Des chercheurs de l’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) ont montré le lien entre vieillissement cérébral et taux faible de caroténoïdes dans le sang. Les fruits d’une étude menée sur plus de neuf ans Lancée en 1991, l’étude épidémiologique EVA (« Epidémiologie du Vieillissement Artériel ») a consisté à suivre pendant neuf ans 1 389 volontaires âgés de 60 à 70 ans (580 hommes et 800 femmes), tant sur les plans de la santé générale que sur celui du fonctionnement cognitif. Tous les deux ans, les volontaires ont subis différents examens de santé (prélèvement sanguin, recueil des traitements médicaux, etc.), ainsi qu’une évaluation de leurs capacités cognitives. C’est en analysant les données de l’étude épidémiologique EVA que les chercheurs de l’Inserm ont montré que le vieillissement cérébral était lié à des taux plasmatiques faibles de certains caroténoïdes (apportés par les fruits et légumes) : le lycopène et la zéaxanthine. Le stress oxydatif du cerveau : une cause majeure du vieillissement cérébral Le stress oxydatif du cerveau est une des hypothèses avancées pour expliquer ce vieillissement cérébral. Plusieurs études ont d’ailleurs déjà avancé l’hypothèse selon laquelle les composés antioxydants pourraient ralentir le déclin des fonctions cognitives chez nos aînés. En effet, la production de « radicaux libres », issus des réactions d’oxydoréduction nécessaires au bon fonctionnement des cellules de l’organisme, peut endommager les cellules et participer à leur vieillissement. C’est ce qui est appelé le « stress oxydatif ». Les composés antioxydants contenus dans l’alimentation (certains sels minéraux, certaines vitamines, entre autres éléments) sont connus pour neutraliser ces radicaux libres et protéger les cellules. Les chercheurs de l’Inserm viennent de montrer qu’il en serait de même avec les composés caroténoïdes. Les caroténoïdes : un enjeu de santé pour les personnes âgées Les recherches de l’Inserm, publiées dans le Journal of Gerontology montrent l’effet anti-radicaux libres de deux composés caroténoïdes spécifiques : le lycopène, que l’on trouve dans le pamplemousse, la pastèque et les aliments à base de tomates, et la zéaxanthine, contenue essentiellement dans les légumes et les fruits verts. Ceux des témoins de l’enquête EVA dont les taux plasmatiques de lycopène et de zéaxanthine étaient faibles ont affiché des performances cognitives moins bonnes que la moyenne. Autrement dit, ces composés permettraient de prévenir le « stress oxydatif », et donc ralentir le déclin des fonctions cognitives. Reste cependant à mettre à jour les mécanismes biologiques sous-jacents et déterminer les taux optimaux de présence de ces caroténoïdes dans l’organisme. Sources : Journal of Gerontology – mars 2007

Note de l’article (4 votes)

Cet article vous a-t-il été utile ?

Notez cet article afin de nous permettre d’améliorer nos contenus.

Avatar auteur, Judith Blanc
Judith Blanc,Rédactrice chez Cap Retraite

Commentaires (0)

Réagissez, posez une question…

Les derniers articles

Articles les plus recherchés

Nos dossiers sur ce thème

La santé du Grand-âge

L'accroissement de la longévité s'accompagne de la multiplication de pathologies propres aux personnes âgées. Nous abordons dans ce dossier intitulé "la santé au grand âge"…

En savoir plus

Face à la maladie d'Alzheimer

Nous avons consacré un dossier spécifique à la maladie d’Alzheimer, pour appréhender à sa mesure ce véritable fléau, qui touche en France 800 000 personnes,…

En savoir plus

Face à la maladie de Parkinson

Affection dégénérative du cerveau la plus courante après Alzheimer, la maladie de Parkinson touche plus de 2 % de la population française de plus de…

En savoir plus