Le droit de visite et d’hébergement des grands-parents est un sujet méconnu mais essentiel pour le maintien des liens familiaux et le bien-être des petits-enfants. Cet article a pour objectif de faire un état des lieux exhaustif des droits, des devoirs et des procédures permettant aux grands-parents de maintenir ou de rétablir une relation privilégiée avec leurs petits-enfants, en tenant compte des spécificités législatives françaises et des enjeux psychologiques pour les enfants concernés.

Le cadre légal du droit de visite et d’hébergement des grands-parents

En France, le droit de visite et d’hébergement des grands-parents est reconnu et encadré par la loi.

  • Premièrement, le premier alinéa de l’article 371-4 du Code civil dispose que : « L’enfant a le droit d’entretenir des relations personnelles avec ses ascendants. Seul l’intérêt de l’enfant peut faire obstacle à l’exercice de ce droit. »

  • Deuxièmement, la loi française reconnaît le droit des grands-parents à solliciter un droit de visite et d’hébergement auprès du juge aux affaires familiales (JAF), comme le précise le deuxième alinéa du même article : « Si tel est l’intérêt de l’enfant, le juge aux affaires familiales fixe les modalités des relations entre l’enfant et un tiers, parent ou non, en particulier lorsque ce tiers a résidé de manière stable avec lui et l’un de ses parents, a pourvu à son éducation, à son entretien ou à son installation, et a noué avec lui des liens affectifs durables. »
cadre légal du droit de visite et d'hébergement des grands-parents, visite auprès du juge aux affaires familiales (JAF)

Il est important de souligner que le droit de visite et d’hébergement des grands-parents ne peut être accordé que si cela est dans l’intérêt de l’enfant. Le juge prendra en considération plusieurs éléments tels que l’âge de l’enfant, la qualité des relations entre les grands-parents et l’enfant, les circonstances familiales, etc.

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Les conditions d’octroi du droit de visite et d’hébergement des grands-parents

Le droit de visite et d’hébergement des grands-parents n’est pas automatique, il doit être sollicité et accordé selon certaines conditions.

  • La demande des grands-parents : Le droit de visite et d’hébergement des grands-parents doit être demandé par ces derniers auprès du juge aux affaires familiales. Ils doivent justifier d’un intérêt légitime pour l’enfant, notamment en démontrant l’existence de liens affectifs préexistants.

  • La situation de l’enfant : Le juge prend en compte la situation de l’enfant pour déterminer si l’octroi du droit de visite et d’hébergement est dans son intérêt. Il peut notamment considérer l’âge de l’enfant, ses liens avec ses grands-parents, le contexte familial (conflits, séparation des parents, etc.) et les conditions d’accueil proposées par les demandeurs.

  • Les motifs graves : Le droit de visite et d’hébergement des grands-parents peut être refusé en cas de motifs graves. Il s’agit de situations qui mettent en péril l’intérêt de l’enfant, comme des violences conjugales, des abus sexuels, un comportement dangereux ou inadapté de la part des grands-parents, etc.

Le juge aux affaires familiales, après avoir entendu les parties et examiné les éléments fournis, décidera s’il y a lieu d’accorder un droit de visite et d’hébergement aux grands-parents, et dans quelles conditions.

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Les modalités d’exercice du droit de visite et d’hébergement des grands-parents

Si le droit de visite et d’hébergement est accordé aux grands-parents, il convient de déterminer les modalités d’exercice de ce droit.

Dans un premier temps, il est recommandé de privilégier un accord amiable entre les parties (parents et grands-parents). Cet accord peut prévoir les périodes de visite et d’hébergement, la durée, la fréquence, les modalités de prise en charge des frais, etc. L’accord amiable permet de préserver les relations familiales et de tenir compte des spécificités de chaque situation.

En l’absence d’accord amiable, le juge aux affaires familiales fixera les modalités d’exercice du droit de visite et d’hébergement. Il pourra notamment prendre en compte :

Le juge peut ainsi décider de fixer des périodes de visite et d’hébergement régulières (par exemple, un week-end sur deux) ou occasionnelles (pendant les vacances scolaires), selon les circonstances et l’intérêt de l’enfant.

