Le CNRS travaille de concert avec le conservatoire

L’antenne dijonnaise du CNRS de Dijon s’est alliée au Conservatoire de musique local dans le but de mener une expérience particulière auprès des malades d’Alzheimer de deux Ehpad de la région. Les patients sélectionnés ont participé à une expérimentation sur une durée de dix mois, afin déterminer le pouvoir de la musique sur la mémoire. L’expérience, qui s’est conclue avec succès, devrait élargir l’usage de l’outil musical en institution.
Un documentaire réalisé pendant toute la durée de l’étude, sera bientôt diffusé sur Arte.
Entraîner la mémoire sur des musiques d’ici et d’ailleurs
Cette année, plus de vingts pensionnaires des Ehpad du Centre hospitalier de Decize, les Chaumes d’Aron et les Sables roses, ont été réunies chaque mois pour un rendez-vous un peu particulier. Le professeur de psychologie cognitive à l’Université de Bourgogne, Emmanuel Bigand, et directeur d’une unité de recherche au CNRS de Dijon, a mis au point des exercices destinés a faire travailler la mémoire des personnes âgées souffrant de troubles apparentés à Alzheimer.
Pour ce faire, rien de tel qu’utiliser un répertoire musical aux rythmes entraînants. Au programme de l’année: un chant sarde, une chanson pour enfants et une chanson brésilienne. Deux musiciens du Conservatoire de Dijon ont participé pour mesurer les performances des aînés.
Des résultats encourageants Tout d’abord, la rencontre mensuelle laisse un souvenir agréable aux participants. « Les résultats sont complètement positifs », déclare le scientifique. « Sur un plan humain, relationnel, les personnes âgées se souviennent de nous. Un contact, une familiarité se sont créés. Un lien social reste en mémoire. Ensuite, les personnes âgées ont pris du plaisir à cette expérimentation. Même chez ceux qui sont effacés, anxieux, on perçoit une bonne humeur, une jovialité, donc une certaine régulation de la personnalité ».
Et concernant les résultats de la stimulation cognitive à proprement parler, l’ensemble est tout aussi encourageant. Les textes sont mémorisés en partie, ce qui prouve qu’un apprentissage est possible. Suite à cette expérience, ces Ehpad tenteront à la rentrée une animation de stimulation motrice par la danse, tout en poursuivant les animations musicales.