisme.

Quels sont les symptômes de la démence sénile ?

Les symptômes de la démence sénile comprennent en général les signes suivants :

  • perte de mémoire, mauvais jugement et confusion ;
  • difficultés à parler, à comprendre et à exprimer des pensées, ou à lire et à écrire ;
  • errance et tendance à se perdre dans un quartier familier ;
  • difficultés à gérer l’argent de manière responsable et à payer les factures ;
  • questions répétitives ;
  • utilisation de mots inhabituels pour désigner des objets familiers ;
  • délai plus long d’accomplissement des tâches de la vie quotidienne ;
  • perte d’intérêt pour les activités ou les événements quotidiens normaux ;
  • hallucinations, délires ou paranoïa ;
  • comportement impulsif ;
  • manque d’empathie ;
  • troubles du sommeil ;
  • perte d’équilibre, mauvaise coordination et troubles moteurs ;
  • troubles du comportement (agitation, anxiété…).

La manifestation de ces symptômes dépend du type de démence dont la personne est atteinte. Les problèmes de mémoire sont caractéristiques de la maladie d’Alzheimer, tandis que les hallucinations sont plus souvent associées à la maladie de Lewy.

On parle aussi de démence mixte pour les personnes atteintes à la fois de la maladie d’Alzheimer et d’une démence vasculaire. Cette dernière se caractérise par des difficultés à marcher normalement, des changements de comportement (dépression, sensibilité accrue…), des problèmes moteurs ou des symptômes similaires à ceux d’un AVC (faiblesse musculaire, paralysie unilatérale temporaire…)

Quel que soit le type de démence dont souffre votre proche, il peut parvenir à cacher ses troubles mentaux. Il est important de savoir reconnaître le déni et les signes subtils d’un déclin physique et mental.

Infographie sur le déni des personnes atteintes de démence sénile

Le déni des seniors face à la démence

La démence est une maladie qui touche des millions de personnes et change leur vie du tout au tout. Pour autant, elle n’est pas toujours facile à repérer à un stade précoce. Les signes de démence chez une personne âgée sont d’abord subtils, surtout qu’ils ressemblent souvent aux effets naturels du vieillissement. Il est néanmoins important de savoir reconnaître la démence le plus tôt possible.

Votre mère est de plus en plus désorientée ou perd ses mots ? Votre père oublie de payer ses factures ? Si votre proche âgé présente des signes de pertes de mémoire fréquentes et persistantes, il peut être recommandé de consulter son médecin traitant, pour diagnostiquer une éventuelle démence. Lorsqu’ils se répètent et persistent, ces signes sont souvent plus qu’une simple faiblesse liée au grand âge.

Une prise en charge précoce de la personne âgée atteinte de démence peut ralentir la progression de la maladie. Certaines formes de démence peuvent même être guéries, même si ce n’est certes pas le cas pour la maladie d’Alzheimer. Il est donc important de savoir reconnaître les différentes techniques que votre proche peut utiliser (consciemment ou non) pour cacher ses symptômes de démence.

Sophie , Conseillère Cap Retraite

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Refuser de participer à une activité autrefois appréciée

Lorsque votre proche refuse d’accomplir des actes qu’il faisait sans problème, de jouer à un jeu simple ou d’essayer quelque chose de nouveau, il est bien possible qu’il ait un problème. Il s’agit souvent de symptômes physiques de la maladie d’Alzheimer ou d’une autre démence.

Lorsqu’une personne âgée a des difficultés à se souvenir comment faire certaines activités qui étaient autrefois une seconde nature, elle peut tenter de le cacher en affirmant simplement qu’elle n’a pas envie. La personne âgée atteinte de démence a plus de difficultés à apprendre de nouvelles informations, mais ne veut pas toujours le reconnaître : les conséquences d’une telle reconnaissance sont souvent trop douloureuses.

Le conjoint couvre les problèmes du patient atteint de démence

Parfois, lorsqu’un proche âgé éprouve des difficultés à conduire ou à entretenir une conversation avec des parents ou amis, son conjoint le couvre en cachant ses difficultés. Le conjoint d’une personne atteinte de démence intervient parfois et complète la tâche que le sujet malade a du mal à accomplir. Il finit parfois ses phrases ou trouve des excuses pour expliquer la conduite de son proche.

Dans ce cas, vous pouvez avoir des difficultés à repérer les symptômes de la maladie d’Alzheimer de votre parent âgé.

Le déni de son propre déclin cognitif

Affirmer que tout va bien, alors qu’on constate clairement un problème (« C’est normal d’oublier à mon âge » ou « Tout va bien, je suis seulement fatigué ») est l’un des signes de déni chez une personne âgée atteinte de démence.

Le recours à des prétextes pour expliquer ses faiblesses permet à la personne âgée atteinte de démence de se protéger. Elle arrive à se convaincre elle-même que tout va bien et qu’il n’y a pas de quoi s’inquiéter. Alors qu’en réalité, elle a peut-être besoin d’un traitement adapté à sa situation ou d’une prise en charge dans une maison de retraite médicalisée (Ehpad).

Cacher la démence de crainte d’être placé en maison de retraite

Les personnes âgées préfèrent résider à domicile et garder leur indépendance. De nombreux seniors tentent de cacher leur déclin cognitif pour rester autonomes plus longtemps. Plusieurs études montrent que les personnes aux capacités intellectuelles les plus élevées et au niveau d’éducation le plus avancé peuvent cacher leurs signes de démence pendant une période plus longue. Ces personnes ont des capacités plus élevées que la moyenne et la démence peut plus facilement passer inaperçue aux yeux de l’entourage.