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Les recours en cas de non-respect du droit de visite et d’hébergement des grands-parents

Le non-respect du droit de visite et d’hébergement des grands-parents peut entraîner des conséquences juridiques pour les parents qui en sont responsables.

En cas de non-respect de l’accord amiable ou de la décision judiciaire fixant les modalités d’exercice du droit de visite et d’hébergement, les grands-parents peuvent saisir le juge aux affaires familiales pour demander l’exécution forcée de la décision. Le juge pourra alors prononcer des mesures telles que :

  • L’astreinte, c’est-à-dire une somme d’argent à verser par le parent responsable du non-respect en cas de nouvel incident.
  • La modification des modalités d’exercice du droit de visite et d’hébergement, afin de garantir leur respect.
  • Des sanctions pénales, en cas de non-présentation d’enfant ou de non-respect répété des décisions judiciaires.
famille respectant le droit de visite et d'hébergement des grands-parents

Il est important de rappeler que le non-respect du droit de visite et d’hébergement des grands-parents peut avoir des conséquences psychologiques pour l’enfant, qui se trouve privé de relations importantes pour son épanouissement et son développement.

Le droit de visite et d’hébergement des grands-parents est un enjeu majeur pour le maintien des liens familiaux et le bien-être des petits-enfants. 

Tableau récapitulatif sur le droit de visite et d’hébergement des Grands-Parents

AspectDétails
Cadre légalArticle 371-4 du Code civil reconnaît le droit de l’enfant à entretenir des relations avec ses ascendants. Les grands-parents peuvent demander ce droit auprès du JAF.
Conditions d’octroiDemande à faire auprès du JAF par les grands-parents, nécessité de justifier un intérêt légitime pour l’enfant. Le juge considère la situation de l’enfant et des motifs graves.
Modalités d’exercicePrivilégier un accord amiable entre parents et grands-parents. À défaut, le JAF fixera les modalités (périodicité, durée, etc.) en tenant compte des liens affectifs et des contraintes des parties.
Recours en cas de non-respectEn cas de non-respect, les grands-parents peuvent saisir le JAF pour l’exécution forcée. Des mesures comme l’astreinte, la modification des modalités ou des sanctions pénales peuvent être prononcées.

Il est essentiel de connaître et de respecter les dispositions légales en la matière, afin de préserver les relations intergénérationnelles et de garantir l’équilibre affectif et psychologique des enfants concernés. La recherche d’un accord amiable, la saisine du juge aux affaires familiales en cas de conflit et le respect des décisions judiciaires sont autant de démarches qui permettent de concilier les intérêts des grands-parents, des parents et des petits-enfants, dans un cadre légal adapté et protecteur.

Sophie, conseillère spécialisée Grand âge

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Commentaires (4)

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  1. delphine alleguede

    Bonjour
    Ma sœur et son conjoint nous empêchent mes parents et moi tout contact avec leur enfant depuis environ 2 ans.
    Il avait une bonne relation avec mes parents mais depuis 2 ans plus de visites et photos et nouvelles au compte goutte.
    Mes parents pourraient ils exiger un droit de visite régulier?

    Répondre
    1. Amandine

      Bonjour Madame,

      Je vous remercie pour votre commentaire.

      En général, la capacité des grands-parents à obtenir un droit de visite sur leurs petits-enfants dépend de la législation de leur pays. Il est recommandé de consulter un avocat spécialisé dans les affaires familiales pour obtenir des conseils précis sur les droits des grands-parents dans cette situation.

      Bonne journée,
      Amandine

      Répondre
  2. Jean Luc Leveque

    oui j’ai une question a vous pousser notre petit fils est placé en famille d accueil esque nos droits de grands parents change

    Répondre
    1. Amandine

      Bonjour Monsieur,

      Je vous remercie pour votre commentaire.

      Non, en général, le placement en famille d’accueil n’altère pas automatiquement les droits des grands-parents, mais il peut y avoir des implications légales selon les circonstances spécifiques et les décisions des autorités compétentes. Il serait préférable de consulter un avocat ou un travailleur social pour obtenir des conseils précis sur votre situation.

      Bonne journée,

      Amandine

      Répondre

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