Après un accident vasculaire cérébral, le caractère ou le comportement de votre proche peut avoir changé. Ces modifications ont souvent un retentissement négatif sur votre quotidien et celui de la famille. Apprenez comment faire face aux conséquences d’un AVC chez un proche.

Les modifications de caractère et de comportement après un AVC

L’accident vasculaire cérébral (AVC) touche une personne sur six au cours de son existence. Le risque de subir un AVC augmente avec l’âge, même si une telle crise peut arriver à n’importe quel âge.

Seulement un quart des victimes d’un AVC s’en remettent sans problème, tandis qu’un autre quart des patients décèdent dans un avenir plus ou moins proche de l’accident. Pour l’autre moitié, l’AVC laisse des séquelles, aussi bien physiques que cognitives, et même comportementales.

Les changements de comportement ou de caractère diffèrent d’une personne à l’autre et en fonction de la partie du cerveau touchée. Il peut s’agir notamment de :

  • troubles de l’attention et de la concentration (huit patients sur dix),
  • troubles de l’humeur (dépression, euphorie, émoussement affectif, intolérance à la frustration ou indifférence…),
  • crises d’angoisse, phobies…
  • perte de motivation, manque d’initiative…

Ces modifications du caractère et troubles de l’humeur ont souvent une influence négative sur la famille de la victime de l’AVC. Elles contraignent le couple ou la famille à se réorganiser et parfois à abandonner leurs projets d’avenir. Les amis ont également des difficultés à faire face à certains comportements, qui peuvent aller jusqu’à l’agressivité.

Lorsque l’être aimé devient un étranger

De nombreux aidants de personnes victimes d’un AVC, dont le caractère a changé, ont l’impression d’avoir affaire à un étranger. L’AVC ou l’éventuelle démence vasculaire susceptible d’en découler changent la personnalité de leur proche au point qu’ils ne le reconnaissent plus. Après des années de vie commune, le conjoint ou les enfants ne retrouvent plus la personne calme ou attentionnée qu’ils ont connue.

Une atteinte de l’hémisphère droit peut entraîner une lésion de la partie du cerveau responsable de l’empathie, tandis qu’une lésion de l’hémisphère gauche porte atteinte à la capacité d’apprendre de nouvelles informations et risque de causer une dépression.

Ces situations sont dures à vivre, mais en connaître la cause vous permet de comprendre que vous n’êtes pas responsable du changement de caractère de votre proche. Ces comportements sont les conséquences directes de l’accident vasculaire cérébral qu’il a subi.

Les aidants et leurs proches éprouvent souvent un sentiment de perte et de tristesse après un AVC. Il est important de savoir qu’il est normal de pleurer la perte associée aux changements d’humeur, de caractère et de capacités de votre proche.

S’occuper de son proche victime d’un AVC

Accompagner au quotidien une perte âgée en perte d’autonomie peut être stressant et épuisant. A fortiori, lorsque le proche a changé d’humeur et de caractère, après un AVC. Il est souvent difficile de ne pas comparer la personne à ce qu’elle était autrefois. Qui ne souhaite pas retrouver la complicité et la relation d’autrefois ?

Les stratégies pour surmonter les difficultés liées aux changements de la personne victime d’un AVC dépendent bien sûr de son comportement spécifique. Il est néanmoins bénéfique pour la plupart des aidants de recevoir un soutien de leur famille et de groupes de paroles d’autres aidants confrontés à des situations similaires.

En rencontrant des personnes qui vivent la même expérience, vous pouvez échanger vos impressions et apprendre du vécu des autres. Même si chacun est différent, vous comprenez que vous n’êtes pas seul.

Les troubles du comportement de votre proche peuvent être gérés de plusieurs façons :

  • Vous pouvez par exemple encourager un proche apathique à participer à des activités avec vous.
  • Quelqu’un qui manque d’empathie a besoin d’un feed-back sur son comportement, pour comprendre ce que vous éprouvez. Le remercier lorsqu’il réagit d’une manière appropriée peut aussi aider.
  • L’agressivité est souvent plus difficile à surmonter. Il est important de veiller à la sécurité physique de la personne victime d’un AVC et l’aidant. En cas de danger, vous devez demander une aide psychologique ou médicale rapidement. Vous pouvez également vous inspirer de nos conseils pour surmonter les crises d’agressivité d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer. La plupart des stratégies sont les mêmes.

