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    Vous souhaitez savoir s’il est possible de faire une donation de son vivant après 70 ans ? Est-ce encore un bon moyen d’optimiser votre succession et réduire les taxes sur le patrimoine que vous laissez à vos enfants ? Si elle reste soumise à la fiscalité sur les transmissions, la donation présente des avantages, mais aussi des limites à connaître. Utilisée à bon escient, notamment dans le cadre du démembrement de propriété, elle peut constituer un outil efficace de planification patrimoniale. 

    La donation de son vivant après 70 ans est-elle intéressante ? 

    La donation de son vivant après 70 ans est un moyen d’anticiper sa succession en transmettant gratuitement une partie de son patrimoine à ses proches. Cette stratégie permet à vos héritiers et autres donataires de bénéficier d’avantages fiscaux bienvenus.   

    Une donation de son vivant — qu’est-ce que c’est ?

    Une donation de son vivant consiste à transférer la propriété d’un bien à un tiers (le donataire), sans contrepartie. 

    Vous pouvez effectuer une donation, si vous êtes : 

    • majeur ou mineur émancipé ;
    • sain d’esprit (c’est-à-dire apte à en comprendre la portée) ;
    • juridiquement capable de gérer vos biens.

    Si vous faites l’objet d’une mesure de protection juridique, la situation diffère selon le degré de celle-ci : 

    • sous curatelle, vous pouvez faire une donation avec l’assistance de votre curateur ;
    • sous tutelle, vous avez besoin de l’autorisation du juge ou du conseil de famille (s’il a été constitué). En outre, votre tuteur vous assistera ou vous représentera dans cet acte, selon votre situation. 

    L’abattement fiscal sur donation — encore possible après 70 ans

    Il n’est jamais vraiment trop tard pour optimiser la transmission de son patrimoine à ses enfants ou à des tiers. Plusieurs abattements permettent de réduire, voire d’éviter la taxation, pour que vos proches profitent vraiment de ce que vous leur laissez.

    Montant de l’abattement fiscal sur une donation ou succession (2025)
    Lien de parenté avec le donateur
    Donation
    Succession
    Ligne directe : enfant ou ascendant
    100 000 €
    Conjoint ou partenaire de PACS
    80 724 €
    Exonération
    Petit-enfant
    31 865 €
    1 594 €
    Frère ou sœur
    15 932 €
    Neveu ou nièce
    7 967 €
    Arrière-petit-enfant
    5 310 €
    1 594 €
    Aucun ou éloigné (dont concubin)
    Aucun
    1 594 €
    Personne handicapée (avec ou sans lien de parenté)
    159 325 €
    (cumulable avec les autres abattements)

    La donation permet aux petits-enfants et arrière-petits-enfants de bénéficier d’un abattement plus élevé qu’en cas de succession. Pour le conjoint, elle est moins intéressante, puisqu’il est exonéré lorsqu’il hérite du défunt.

    L’intérêt principal de la donation de son vivant demeure la possibilité de profiter de l’abattement maximal tous les 15 ans. En revanche, si le bien est transmis après le décès, l’abattement ne peut être utilisé qu’une seule fois, lors du décès. 

    Autrement dit, si vous faites une donation à votre enfant à 70 ans, il peut bénéficier d’un nouvel abattement de 100 000 € après vos 85 ans. Peu importe si le nouveau bien est transmis par donation ou succession. 

    Plus vous transmettez tôt, plus vos proches cumulent les abattements fiscaux. La donation de son vivant reste tout de même avantageuse après 70 ans, au regard de l’espérance de vie actuelle. 

    Zoom sur le rappel fiscal 

    Toute donation réalisée dans les 15 ans précédant votre décès est réintégrée dans le calcul des droits de succession. Les abattements déjà utilisés sont alors déduits pour obtenir le montant taxable. Seul le don familial, dit don Sarkozy, échappe à ce rappel fiscal.

    La réserve héréditaire, une limite à la donation ? 

    Outre les avantages fiscaux, faire une donation de son vivant après 70 vous permet d’aider vos proches en leur remettant de l’argent ou des biens immédiatement. Si votre patrimoine le permet, rien ne vous oblige à le conserver intact jusqu’à votre décès, tant que vous respectez les règles de transmission.

