La retraite, ce n’est pas qu’une affaire de vieux ! Pourtant, beaucoup repoussent cette réflexion à plus tard. Erreur ! Car plus on s’y prend tôt, plus on se donne les moyens de vivre ses vieux jours sereinement. Alors, combien faut-il vraiment mettre de côté ? Quelles stratégies adopter ? Découvrons le vif du sujet pour démystifier la préparation financière de la retraite.
Le nerf de la guerre : estimer ses besoins futurs
Avant de parler gros sous, il faut d’abord savoir où l’on va. Pas facile de se projeter 20, 30 ou 40 ans en avant ! Pourtant, c’est la base pour bien préparer sa retraite.
Combien toucherez-vous à la retraite ?
Premier réflexe : estimer sa future pension. Pour cela, direction le site info-retraite.fr. C’est l’outil officiel pour avoir une idée de ce que vous toucherez.
À titre indicatif, en 2023, la pension moyenne en France s’élevait à 1 531 euros bruts par mois, soit environ 1 420 euros nets après prélèvements sociaux. Mais attention, ce chiffre cache de grandes disparités.
Un point important à noter : le taux de remplacement (le pourcentage de votre dernier salaire que représentera votre pension) tend à diminuer. Pour les personnes nées entre 1970 et 2000, on estime qu’il se situera entre 60% et 65% du dernier salaire.
Évaluer ses dépenses futures
Côté dépenses, plusieurs éléments sont à prendre en compte :
- Votre train de vie incompressible : logement, nourriture, charges courantes…
- Les frais de santé, qui ont tendance à augmenter avec l’âge
- Le coût des mutuelles et des éventuels aménagements du logement
- Les loisirs, qui peuvent représenter un poste important du budget retraite
Idéalement, être propriétaire de son logement sans crédit à rembourser permet de mieux maîtriser ses charges à la retraite.
Le montant magique : combien épargner ?
Maintenant que nous avons une idée des besoins, passons aux chiffres. Combien faut-il vraiment mettre de côté pour vivre confortablement à la retraite ?
La règle des 15 %
Une règle souvent citée recommande d’épargner 15% de ses revenus annuels (avant impôts) pour la retraite. Si ce n’est pas possible immédiatement, l’astuce est d’augmenter progressivement son taux d’épargne de 1 % chaque année.
La formule Greene
Cette méthode propose des objectifs d’épargne en fonction de l’âge :
- À 25 ans : 25 % du salaire annuel actuel déjà épargné
- À 30 ans : 100 % du salaire annuel actuel
- À 35 ans : 2 fois le salaire annuel actuel
- À 40 ans : 3 fois le salaire annuel actuel
- À 45 ans : 4 fois le salaire annuel actuel
- À 65 ans : 8 fois le salaire annuel actuel
Le calcul personnalisé
Pour être plus précis, on peut faire un calcul basé sur ses besoins spécifiques. La méthode :
- Estimer le nombre d’années à financer (par exemple, 30 ans)
- Calculer le besoin de revenus complémentaires annuels
- Multiplier ces deux chiffres
Par exemple, si vous avez besoin de 1 000 € par mois en complément de votre pension, cela représente 12 000 € par an. Sur 30 ans, il faudrait donc accumuler 360 000 €.
Les stratégies d’épargne : comment s’y prendre ?
Maintenant que nous avons un objectif, comment l’atteindre ? Voici quelques stratégies efficaces.
Commencer tôt
C’est le secret numéro un : plus on commence tôt, plus on profite de l’effet des intérêts composés. Idéalement, on devrait débuter dès les premières années de vie active, autour de 25 ans. Cependant, pour ceux qui n’ont pas pu épargner plus tôt, démarrer entre 35 et 45 ans reste pertinent. À cet âge, les revenus sont souvent plus élevés, ce qui permet d’épargner des montants significatifs sur 20 à 30 ans avant la retraite.