S’occuper d’une personne dont le caractère a changé après un AVC peut être particulièrement éprouvant. Parfois, les troubles du comportement s’amendent avec le temps ou peuvent être soulagés à l’aide d’un traitement médicamenteux (notamment avec des inhibiteurs de recapture de la sérotonine). Parlez-en avec le médecin traitant de votre proche si la situation est trop difficile à vivre.

Question fréquente

Quelles activités peut-on faire pour stimuler un proche après un AVC ?

Les 5 activités suivantes peuvent être bénéfiques pour votre proche après un AVC :

  • Faire une activité physique : toutes les formes d’activité physique et d’exercices sont importantes pour la réhabilitation. Un ergothérapeute peut même vous aider à trouver les activités adaptées pour stimuler votre proche ;
  • Pratiquer une activité artistique : l’art et les travaux manuels stimulent le cerveau et sont une façon agréable de s’exprimer ;
  • Apprendre quelque chose de nouveau : adopter un nouveau passe-temps comme le jardinage peut aussi stimuler les facultés cognitives ;
  • Solliciter les sens : la récupération après un AVC peut être optimisée en sollicitant les sens de votre proche. Adoptez une approche multisensorielle, en l’invitant à profiter à la fois de ce qu’il voit, entend et sent.
  • Écouter de la musique : écouter une musique rythmée peut améliorer le comportement et l’humeur des personnes qui ont été victimes d’un AVC. C’est aussi un excellent moyen de maximiser le réapprentissage des mouvements coordonnés et de travailler sur l’équilibre.

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Yaël A.,Rédactrice chez Cap Retraite

Commentaires (83)

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  1. Arlette Miélot

    À l’âge de 54 ans j’ai eu un très grave AVC qui a modifié toute ma vie. J’ai perdu mes proches et surtout à 57 ans on m’a mise en retraite pour invalidité que je ne digère pas même si maintenant j’ai 75 ans. Mes enfants et petits-enfants ne me comprennent pas… aujourd’hui je vis seule avec ma chienne et ma chatte. Peu ou plus d’amis qui eux aussi ne me reconnaissent pas. J’ai l’impression d’être à côté de la vie mais pas dedans.
    C’est difficile de vivre ainsi.

    Répondre
  2. Maud Damhet

    Bonjour,
    j’ai 45 ans, en 2019 j’ai fait une hémorragie sur une rupture d’anévrisme, depuis je rencontre beaucoup de difficultés émotionnels, je pleure facilement, je m’énerve vite, je n’arrive plus à lire alors que je dévorais les livres avant, si j’ai une contrariété ou une donnée que je n’avais pas prévu dans ma journée je perds mes moyens, je n’arrive pas a mettre ses nouveaux éléments dans ma journée, et cela me cause souvent des migraines. Me voir comme ça est dur, ne plus pouvoir lire concentration et même l’envie n’est plus la. le soir je suis fatiguée, je me couche vers 20h30, j’ai le sentiments de ne plus avoir de vie social même au sein de mon foyer.
    Je comprends que pour les proches c’est dur, mais pour nous patient de se voir diminuer, ne plus être comme avant est déstabilisant, je veux être comme avant. Par moment j’ai l’impression que mes proches oubli mon état de santé, extérieurement tout va bien, avoir des handicapes invisibles est dur a gérer au quotidien.
    je suis suivi par un neurologue et consulte un psychologue au besoin.

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    1. Christel Isaac

      Bonjour
      J’ai lu votre message et je me suis reconnue à tous les points j’ai subi un AVC Hémorragique (une embolie vasculaire veineuse) à 44 ans et ma vie est devenue un cauchemar comme vous je ne me reconnais plus comme avant même si ça ne se voit pas et je pense comme vous que le handicap invisible est très difficile à accepter.
      Mes émotions jouent comme avec un yoyo et une grande fatigue surtout le soir et je m’enferme car j’ai l’impression que les autres ne me supporte pas comme je suis maintenant.
      Suivie par mon Neurologue et je n’arrive pas de trouver un psychologue qui m’aide vraiment.
      Bon courage à vous

      Répondre
  3. Edith

    Bonjour j’ai eu une rupture anévrisme il y a deux ans je vie seul, je n’arrive même plus a faire mon ménage j’ai plus d’envie je marche très mal on m’a enlevé des osteome du coup je n’ai plus envie de marcher je sais plus quoi faire plus d’amis je pense qu’il ont peur

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    1. Amandine

      Bonjour

      Je vous remercie pour votre commentaire.
      il est essentiel de rechercher un soutien médical et psychologique, ainsi que des services d’ergothérapie et de rééducation, pour améliorer la qualité de vie et reconstruire un réseau social.
      Bonne journée.
      Amandine

      Répondre
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