Les équipes mobiles de gériatrie interviennent auprès des patients âgés au sein des hôpitaux pour assister les services et structures de soins non spécialisées dans la gériatrie. Clef de voûte du parcours du patient âgé du domicile à l’hôpital, l’équipe mobile de gériatrie est un outil récent qui n’est pas encore utilisé de façon optimale.
sante-institUne étroite collaboration pour améliorer la prise en charge
Après la canicule de 2003, l’Inspection générale des affaires sociales a introduit les équipes mobiles de gériatrie (EMG) dans les hôpitaux de forte capacité. Ces équipes ont pour rôle d’intervenir, à la demande des équipes de soins non gériatriques ou non spécialisées dans les différents services de l’établissement.
L’EMG est constituée d’une équipe multidisciplinaire, comprenant notamment un médecin gériatre, un infirmier, une assistante sociale, un ergothérapeute et un psychologue. Leurs missions sont multiples et participent à la prise en charge et à l’orientation du patient âgé.
L’EMG procède à une évaluation gérontologique médico-psycho-sociale du patient et émettent un avis gériatrique à visée diagnostique et/ou thérapeutique. L’évaluation porte notamment sur les activités de la vie quotidienne dans les jours précédant l’hospitalisation et les activités instrumentales quotidiennes définissant l’autonomie (déplacements, utilisation du téléphone…). Elle donne son avis sur différents domaines de la prise en charge : dénutrition, chutes à répétition, incontinence, troubles cognitifs, confusion, dépression et escarres.
Un rôle clef dans l’élaboration du projet de soins
L’EMG participe ainsi à l’élaboration des projets de soins et de vie du patient et l’oriente dans la filière de soins gériatriques. Elle conseille, informe et forme les équipes soignantes.
Elle participe également à l’organisation de la sortie du patient, en collaboration avec les dispositifs de soutien à domicile (CLIC, réseaux gérontologiques, services de soins infirmiers à domicile…).
Le référentiel d’organisation des soins (2008) recommande que l’équipe mobile intervienne dans la structure des urgences dès l’entrée d’un patient à risque de perte d’autonomie et d’hospitalisation prolongée. Les urgences pourraient ainsi anticiper les demandes dès l’admission du patient âgé et améliorer son orientation au sein de l’établissement (en court séjour de gériatrie ou vers les soins de suite et de réadaptation).
En pratique, une étude test réalisée en Languedoc-Roussillon « montre que le recours à ces équipes est trop souvent différé par rapport à l’admission hospitalière du patient » (source : www.medscape.r).
Un rôle à jouer en Ehpad et à domicile
Les EMG peuvent également, mais ce rôle est encore insuffisamment exploité faute de moyens, intervenir en assurant des consultations avancées dans des hôpitaux locaux. Ces consultations permettent de réaliser une première évaluation médico-sociale, visant à repérer les difficultés et à proposer un ajustement des traitements, un plan de soins et si nécessaire un plan d’aide pour anticiper les limites du maintien à domicile. L’EMG peut par exemple programmer une hospitalisation en court séjour gériatrique, en SSR gériatriques ou en hôpital de jour. Ce dispositif, s’il était davantage utilisé, permettrait de limiter les hospitalisations inutiles en apportant un meilleur accompagnement à domicile.
L’EMG peut également intervenir en Ehpad ou au domicile, lorsque le patient est pris en charge par un SSIAD ou un réseau de santé « personnes âgées », afin de conseiller les personnels de la maison de retraite et les intervenants à domicile dans la gestion des situations de crise.
Enfin, l’EMG participe à la diffusion des bonnes pratiques gériatriques.

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Judith Blanc,Rédactrice chez Cap Retraite

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