Diversifier ses placements
Ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier ! Voici quelques options à considérer :
- Assurance-vie multisupport : un mix entre fonds euros sécurisés et unités de compte plus dynamiques
- Plan Épargne Retraite (PER) : profitez d’avantages fiscaux avec une sortie possible en rente ou en capital
- Investissement immobilier : que ce soit en direct ou via des SCPI (pierre-papier)
- Bourse : via un PEA par exemple, pour viser des rendements plus élevés sur le long terme
- Livrets d’épargne : pour la partie la plus sécurisée de votre épargne
Bon à savoir :
Le Plan Épargne Retraite (PER) et l’assurance-vie offrent des avantages fiscaux intéressants, mais adaptés à des situations spécifiques.
PER : idéal pour les revenus élevés
Avec le PER, les versements sont déductibles des revenus imposables, dans la limite d’un plafond annuel, ce qui réduit l’impôt[1] sur le revenu. Cet avantage est particulièrement attractif pour les contribuables fortement imposés.
Cependant, les sommes retirées à la retraite sont imposables, rendant ce produit moins intéressant pour les faibles revenus ou les objectifs à court terme.
Lors d’un retrait en capital, le montant est soumis à l’impôt sur le revenu, tandis que les plus-values sont taxées au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 30 %. En cas de sortie en rente viagère, celle-ci est imposée comme une pension de retraite, avec application des prélèvements sociaux de 17,2 %.
Assurance-vie : un atout sur le long terme
L’assurance-vie bénéficie d’une fiscalité réduite après 8 ans grâce à un abattement annuel (4 600 € pour une personne seule, 9 200 € pour un couple). Au-delà de cet abattement, les gains sont soumis à un prélèvement forfaitaire de 7,5 %, auquel s’ajoutent les prélèvements sociaux de 17,2 %, soit un taux global de 24,7 %.
En outre, les capitaux transmis via une assurance-vie sont exonérés de droits de succession jusqu’à 152 500 € par bénéficiaire, pour les primes versées avant les 70 ans de l’assuré. Au-delà de cette limite, les sommes sont soumises à un prélèvement spécifique. Pour maximiser ses atouts, une gestion à long terme est recommandée.
Placement | Rendement potentiel | Risque | Avantages | Inconvénients |
---|---|---|---|---|
Assurance-vie | Faible à moyen | Faible | Fiscalité avantageuse après 8 ans | Rendement faible sur fonds euros |
Plan Épargne Retraite | Moyen | Faible à moyen | Déductions fiscales à l’entrée | Imposition à la sortie |
SCPI (immobilier indirect) | Moyen | Faible à moyen | Revenus réguliers | Frais élevés et faible liquidité |
PEA (actions) | Élevé | Élevé | Rendement à long terme | Forte volatilité |
Livrets réglementés | Faible | Très faible | Disponibilité immédiate, fiscalité nulle | Rendement souvent inférieur à l’inflation |
LIRE AUSSI : Investir après la retraite : 4 points clés pour évaluer les risques et opportunités pour assurer son avenir
Automatiser l’épargne
Un truc tout simple mais efficace : mettez en place des virements automatiques vers vos comptes d’épargne. Ainsi, vous épargnez sans y penser !
Au-delà des chiffres : les facteurs clés à considérer
Préparer sa retraite, ce n’est pas qu’une question de gros sous. Voici d’autres éléments importants à prendre en compte.
Le statut de logement
Être propriétaire ou locataire à la retraite change considérablement la donne. Si vous êtes propriétaire, aurez-vous encore un prêt à rembourser ? Si vous êtes locataire, avez-vous anticipé une possible hausse des loyers ?
L’évolution des dépenses
Certaines dépenses ont tendance à augmenter avec l’âge, notamment les frais de santé. D’autres peuvent diminuer, comme les dépenses liées au travail. Il faut anticiper ces changements.
