2012.05.16_flo_blog_pesticides_parkinsonC’est une victoire pour les agriculteurs. Après des années de lutte, le lien entre la maladie de Parkinson et l’utilisation de pesticides est officiellement reconnu. Le décret, signé le 4 Mai de la main du ministre de l’agriculture Bruno Le Maire, ouvre la voie aux demandes d’indemnisation de nombreux exploitants et salariés agricoles. Ces derniers, exposés à des produits chimiques toxiques pendant de nombreuses années, ont constaté une recrudescence des maladies neurologiques dans leur secteur. Jusqu’à lors, la Mutuelle de la Santé des agriculteurs classait sans suite 80% des demandes d’affiliés souffrant de Parkinson et de troubles apparentés.
La fin d’une longue bataille
En 2011, le combat judiciaire de Paul François, agriculteur français contre la firme d’agrochimie américaine Monsanto avait d’ores et déjà sensibilisé l’opinion publique aux conséquences néfastes des pesticides sur la santé. Puis en février dernier, la victoire du céréalier devant le tribunal de Lyon contre le géant industriel a posé les jalons du futur décret.
Ce dernier, prévoit la reconnaissance de la maladie de Parkinson comme maladie professionnelle, ce qui donne lieu à une éventuelle prise en charge de la Caisse d’Assurance maladie. Pour bénéficier d’une telle indemnisation, les agriculteurs doivent répondre à plusieurs conditions. Ils doivent avoir été exposés (inhalation, contact…) pendant au moins dix ans aux pesticides et la maladie de Parkinson déclenchée dans un délai d’un an après l’arrêt de l’exposition.
Vers un meilleur contrôle des pesticides
Paul François, également président de l’association Phyto-victimes, souhaite aller plus loin. Si les mutuelles et les caisses d’assurance proposent aujourd’hui une indemnisation, il considère que c’est avant tout aux firmes responsables de la vente de ces produits de mettre la main à la poche. Par ailleurs, Les agriculteurs réclament aujourd’hui un meilleur contrôle des substances pesticides et herbicides disponibles sur le marché français. L’homologation du ministère de l’Agriculture ne suffit pas selon eux.
Une surveillance du ministère de la Santé parait aujourd’hui indispensable. Les agriculteurs ne sont pas les seuls à se sentir menacés. Les consommateurs craignent également pour leur santé, et se tournent de plus en plus vers les produits bios.
Toutefois, un retour aux cultures exemptes de tout produit chimique parait improbable. Les contraintes de rendement étouffent les exploitants, qui souffrent d’une concurrence féroce. En outre, il semblerait que le travail de la terre basée sur des méthodes artisanales soit tombé dans l’oubli, au profit d’une agriculture moderne et plus productive, mais pas sans risques pour la santé.

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Judith Blanc,Rédactrice chez Cap Retraite

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