    LIRE AUSSI:  Caisse de retraite complémentaire : paiement et action sociale

    En effet, lorsque vous faites une donation, vous ne pouvez pas toucher à la réserve héréditaire, c’est-à-dire la part qui revient de droit à vos héritiers réservataires. Ces derniers sont vos enfants et, si vous n’avez pas d’enfant, votre conjoint. 

    Vous pouvez faire des donations uniquement sur la quotité disponible, correspondant à la part non réservée. Dans le cas contraire, vos héritiers peuvent contester la donation. Ils peuvent toutefois décider de renoncer à leur droit de contestation, dans le cadre d’un pacte successoral. Vous pouvez alors faire une donation plus conséquente à la personne de votre choix. 

    Comment faire une donation de son vivant après 70 ans ?

    La donation est un acte qui modifie votre patrimoine et peut entraîner, pour le donataire, le paiement de droits de mutation. Elle implique une certaine formalité. 

    Modes de donation : déclaration d’une donation notariée et d’un don manuel 

    La donation de son vivant peut porter sur différents types de biens ;

    • biens mobiliers : sommes d’argent, œuvres d’art, bijoux, véhicules et autres objets ;  
    • biens immobiliers : terrains, maisons, etc.

    La donation de biens immobiliers doit obligatoirement être effectuée par acte notarié. 

    En revanche, les biens mobiliers peuvent être transmis de la main à la main, dans le cadre d’un don manuel.

    Les différents modes de donation de son vivant
    Don manuel
    Donation par acte notarié
    Catégorie de biens  
    Biens mobiliers 
    Biens immobiliers 
    Exemples de biens
    • Argent
    • Objets
    • Bijoux
    • Actions
    • Contrat d’assurance vie
    • Parts de société non immobilière
    • Maison
    • Appartement
    • Garage
    • Local
    • Terrain
    • Parts de société civile immobilière (SCI)
    Qui déclare la donation ? 
    Le donataire (celui qui reçoit)
    Le notaire
    Comment déclarer ?
    • En ligne via son espace personnel sur impots.gouv.fr
    • Formulaire Cerfa n° 2735 à déposer au centre des impôts, dans le mois suivant la remise du don 
    • Formulaire Cerfa n° 2734 pour une donation d’une valeur supérieure à 15 000 € — le donateur peut choisir de payer les droits dans le mois suivant le décès du donateur
    • Le notaire rédige l’acte authentique et le transmet à l’administration fiscale
    • Il calcule et prélève les droits de donation, si nécessaire

    À noter : deux types de donations spécifiques nécessitent un acte notarié même pour les biens mobiliers : 

    • la donation au dernier vivant, c’est-à-dire une donation entre époux, augmentant les droits du conjoint survivant sur la succession ;
    • la donation-partage, permettant de répartir son patrimoine de son vivant entre les héritiers pour anticiper la succession et éviter les conflits.

    Les frais de donation après 70 ans

    Les montants dépassant les abattements sont taxés selon trois barèmes, en fonction du lien de parenté entre le donateur et le donataire.

    Droits de donation en ligne directe (ascendants et descendants : enfants, parents…)
    Part imposable après abattement
    Barème de taxation
    ≤ 8 072 €
    5 %
    De 8 073 € à 12 109 €
    10 %
    De 12 110 € à 15 932 €
    15 %
    De 15 933 € à 552 324 €
    20 %
    De 552 325 € à 902 838 €
    30 %
    De 902 839 € à 1 805 677 €
    40 %
    ≥ 1 805 677 €
    45 %
    Droits de donation entre époux et partenaires de Pacs
    Part imposable après abattement
    Barème de taxation
    ≤ 8 072 €
    5 %
    De 8 073 € à 15 932 €
    10 %
    De 15 932 € à 31 886 €
    15 %
    De 31 886 € à 552 324 €
    20 %
    De 552 325 € à 902 838 €
    30 %
    De 902 839 € à 1 805 677 €
    40 %
    ≥ 1 805 677 €
    45 %
    Droits de donation en ligne collatérale (= non directe) et entre non-parents
    Lien de parenté avec le donataire
    Barème de taxation
    Frères et sœurs
    ≤ 24 430 €
    35 %
    > 24 430 €
    45 %
    Parents jusqu’au 4e degré
    55 %
    Au-delà du 4e degré ou sans lien
    60 %

    Bon à savoir : une donation par acte notarié entraîne des frais. Les émoluments du notaire dépendent de la valeur du bien. Des frais de publicité foncière peuvent s’y ajouter pour l’immobilier.