Les imprévus
La vie réserve parfois des surprises, bonnes ou mauvaises. Prévoir une marge de manœuvre dans son épargne permet d’aborder l’avenir plus sereinement.
Les alternatives à l’épargne
Et si malgré tous vos efforts, vous n’arrivez pas à épargner suffisamment ? Pas de panique, il existe d’autres options :
- Travailler plus longtemps : cela permet d’améliorer sa pension et de réduire la durée pendant laquelle il faudra puiser dans son épargne
- Réduire son train de vie futur : en anticipant, on peut adapter son mode de vie progressivement
- Valoriser son patrimoine : par exemple en louant une partie de son logement ou en vendant des biens dont on n’a plus l’utilité
Les pièges à éviter
Préparer sa retraite, c’est bien, mais attention aux faux pas !
Ne pas sous-estimer l’inflation
100 euros aujourd’hui ne vaudront pas 100 euros dans 30 ans. N’oubliez pas de prendre en compte l’inflation dans vos calculs.
Ignorer les risques d’investissement
Tous les placements comportent une part de risque, même minime. Ne vous lancez pas tête baissée dans des investissements que vous ne comprenez pas.
Négliger la fiscalité
Les différents produits d’épargne n’ont pas tous le même traitement fiscal. Renseignez-vous bien pour optimiser vos placements.
Et demain ?
Préparer sa retraite, c’est se projeter dans l’avenir. Mais cet avenir est en constante évolution. Les réformes des retraites, les changements économiques, les avancées technologiques… tout cela peut impacter nos vieux jours.
L’important est de rester flexible et de revoir régulièrement sa stratégie. Ce qui compte, ce n’est pas tant d’atteindre un chiffre précis que de se donner les moyens de vivre la retraite que l’on souhaite.
Alors, prêt à prendre votre avenir en main ? Rappelez-vous, chaque petit pas compte. Commencez dès aujourd’hui, même modestement, et vous vous remercierez dans quelques années !
Questions réponses
Quels placements privilégier en fonction de mon âge ?
- Avant 40 ans : privilégiez des placements dynamiques comme la bourse ou les SCPI pour maximiser les rendements.
- Entre 40 et 55 ans : diversifiez avec une part croissante en assurance-vie et PER.
- Après 55 ans : optez pour des placements plus sécurisés comme les fonds en euros ou les livrets d’épargne.
Comment anticiper les dépenses de santé à la retraite ?
Souscrire une mutuelle adaptée aux seniors est essentiel, car les dépenses de santé augmentent avec l’âge. Pensez aussi à constituer une épargne de précaution pour couvrir les frais imprévus, comme les soins dentaires ou l’aménagement de votre logement.
-
[1] Impôt
L’impôt est une somme d’argent que les citoyens et les entreprises paient régulièrement au gouvernement. Cet argent est utilisé pour financer des services publics comme les écoles, les routes, et…
Note de l’article (154 votes)
Cet article vous a-t-il été utile ?
Notez cet article afin de nous permettre d’améliorer nos contenus.
Réagissez, posez une question…
Cet article est Super !! Et devrait être mis à disposition par les caisses de retraites Carsat, Agirc Arrco, etc… voire mêmes les banques !! Car nombreux commencent à reflichir à leurs moyens de vivre les « veilles » de leurs départs !! Et qui plus est manifestent leurs mécontentements !! Nos parents déjà !! nous les papys boomers nous avez éduqués à nos futurs pensions de retraites ! Soit de s’y préparer par un bien immobilier ou épargne sur du long terme, puis des renouvellement gros électro ménager, véhicules et même soins importants!! 5/7 ans avant les prévisions de départs!! Cela s appel l anticipation !!!
Tous les commentaires sociétaux, voisinages, micro trottoirs, manifestations syndicales dans les Médias et Télés en continus, maintenant ne nous font pas pleurer! Mais tordre de rires !! Simplement « la cigale ou là fourmis » !
Travail travail = cotisations!
Merci Thank you merci a vous et à Tous !