Silence dans l’appartement. L’horloge égrène son rythme. Pour beaucoup de seniors, cette routine pèse. Un animal de compagnie, lui, bouleverse l’équilibre du quotidien. Il réclame, il apaise, il bouscule, il rassure aussi. La France compte près d’un tiers de propriétaires d’animaux chez les plus de 70 ans, un chiffre qui reflue après 80 ans. Derrière cette baisse, une question récurrente : adopter un animal après 70 ans, est-ce la promesse d’un mieux-vivre ou une source de soucis supplémentaires ? La réponse se tisse entre bienfaits, contraintes et choix adaptés.

Des animaux pour briser la solitude et raviver l’élan

La solitude s’invite souvent sans prévenir chez les personnes âgées, surtout après un veuvage, un départ familial ou une mobilité réduite. Un animal, chien ou chat en tête, vient alors combler un vide émotionnel. Sa présence, palpable, fait baisser la tension, stimule le moral, offre une compagnie sans jugement. Les études abondent : caresser un chat fait chuter le stress, promener un chien pousse à sortir, rencontrer le voisinage, échanger quelques mots.

L’animal ne se contente pas d’être là. Il structure la journée : repas à servir, gamelle à remplir, promenade à heure fixe, jeux, brossage, suivi vétérinaire. Pour le senior, chaque geste devient repère. Les personnes souffrant d’un début de troubles cognitifs y trouvent un ancrage temporel. L’animal devient horloge et calendrier, rythme et raison de se lever.

senior ayant diminué son stress grâce à son animal de compagnie

Bénéfices physiques et psychiques, au fil du poil

Au-delà du simple réconfort, les animaux jouent un rôle actif dans la préservation de la santé. Un chien, petit ou moyen gabarit, oblige à marcher, à s’oxygéner, à bouger les articulations. Même les jours où la fatigue s’installe, le regard insistant de l’animal pousse à enfiler le manteau. Résultat : une meilleure forme cardiovasculaire, un ralentissement de la fonte musculaire, une exposition à la lumière naturelle bénéfique pour l’humeur.

Côté chats, l’indépendance séduit. Les caresses relâchent l’ocytocine, « hormone du bonheur ». Leur ronronnement, loin d’être anodin, agit comme une thérapie sonore, apaisant tensions et anxiété. Pour les personnes isolées, ces moments partagés réduisent la sensation d’ennui, offrent un sentiment d’utilité et favorisent la confiance en soi.

Même les animaux d’intérieur moins interactifs (oiseaux, poissons, petits rongeurs) apportent une note de vie, un point de repère, une présence rassurante, tout en restant faciles à confier lors d’une absence.

Bien choisir son compagnon : critères et profils adaptés

Le choix du compagnon ne se fait pas à la légère. Chaque profil de senior, chaque mode de vie, chaque contrainte physique impose ses propres critères. L’animal doit s’accorder à l’environnement, à la mobilité, à l’énergie disponible et au budget.

  • Chien adulte de petite taille : adapté aux personnes encore actives, aptes à sortir quotidiennement. Moins de risques de chute, plus facile à soulever, plus simple à emmener chez le vétérinaire. Un chien d’âge mûr, déjà dressé, apporte calme et prévisibilité.
  • Chat adulte ou senior : privilégier un animal calme, équilibré, issu d’un refuge. Idéal pour les personnes à mobilité réduite ou vivant en appartement. Peu d’entretien, pas de sorties obligatoires, mais besoin de jeux et d’affection.
  • Oiseau, poisson, rongeur : pour les seniors très fatigués ou peu mobiles. Peu de contraintes, entretien limité, aisance à organiser la garde en cas d’absence.
  • Animaux d’extérieur : lapins, poules, tortues pour les maisons avec jardin. Peuvent inciter à sortir, tout en restant peu exigeants.