    Donation de son vivant après 70 et 80 ans : comment profiter des dons familiaux ? 

    Une forme de donation de son vivant sort un peu de l’ordinaire et présente des avantages supplémentaires : les dons familiaux de sommes d’argent. Dans ce cas toutefois, l’âge peut être une limite. Il est donc important d’anticiper. 

    LIRE AUSSI:  Conseils Cap Retraite au curateur d’une personne âgée

    Donation Sarkozy — exonération sur les dons familiaux de sommes d’argent 

    Les donations de sommes d’argent font l’objet d’une imposition, sauf certains dons familiaux de sommes d’argent. 

    Le don Sarkozy (article 790 G du Code général des impôts) est exonéré tous les 15 ans

    Il s’agit d’un don consenti en pleine propriété aux proches suivants : 

    • enfant,
    • petit-enfant,
    • arrière-petit-enfant,
    • neveu ou nièce (en l’absence de descendants directs). 

    L’exonération est plafonnée à 31865 €, renouvelables tous les quinze ans. Elle présente deux avantages de taille :

    • elle est cumulable avec les autres abattements sur les donations (par exemple l’abattement de 100 000 € pour les enfants) ;
    • la somme ainsi exonérée n’a pas besoin d’être rapportée à la succession, même si le décès survient dans les 15 ans. Autrement dit, elle n’est pas concernée par le rappel fiscal. 

    Attention toutefois, les conditions sont plus strictes, ce qui limite l’avantage en cas de donation de son vivant après 80 ans : 

    • le donateur doit être âgé de moins de 80 ans au moment du don ;
    • le donataire (bénéficiaire) doit être majeur ou émancipé.  

    Le bénéficiaire du don est tenu de le déclarer dans un délai d’un mois.

    Exemple de cumul entre don Sarkozy et abattement lié au lien de parenté : 

    Si vous êtes âgé de moins de 80 ans, vous pouvez donner à votre enfant majeur jusqu’à 131865 €, sans qu’il paie de droits de mutation. Pour lui permettre de profiter de cet avantage, la donation peut se décliner ainsi :

    • don familial d’une somme d’argent de 31 865 €,
    • don d’autres biens mobiliers ou immobiliers jusqu’à 100 000 €.

    Exonération pour l’achat ou la rénovation énergétique d’une résidence principale

    Le don familial d’une somme d’argent est exonéré si votre proche l’utilise à l’une des fins suivantes : 

    • acquérir un logement neuf ou en l’état futur d’achèvement ;
    • effectuer la rénovation énergétique de sa résidence principale, dont il est propriétaire. Dans ce cas, les travaux doivent être éligibles à MaPrimeRénov’, mais l’argent doit servir aux sommes non couvertes par cette aide. De même, l’exonération ne s’applique pas aux montants faisant l’objet d’un crédit d’impôt.

    Les bénéficiaires possibles sont les mêmes que pour le don Sarkozy. 

    Les dons exonérés sont limités aux montants suivants : 

    • 100 000 € par donateur à un même bénéficiaire ;
    • 300 000 € pour un même donataire (donc de plusieurs donateurs différents). 

    Ce dispositif est temporaire. Il concerne les sommes données entre le 15 février 2025 et le 31 décembre 2026. 

    En outre, le logement doit rester une résidence principale pendant 5 ans. Il peut être loué, sauf en cas de rénovation énergétique. Il doit alors être occupé par le donataire. La location à un membre du foyer fiscal est interdite.

    Infographie sur la donation de son vivant après 70 ans : avantages, frais, abattements et nue-propriété

    Quels avantages fiscaux pour une donation en nue-propriété avec réserve d’usufruit ?