Bien sûr, le niveau d’éducation ne constitue pas toujours une protection contre la démence. Il permet de contourner les problèmes aux premiers stades de la maladie, voire de cacher ses signes. Il reste important pour les membres de la famille d’être à l’affût des éventuels signes de démence chez le senior pour l’aider le plus tôt possible.

L’anosognosie

A la différence du déni, qui constitue un mécanisme de défense psychologique naturel de l’individu, l’anosognosie est une pathologie qui se caractérise par l’absence de conscience de la maladie par le patient. Le sujet malade ignore sa maladie.

L’anosognosie est fréquente chez les personnes atteintes de démence à partir d’un certain stade. Elle touche jusqu’à 80 % des sujets atteints de la maladie d’Alzheimer.

L’anosognosie est difficile à appréhender. Les neurologues savent néanmoins qu’elle résulte de modifications anatomiques et d’une atteinte d’une partie du cerveau liée à la perception de la maladie chez l’individu.

Finalement, que votre proche tente ou non de cacher sa maladie, vous pouvez suspecter une démence si vous constatez qu’il a des difficultés avec les actes du quotidien et ses différentes responsabilités. Un bilan neurologique permettra de mettre un nom sur ces difficultés. Il est important de connaître les causes des problèmes de mémoire de votre proche et de savoir s’ils peuvent être traités. Même si le diagnostic fait « seulement » état d’une démence précoce ou de troubles cognitifs légers, cela ne signifie pas qu’il s’agit d’une conséquence normale de la vieillesse. Il est important de commencer à anticiper la prise en charge future de votre proche atteint de démence, pour garantir son bien-être le plus longtemps possible.

Questions fréquentes

Quels sont les premiers signes de démence ?

Les premiers signes de démence sont généralement les suivants :

  • Troubles de la mémoire, et surtout difficulté à retenir des événements récents,
  • Confusion spatio-temporelle croissante,
  • Concentration réduite et mauvais jugement,
  • Difficultés à planifier ou résoudre des problèmes,
  • Problèmes de compréhension des images et des relations spatiales,
  • Nouveaux troubles de la parole ou de l’écriture,
  • Changements de personnalité ou de comportement,
  • Apathie et repli sur soi ou dépression,
  • Difficultés à effectuer des tâches quotidiennes familières,
  • Tendance à égarer des choses.

Les premiers signes de démence sénile se manifestent de façon subtile et sont parfois difficiles à discerner.

Est-ce que la démence se soigne ?

La démence est une maladie neurodégénérative qui dégrade peu à peu la fonction cognitive des patients. Il n’existe pas de traitement permettant de la soigner : autrement dit, on ne guérit pas des démences.

En revanche, il existe divers traitements permettant de soulager dans une certaine mesure plusieurs des symptômes. Certains médicaments permettent par exemple de gérer les divers troubles du comportement que présentent les patients.

Les meilleurs soins restent une prise en charge adaptée de la perte d’autonomie et des traitements non médicamenteux pour stimuler et préserver les facultés du senior.

Quelle différence entre Alzheimer et la démence sénile ?

On ne peut pas réellement parler de « différence entre Alzheimer et la démence ». En fait, la maladie d’Alzheimer est l’une des différentes démences séniles existantes. Chacune de ces pathologies a ses propres spécificités, mais elles ont aussi beaucoup de points communs, comme le déclin progressif des fonctions cognitives et physiques.

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Avatar auteur, Yaël A.
Yaël A.,Rédactrice chez Cap Retraite

Commentaires (63)

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  1. Patricia Labbé

    Bonjour, je remarque depuis plusieurs mois des signes bizarre chez mon conjoint (68 ans), il oubli des choses qu’il savait avant, n’aime plus vraiment jouer des jeux de table avec nos amis, s’il le fait, c’est parce qu’on se retouve justement pour ça et n’a pas vraiment le choix, mais il est perdu, il faut répéter et répéter mais ça ne semble pas rester dans sa tête. Il trouve toujours le moyen de rire de ses lacunes avec toujours une excuse pour tout, pas attentif, il parlait avec l’autre, c’est juste tromper de piton, de couleur etc…. en voiture aussi, ou dans le quotidien, il a toujours une excuse pour tout. Il ne comprend pas souvent un programme, je dois toujours lui expliquer, maintenant il préfère regarder des émissions comiques ou reportage sur les animaux. Pleins d’autres petites choses comme faire la cuisine, qu’il faisait tout les jours avant, maintenant c’est toute une affaire si je lui demande, je dois lui dire à combien mettre le four, quoi faire pour accompagner la viande, quel sauce etc…
    Pourtant il a une grande mémoire de son histoire,sa culture, son passé, peut parler de ses encêtres etc. Quand je lui en fait la remarque, il se met en colère en disant que c’est normal d’oublier un peu. Moi je trouve cela difficile, on dirait que je n’arrive plus à avoir une conversation intelligente avec lui, et il arrive à me faire douter de mes observation. J’ai 10 ans de moins que lui et je travaille à temps complet. Depuis la pandémie, je ne le reconnaîs plus, il est toujours seul le jour. Quand je lui parle de se trouver quelque chose à faire comme du bénévolat ou autre, il rechigne, aucune motivation. Je sais plus quoi faire.

    Répondre
    1. Amandine

      Bonjour

      Je vous remercie pour votre commentaire.
      Il semble que votre conjoint présente des symptômes de déclin cognitif et de changement de comportement, il serait judicieux de consulter un professionnel de la santé pour un diagnostic précis et un plan de prise en charge adapté.
      Bonne journée.
      Amandine

      Répondre
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