Quelques points à surveiller : l’espérance de vie de l’animal, son niveau d’activité, la facilité de prise en charge par un tiers en cas de besoin. Un animal trop jeune, trop énergique, peut vite devenir un fardeau. À l’inverse, un compagnon âgé ou déjà socialisé s’intègre souvent mieux.

senior en bonne forme physique grâce à son animal de compagnie

Questions essentielles avant d’adopter

  • Première adoption ou expérience passée ? Un lien affectif doit pouvoir se tisser, la réalité des contraintes être connue.
  • Comment gérer les soins vétérinaires ? S’organiser pour les déplacements, recourir à un vétérinaire à domicile, impliquer l’entourage.
  • Hospitalisation ou absence imprévue : disposer d’un réseau fiable (famille, voisins, pet-sitter, pension) pour prendre le relais.
  • Entrée en résidence seniors ou Ehpad[1] : vérifier la politique d’accueil des animaux, anticiper les démarches.
  • Budget : frais vétérinaires, alimentation, accessoires, garde. Évaluer la capacité à assumer ces dépenses dans la durée.
  • Succession : prévoir le devenir de l’animal en cas de décès, désigner un proche, informer une association.

Contraintes réelles, obstacles à anticiper

L’adoption après 70 ans comporte aussi des limites. Certaines associations ou refuges, par précaution ou crainte d’abandon, refusent parfois d’accorder un animal à une personne âgée, même si une solution de relais existe. Le poids de la responsabilité, l’évolution possible de la santé, le deuil à anticiper, tout cela pèse dans la balance.

Le budget représente une part non négligeable : nourriture, soins, toilettage, accessoires, services de garde ou de promenade. Des aides existent parfois, mais l’anticipation reste la clé.

Enfin, la question du deuil animalier n’est jamais anodine. Nouer un lien fort, puis devoir y renoncer, peut s’avérer douloureux. C’est une dimension à intégrer dans la réflexion préalable.

LIRE AUSSI : Comment trouver une maison de retraite qui accepte les animaux ?

Tableau comparatif : animaux adaptés pour les seniors

AnimalBénéficesContraintes principalesProfil recommandé 
Chien adulte (petite taille)Activité physique, sociabilité, affectionPromenades, budget, organisation gardeSeniors mobiles, autonomes
Chat adulte ou seniorCompagnie, calme, peu d’entretienLitière, budget vétérinaire, garde occasionnelleSeniors en appartement, mobilité réduite
Oiseaux, poissons, rongeursPrésence, entretien limitéMoins d’interaction, durée de vie variableSeniors très fatigués, aides à domicile
Lapins, poules, tortuesContact avec la nature, entretien modéréExtérieur nécessaire, soins spécifiquesSeniors avec jardin, vie rurale

FAQ pratique : adoption et vie quotidienne avec un animal après 70 ans

Quelles solutions pour garder l’animal lors d’une hospitalisation ?

Plusieurs options : pensions spécialisées, famille ou amis, pet-sitter à domicile, réseaux d’entraide entre retraités (notamment pour la promenade des chiens).

Existe-t-il des aides pour l’entretien ou les soins vétérinaires ?

Certaines mutuelles ou collectivités proposent des aides ponctuelles. Des services d’accompagnement (auxiliaires de vie, vétérinaires à domicile) facilitent la prise en charge. Se renseigner localement.

Comment anticiper la succession de l’animal ?

Il est possible de désigner un proche ou une association pour recueillir l’animal. Cette démarche peut s’accompagner d’un écrit, voire d’une clause dans un testament. Des associations comme la SPA proposent des dispositifs d’accueil pour animaux orphelins.

Un animal est-il accepté en résidence pour seniors ?

De plus en plus d’établissements acceptent chats et petits chiens, conscients de leur impact positif sur le moral. Se renseigner avant l’entrée, chaque structure ayant ses propres règles.

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Commentaires (12)

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  1. Évelyne MARIE

    Tous les sujets sont abordés. Merci pour cet article très intéressant.

    Répondre
  2. Carolyne Audrain

    Non. Pas d’animaux si la famille ne prend pas la releve a la mort de la petsonne âgée

    Répondre
  3. Chantal KOWALSKI

    Bonjour. J,ai adoptée en Août une petite chienne de 3 ans. La fusion entre elle et moi est si forte qu,elle aboie très fort quand je sors faire les courses par exemple. Que faire ?

    Répondre
    1. Amandine

      Bonjour

      Je vous remercie pour votre commentaire.
      Vous pouvez envisager de consulter un éducateur canin pour travailler sur l’anxiété de séparation de votre chienne.
      Bonne journée.
      Amandine

      Répondre
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