    La donation en nue-propriété de son vivant est une stratégie encore tout à fait utilisable après 70 ans, voire 80 ans. Elle permet de réduire la part taxable du bien transmis, grâce au démembrement de propriété.

    Le démembrement de propriété 

    La pleine propriété d’un bien correspond à deux droits distincts :

    • l’usufruit — droit d’utiliser le bien et d’en percevoir les revenus ;
    • la nue-propriété — droit de disposer du bien, c’est-à-dire de le vendre ou de le céder gratuitement.

    Ces droits peuvent appartenir à des personnes différentes : c’est le démembrement de propriété.

    Les droits de donation en nue-propriété 

    En cas de transmission, les droits sont calculés uniquement sur la valeur de la nue-propriété. Celle de l’usufruit n’est pas imposable, même si le bien est rapporté fiscalement à la succession, après une donation survenue dans les 15 ans précédant le décès. 

    Faire une donation de son vivant d’une maison avec usufruit présente donc deux avantages :

    • vous gardez l’usufruit du bien (c’est-à-dire sa jouissance) jusqu’à votre décès. Vous pouvez continuer à habiter chez vous en toute quiétude ;
    • le bénéficiaire (nue-propriétaire, donc) ne paie de taxes que sur la nue-propriété. Lors de votre décès, il recevra la pleine propriété du bien, sans payer d’impôts supplémentaires. 

    La donation en nue-propriété est toujours avantageuse fiscalement, car, quel que soit votre âge, la valeur de la nue-propriété est inférieure à celle de la pleine propriété.  

    Toutefois, mieux vaut exploiter ce dispositif tôt, la part exonérée (l’usufruit) diminuant avec l’âge.

    Barème fiscal de l’usufruit et de la nue-propriété 
    Âge de l’usufruitier (donateur)
    Valeur de l’usufruit
    Valeur de la nue-propriété
    Jusqu’à 21 ans
    90 %
    10 %
    Entre 21 et 30 ans
    80 %
    20 %
    Entre 31 et 40 ans
    70 %
    30 %
    Entre 41 et 50 ans
    60 %
    40 %
    Entre 51 et 60 ans
    50 %
    50 %
    Entre 61 et 70 ans
    40 %
    60 %
    Entre 71 et 80 ans
    30 %
    70 %
    Entre 81 et 90 ans
    20 %
    80 %
    À partir de 91 ans
    10 %
    90 %

    Exemple de taxation sur une donation en nue-propriété après 70 ans

    Supposons que vous ayez 76 ans et que vous souhaitiez transmettre un appartement d’une valeur de 400 000 € à votre fils unique. 

    Pour réduire ses impôts sur cette donation de votre vivant, vous décidez de lui transmettre uniquement la nue-propriété de ce bien. Vous conservez l’usufruit et pouvez y habiter aussi longtemps que vous le souhaitez.

    Valeur de la donation

    À 76 ans, la valeur de l’usufruit est fixée à 30 % et celle de la nue-propriété à 70 %. 

    La valeur de la donation servant de base au calcul des droits de mutation est donc la suivante : 400 000 € × 70 % = 280 000 €.

    Calcul des droits de donation

    • Abattement fiscal au titre de la donation à un enfant : 100 000 €
    • Montant taxable : 280 000 € – 100 000 € = 180 000 €
    Tranche
    Montant taxable
    Taux
    Droits
    0 € à 8 072 €
    8 072 €
    5 %
    403,60 €
    8 073 € à 12 109 €
    4 037 €
    10 %
    403,70 €
    12 110 € à 15 932 €
    3 823 €
    15 %
    573,45 €
    15  933 € à 552 324 €
    164 068 €
    20 %
    32 813,60 €
    Total des droits de donation :
    34 194,35 €

    Économie des droits de succession sur l’usufruit

    À votre décès, votre enfant récupère automatiquement l’usufruit de l’appartement, sans avoir à payer de droits de succession sur cette part. 

    Il économise ainsi les taxes sur la valeur de l’usufruit, fixée à 30 % de la valeur totale du bien, soit 120 000 euros.

    Grâce à ces différents dispositifs, la donation de son vivant après 70 ans reste donc pertinente, à condition de bien planifier sa transmission.

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    Avatar auteur, Yaël Ankri
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