La retraite est le moment idéal pour réaliser ses rêves en toute liberté. Voyages, études, bénévolat… Les projets vont bon train et la dernière partie de la vie est prometteuse. Vieillir, cependant, a un coût, physique certes, mais aussi financier. À combien revient réellement cette période de la vie ? Quel est le reste à charge d’une aide à domicile ou d’un accueil en maison de retraite ? Combien dépensent les seniors français pour se soigner ou se maintenir en bonne santé ?

Les dépenses de santé liées au vieillissement

« Tant qu’on a la santé… » Tout le monde souhaite vieillir autonome et en bonne santé. Mais les chiffres parlent d’eux-mêmes : avec le vieillissement, les dépenses de santé augmentent et sont loin d’être négligeables dans le budget des seniors.

Les personnes âgées de 65 ans et plus dépensent ainsi 2 600 € par an pour leur santé, ce qui regroupe les :

  • prestations sanitaires (médicaments, matériel sanitaire…),
  • dépenses liées à l’intervention d’infirmières et de personnel paramédical (kinésithérapeute…),
  • ticket modérateur chez les praticiens (généralistes, spécialistes, dentistes…),
  • visite aux urgences sans hospitalisation.

Les seniors les plus fragilisés par le vieillissement dépensent en moyenne quelque 5 000 € en soins ambulatoires (dont près de 3 000 € de « prestations sanitaires »). (Source : Irdes, mars 2016.)

Le coût de la prise en charge de la dépendance à domicile

Si l’on vieillit aujourd’hui en meilleure santé, le risque de perte d’autonomie augmente avec le vieillissement. Or, les dépenses liées à la prise en charge de la dépendance liée au vieillissement sont nombreuses.

D’après le rapport Fragonard, les dépenses « privées » liées à la prise en charge de la dépendance à domicile s’élèvent à 1,3 milliard d’euros par an.

Lorsqu’un senior a du mal à accomplir seul certains gestes de la vie quotidienne, il peut faire une demande d’allocation personnalisée d’autonomie (APA), à condition d’être dépendant (en GIR 1 à 4). Le plan d’aide de l’APA permet de contribuer au financement des dépenses liées à la perte d’autonomie et au vieillissement. La personne âgée doit néanmoins participer au financement du plan d’aide, en fonction de ses ressources.

La dépense moyenne inscrite dans un plan d’aide de l’APA s’élève à 520 € par mois par personne : 406 € d’APA, 35 € de réduction d’impôt et 81 € de participation du senior lui-même. Plus la personne âgée est dépendante, plus sa participation est élevée : 174 € par mois en GIR 1. (Source : Drees, mars 2016.)

Il ne faut pas oublier que les plans d’aide de l’APA sont saturés pour un quart des bénéficiaires, c’est-à-dire que le plan d’aide atteint le plafond maximal de l’APA. Certaines personnes auront des besoins supplémentaires de prise en charge de la dépendance liée au vieillissement. La Drees estime que dans ce cas, une personne en GIR 1 est susceptible d’avoir un reste à charge de 581 € par mois.

Le reste à charge en maison de retraite

Avec le vieillissement de la population, de plus en plus de personnes sont accueillies en maison de retraite. Ainsi, fin 2014, près de 600 000 aînés étaient hébergés en Ehpad. Parmi eux, un demi-million recevaient l’APA.

Pour les résidents, le tarif médian d’un accueil en Ehpad s’élevait en 2016 à 1 949 € par mois, d’après les statistiques de la CNSA. Cette somme représente le reste à charge pour la personne âgée : tarif hébergement + ticket modérateur du tarif dépendance.

Le vieillissement ne coûte pas le même prix partout en France ! Les dépenses d’hébergement en maison de retraite varient fortement d’un département à l’autre :

  • dans un dixième des Ehpad, le reste à charge est inférieur à 1 653 € par mois
  • dans un dixième des Ehpad, il dépasse 2 798 € par mois.

Dans les zones urbaines, le vieillissement en établissement est le plus onéreux : à Paris et dans les Hauts-de-Seine, le tarif médian en Ehpad s’élève à 3 154 € par mois. Alors qu’en zone rurale, il est possible d’être hébergés pour moins de 1 650 € par mois (Meuse, Vosges…).

 

Les dépenses liées au vieillissement à domicile ou en établissement sont loin d’être négligeables, d’où l’importance d’anticiper sa prise en charge et de bien planifier son budget à la retraite.

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Yaël A.,Rédactrice chez Cap Retraite

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