Imaginez… Pouvoir détecter les signes de démence sénile jusqu’à 10 ans avant le diagnostic. D’après les dernières recherches britanniques, cette annonce est loin d’être illusoire ! En effet, les récentes découvertes d’identification précoce pourraient bouleverser des milliers de personnes, prédisposées aux maladies de Parkinson, Alzheimer ou de démence à corps de Lewy

Des démences encore difficiles à dépister aujourd’hui, tant leurs symptômes sont nombreux et complexes. Parfois, les patients n’ont même pas conscience de leur pathologie et cachent les signes de démence… Découvrez les détails de ces tests, aussi surprenants qu’encourageants.

Démence sénile : causes et diagnostics actuels

Pour rappel, une personne atteinte de démence sénile perd ses fonctions cognitives de façon lente et progressive. Parmi les symptômes connus : la dégradation du système mnésique, de la pensée, de l’apprentissage, du jugement et de la perte de mémoire.

Si elle touche en majorité les personnes âgées, cette pathologie n’est pas une fatalité. Pour confirmer un diagnostic de démence, le médecin se base sur deux paramètres : 

  • Le constat d’une perte de mémoire, sur des souvenirs anciens et récents.
  • L’atteinte des fonctions cognitives avec  :
  • Des tests de raisonnement logique et de reconnaissance. 
  • Les troubles du langage en posant des questions simples.
  • L’évaluation des atteintes du patient avec le test MMS (“minimental status”).

Contrairement aux processus de vieillissement normal, où de petites pertes de mémoire peuvent arriver, les personnes atteintes de démence sénile oublient la totalité des évènements. On parle alors de maladie dégénérative ou de dégénérescence. Ce type de pathologie du cerveau affecte grandement le comportement de la personne âgée. 

Des troubles de comportement aux conséquences graves sur les activités quotidiennes et la vie de ces seniors. En effet, le simple oubli de cuisiner peut engendrer des soucis de santé tels que des carences, une perte de poids ou de la dépression. Autant d’inquiétudes et de tension pour le patient et ses proches aidants. 

Aucun des médicaments existant à ce jour, ne permet de soigner la démence sénile, ou autres troubles neurologiques apparentés. Toutefois, le type de traitement prescrit généralement vise à atténuer les symptômes.

Démence : à la recherche des 1ers signes de troubles cognitifs

Une découverte prometteuse pour les personnes âgées à risque

Entre les pertes de mémoires, syndrome confusionnel et autres atteintes du cerveau… Les démences sont souvent complexes à discerner, car elles s’effectuent en plusieurs phases. 

C’est pourquoi à ce jour, excepté certains traitements retardant l’évolution des troubles, la démence reste incurable. 

En fonction des résultats au dépistage, la meilleure prise en charge consiste à fournir un accompagnement, à domicile ou en Ehpad, adéquat à la santé du patient.

C’est sans compter le moyen d’identification anticipé, découvert par les scientifiques de l’université de Cambridge. D’après l’étude parue dans Alzheimer’s & Dementia le 13 octobre 2022 : The Journal of the Alzheimer’s Association, les premiers signes de démences pourraient être dépistés 9 ans avant le diagnostic.

Des symptômes de démences relevés dans des analyses biomédicales

Au cœur de cette révélation : l’analyse des données biomédicales d’un demi-million de participants britanniques âgés de 40 à 69 ans, issues de la UK Biobank. 

Laboratoire de dépistage précoce démence sénile

En effet, les chercheurs ont comparé des mesures cognitives et fonctionnelles entre des seniors ayant développé des maladies comme :

  • Alzheimer, 
  • Parkinson, 
  • une paralysie supranucléaire progressive,
  • une démence à corps de Lewy,
  • la démence vasculaire,
  • une atrophie multisystématisée…

Avec les mesures des personnes en bonne santé, recueillies entre cinq et neuf ans plus tôt. 

D’après Nol Swaddiwudhipong, co-auteur de l’étude, l’examen des antécédents des patients présente clairement des troubles cognitifs, jusqu’à 9 ans avant que leurs symptômes officiels ne soient déclarés.  Un risque de déclin repéré via les résultats aux tests : ceux des individus sans maladie neurodégénérative sont meilleurs, notamment en ce qui concerne :

  • les tâches de résolution de problèmes, 
  • les temps de réaction, 
  • la mémorisation de listes de chiffres, 
  • la mémoire prospective (notre capacité à se souvenir de faire quelque chose plus tard),
  • l’appariement des paires (action de regrouper des choses naturellement compatibles.).

De plus, les potentiels malades étaient plus susceptibles d’avoir fait une chute au cours des 12 mois précédents.

