L’Hôpital des Arènes en Charente-Maritime mène à l’heure actuelle une expérience intéressante au sein de son unité d’hébergement  spécialisée dans la prise en charge d’Alzheimer. Les résidents sont invités à tester le ‘’manger-mains’’, une approche du repas qui permet aux patients atteints d’Alzheimer de se nourrir sans utiliser de couverts, et ainsi de lutter contre la dépendance. Les résidents, parfois perplexes, se sont toutefois prêtés à cet essai un peu particulier. Le ‘’manger-mains’’ testé en unité Alzheimer - Source de l'image : http://dimado.free.frUn rempart contre Alzheimer La maladie d’Alzheimer a pour conséquence l’altération progressive des facultés cognitives. A un stade avancé, le patient oublie l’usage de certains objets pourtant usuels, comme les couverts. Ainsi, beaucoup de malades d’Alzheimer glissent peu à peu vers une lourde dépendance qui leur impose l’aide d’une tierce personne pour les repas. Or, se nourrir seul fait partie des actes essentiels chez l’adulte. Alors, pour que les repas continuent d’être un moment de plaisir et de convivialité, les diététiciennes de l’établissement tentent de redonner de l’autonomie aux résidents atteints d’Alzheimer par le manger-mains, qui comme son nom l’indique, invite les résidents à se servir de leurs mains pour tout couverts. La méthode interpelle, car elle n’est pas sans perturber nos codes sociaux occidentaux. C’est pourquoi le conseil de vie de l’établissement a tout d’abord présenté le projet aux résidents et à leurs familles, afin de s’assurer de leur adhésion. Le manger-mains mis en pratique dans d’autres unités Alzheimer Les ateliers manger-mains pour Alzheimer ont été couronnés de succès dans un autre Ehpad de la région, à Celles-sur-Belle. Le personnel soignant des Arènes y a donc suivi une formation lui permettant ensuite d’appliquer au mieux les techniques sur leur patients atteints d’Alzheimer. Il a fallu adapter le menu, pour proposer des aliments facilement consommables avec les doigts, comme des boulettes de viande, des mini-quiches. Par ailleurs, ce contact direct avec la nourriture redonne aux malades l’occasion de renouer avec les sens du toucher et de l’odorat, l’atelier présente donc un réel bénéfice thérapeutique dans le traitement d’Alzheimer. Ce premier essai a eu lieu sous l’œil attentif des diététiciennes, n’hésitant pas à rassurer les personnes âgées inquiètes de ces changements. Si certaines n’ont pas encore osé laisser de coté leur fourchette, d’autres, bien au contraire, ont été ravis de le faire!

Note de l’article (5 votes)

Cet article vous a-t-il été utile ?

Notez cet article afin de nous permettre d’améliorer nos contenus.

Avatar auteur, Judith Blanc
Judith Blanc,Rédactrice chez Cap Retraite

Commentaires (2)

Réagissez, posez une question…

  1. meyer Stephan

    bravo pour la mise en place de ce projet.
    croyez-vous utile de faire prescrire le « manger-mains » par le Médecin TTT ?

    Répondre
  2. marie odile

    ce que je comprends surtout c’est que c’est un marché d ‘avenir pour des groupes agro alimentaires sur le dos des Vieux car dans les établissements les cuisines ne sont pas équipées pour fabriquer des repas de ce type……. fasse le ciel que je puisse choisir de vivre ou pas, pour échapper à des expériences de ce genre….. pour préserver ma dignité…… car il est des établissements où l’on retire systématiquement les couverts….. si les PA ne les utilisent pas tout au long du repas c’est aussi par fatigue et si le personnel ne les aide pas c’est par manque d’effectifs ou manque de soin ( au singulier)

    Répondre

Les derniers articles

Articles les plus recherchés

Nos dossiers sur ce thème

La santé du Grand-âge

L'accroissement de la longévité s'accompagne de la multiplication de pathologies propres aux personnes âgées. Nous abordons dans ce dossier intitulé "la santé au grand âge"…

En savoir plus

Face à la maladie d'Alzheimer

Nous avons consacré un dossier spécifique à la maladie d’Alzheimer, pour appréhender à sa mesure ce véritable fléau, qui touche en France 800 000 personnes,…

En savoir plus

Face à la maladie de Parkinson

Affection dégénérative du cerveau la plus courante après Alzheimer, la maladie de Parkinson touche plus de 2 % de la population française de plus de…

En savoir plus