Vous allez faire un test de créatinine et vous vous demandez si vous devez être à jeun ? Cette question inquiète de nombreuses personnes, surtout celles qui surveillent leur fonction rénale : diabétiques, personnes âgées ou hypertendues. La créatinine est un déchet produit par les muscles, qui circule dans le sang et est filtré par les reins. Un taux trop élevé ou trop bas peut indiquer un problème, mais comment interpréter ces résultats correctement ? Cet article vous explique si le jeûne est vraiment nécessaire, comment préparer votre test et comprendre vos chiffres. Vous pourrez ainsi éviter le stress inutile et mieux prendre soin de votre santé rénale.
Dosage de la créatinine : déroulé, indications et résultats
Le dosage de la créatinine, simple mais précieux, permet d’évaluer la fonction rénale et d’orienter la surveillance médicale.
Pourquoi ce test, et pour qui ?
Le dosage de la créatinine apparaît, au fil des ans, comme un incontournable du bilan biologique. En cas de malaise, d’antécédents rénaux, lors d’une grossesse à risque ou face à certains traitements médicamenteux (anti-inflammatoires, antiépileptiques, contraceptifs oraux, etc.), le médecin l’ajoute à la liste des analyses. Un suivi de routine, parfois, mais aussi un outil de surveillance pour des maladies chroniques ou aiguës.
Comment s’effectue le prélèvement ?
Simplicité du geste : une prise de sang classique, dans le pli du coude. Pas besoin d’austérité excessive, ni de logistique particulière. Le prélèvement peut se faire en laboratoire, à domicile avec une infirmière libérale, dans un centre hospitalier. Les résultats arrivent rapidement, en général sous 24 à 48 heures.
Dans certains cas, le médecin demande aussi une créatininurie : recueil des urines sur 24 heures, à stocker au frais, pour une vision plus fine du travail rénal.

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La grande question : faut-il être à jeun ?
Croyance tenace : pour réussir sa prise de sang, il faudrait être à jeun. Les patients s’y plient, parfois à contrecœur. Mais pour la créatinine, la littérature scientifique et les recommandations des laboratoires sont formelles. Aucun jeûne n’est exigé pour ce test.
L’alimentation, même riche en protéines ou en viande rouge, n’influence pas le taux du jour même. La créatinine se fabrique au rythme des muscles, pas du repas. Seule exception : si le médecin prescrit, dans le même temps, une glycémie à jeun ou un autre dosage nécessitant le jeûne, il faudra alors suivre la consigne globale. En dehors de ces situations, un café, un petit-déjeuner, de l’eau — tout est permis avant la prise de sang pour la créatinine.
Un détail, pourtant, mérite l’attention. L’activité physique intense, surtout la veille, peut augmenter la créatinine temporairement. Un marathon, une séance de musculation, et le taux grimpe. Mieux vaut éviter les exploits sportifs dans les 24 heures précédant le test.
Certains médicaments modifient aussi la créatininémie. Le médecin en tient compte. L’âge, la masse musculaire, l’état d’hydratation jouent un rôle, mais dans un cadre prévisible.

Valeurs de référence : où se situer ?
| Population | Créatininémie (mg/L) | Clairance (ml/min/1,73 m²) |
|---|---|---|
| Homme adulte | 6 à 13 | 90 à 120 |
| Femme adulte | 4 à 10 | 90 à 120 |
| Enfant < 5 ans | 2 à 4 | Variable |
| Femme enceinte | 3 à 8 | Souvent plus élevée |
Les normes varient légèrement selon les laboratoires. Chez l’adulte, un taux élevé peut révéler une insuffisance rénale, mais aussi une simple déshydratation passagère, une fièvre ou une prise de muscle rapide.
Quand s’inquiéter ? Lecture croisée des résultats
Un taux de créatinine élevé ne signe pas toujours la maladie. Plusieurs causes à explorer :
- Insuffisance rénale aiguë ou chronique (diabète, hypertension, infections, polykystose…)
- Déshydratation sévère
- Prise de certains médicaments
- Effort musculaire intense récent
- Grossesse compliquée (prééclampsie)
- Maladies cardiaques, hyperthyroïdie
À l’inverse, un taux bas s’observe chez les femmes enceintes, les personnes souffrant de myopathie, ou d’insuffisance hépatique. Le tout doit toujours être interprété par le médecin, dans son contexte : âge, antécédents, symptômes associés, traitements en cours.
FAQ pratique : test de créatinine, mode d’emploi
Dois-je être à jeun ?
Non, sauf si une autre analyse (ex : glycémie à jeun) l’exige.
L’eau est-elle autorisée avant le prélèvement ?
Oui, sans restriction.
L’activité physique influence-t-elle le résultat ?
Oui, en cas d’effort intense juste avant la prise de sang.
Quels documents apporter ?
Ordonnance, Carte Vitale, carte de mutuelle, pièce d’identité.
Combien de temps attendre pour les résultats ?
En général, moins de 48 heures.
Que faire en cas d’anomalie ?
Prendre rendez-vous avec le médecin prescripteur pour interpréter et, si besoin, approfondir le bilan.
Oublier le jeûne, du moins pour la créatinine : c’est la règle en 2025. Une prise de sang simple, un résultat rapide, une interprétation à remettre au médecin. L’essentiel reste ailleurs : surveiller la fonction rénale, détecter tôt les troubles, ajuster le suivi selon le contexte. Le test, bien plus qu’un chiffre, s’intègre dans une démarche globale. S’il faut parfois se priver pour d’autres analyses, la créatinine, elle, ne réclame ni privation ni stress. Un progrès discret, mais réel, dans le parcours de soins.
Sources : MSD Manuals, Vidal.fr, recommandations des laboratoires Cerballiance (2024).
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Est ce que fumer une cigarette avant la prise de sang influence le résultat ?
Bonjour
Je vous remercie pour votre commentaire.
Ça peut jouer, mais l’impact exact varie selon les analyses.
Bonne journée.
Amandine