Ainsi, pas moins de 7 signes précurseurs de déficiences ont été relevés chez les patients ayant développé une démence des années plus tard. Une conclusion qui mérite d’encourager toute personne à consulter leur médecin généraliste, au moindre doute. 

Prévenir d’autres maladies grâce aux odeurs 

Détecter la maladie de Parkinson avec l’odorat

Parmi les récentes découvertes, celle d’un test olfactif pour faciliter la détection de la maladie de Parkinson. Si l’annonce surprend, elle pourrait révolutionner le milieu médical. 

En général, la maladie est déclarée bien après l’installation de dommage neuronal. En particulier par ces 3 catégories de symptômes :

  • l’akinésie (ralentissement des mouvements, notamment la marche qui devient très difficile au quotidien), 
  • l’hypertonie (rigidité musculaire poussant le patient à être fléchi), 
  • les tremblements au repos.

Des troubles, aussi attribués à d’autres pathologies et variants d’un patient à l’autre. 

Une solution née de l’hypersomnie

L’hypersomnie est une maladie olfactive rare et lourde. Les malades souffrent d’un odorat extrêmement développé et ressentent des odeurs différentes comparées aux autres personnes. Dont une, particulièrement spécifique aux individus atteints de Parkinson. 

Une révélation découverte grâce au témoignage de Joy Milne, une Écossaise de 72 ans vivant avec son mari, diagnostiqué Parkinson dès ses 45 ans. Lors des réunions de soutien aux malades, elle remarque que tous les participants ont le même « arôme musqué » que son époux…

Cette curiosité interpelle la professeure Perdita Barran, de l’université de Manchester.

Si cette dame pouvait sentir une odeur sécrétée par les patients malades, il devait se passer quelque chose d’unique chez ces personnes

Dépister le comportement Parkinson avec un test au sébum

test au sébum pour diagnostiquer démence sénile

En identifiant des molécules spécifiques à l’aide de la spectrométrie de masse ( technique pour peser les particules), les deux femmes finissent par définir un sébum aux marqueurs distinctifs du syndrome de Parkinson

Depuis, la production de test rapide et non invasif par écouvillonnage de 3 minutes en laboratoire est née. Avec une précision de 95 %*, ce test identifie l’apparition de symptômes précoces de la maladie… Comme l’a fait Joy avec son mari, plus de 12 ans avant qu’il ne soit diagnostiqué.

Si ce test demande encore des confirmations, les scientifiques sont déjà enthousiastes à l’idée de le déployer. À l’heure actuelle, ils travaillent avec Joy sur d’autres signatures olfactives.  

Des nouveaux tests pour prévenir les maladies neurodégénératives

D’après l’OMS, pas moins de 50 millions de personnes sont atteintes de démence dans le monde, dont 10 millions de nouveaux cas chaque année. S’il existe des tests pour détecter l’alzheimer, et des échelles d’évaluation de la maladie de Parkinson, ils arrivent bien souvent trop tard. De plus, rares sont les traitements vraiment efficaces pour lutter contre la démence sénile ou d’autres maladies neurodégénératives. 

C’est pourquoi ces nouveaux tests produits en masse pourraient permettre aux professionnels de santé : 

  • D’orienter les patients atteints de maladie neurodégénérative à un stade précoce vers un traitement adapté beaucoup plus tôt. 
  • Rassurer les personnes inquiètes au sujet de la perte de mémoires bénignes au quotidien.
  • Ouvrir de nouvelles voies pour leurs essais thérapeutiques et médicaments.

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Commentaires (4)

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  1. Katia Rousselle

    Je vais sur ma 45 ème année, j’ai quelques problèmes de santé mais déjà, dans ce qu’il y ait décrit, je m’y trouve en beaucoup de symptomologie et pense que je pourrais faire un cobaye vivant bien avant d’atteindre un certain âge où la démence ou alzheimer ou parkinson pourrait être détecté (avec en plus des antécédents familiaux). C’est triste mais c’est comme ça. Pour les auteurs des recherches médicales sérieuses et pointues, n’hésitez pas à me contacter. Les autres passez votre chemin.

    Répondre
  2. shelby10

    Très intéressant, ce serait super que n’importe qui puisse détecter le Parkinson des années avant la maladie, un bonne nouvelle!

    Répondre
  3. anne.poitevin

    J ai décelé plus de 30 avant la maladie de Parkinson de mon époux cette odeur musquée m incommodait et me donnait des nausees

    Répondre
    1. sarah.m

      Comment doit-on s’y prendre pour détecter l’odeur?

      Répondre

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