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    Pour les résidents en Ehpad, l’hospitalisation constitue souvent une rupture du parcours de soin. Aujourd’hui, les maisons de retraite mettent tout en œuvre pour prévenir autant que possible ces événements indésirables. Lorsqu’un séjour hospitalier s’impose, une bonne collaboration entre l’Ehpad et l’établissement de santé permet d’améliorer la prise en charge du résident.

    Un hébergement temporaire en Ehpad après sortie d’hôpital peut d’ailleurs favoriser le retour à domicile des personnes âgées vivant chez elles. Quant à l’aspect financier de la question, Cap Retraite vous explique comment calculer le tarif hébergement en cas de séjour à l’hôpital.

    Résidents en Ehpad et hospitalisation : qu’en est-il aujourd’hui ?

    Les Ehpad accueillent des personnes très âgées et souvent atteintes de plusieurs maladies chroniques les fragilisant. Les hospitalisations font donc partie du quotidien de tous les Ehpad. En effet, entre 5 et 6 % des résidents sont hospitalisés chaque mois (hors période COVID-19 – étude Epi-Phare de l’ANSM-CNAM, janvier 2021).

    Les personnes âgées de 80 ans et plus sont deux fois plus souvent hospitalisées que l’ensemble des Français. En outre, la durée moyenne du séjour à l’hôpital est d’une dizaine de jours chez les plus de 85 ans, soit le double de celle des adultes de moins de 64 ans.

    Les principales causes d’hospitalisation des résidents en Ehpad et en USLD (unités de soins de longue durée) sont les suivantes :

    • maladies respiratoires : 19 % ;
    • pathologies d’origine cardio-circulatoire : 18 % des hospitalisations ;
    • conditions liées à des traumatismes (chutes, etc.) : 12 % ;
    • troubles mentaux ou du comportement, et maladies neurologiques : 11 % ;
    • cancers : 8 %.

    Près de la moitié des aînés de plus de 80 ans passent par les urgences avant d’être transférés dans un service dédié, soit trois fois plus que les adultes de 30 à 70 ans. En outre, plus de la moitié des personnes âgées de plus de 75 ans restent plus de quatre heures aux urgences, contre un quart des 15 à 74 ans. 

    Les séjours à l’hôpital ne sont pas anodins pour les personnes âgées, qu’elles résident à domicile ou en maison de retraite. Ils laissent souvent des séquelles et le retour dans leur lieu de vie est difficile. La perte d’autonomie s’installe souvent après une hospitalisation : dans 30 à 60 % des cas.

    Infographie sur les résidents d'Ehpad et l'hospitalisation

    Comment éviter les hospitalisations en Ehpad ?

    L’équipe de l’Ehpad, à commencer par la direction en passant par le personnel soignant, œuvre à prévenir autant que possible ces hospitalisations. Chaque établissement met en place plusieurs mesures pour éviter ces événements indésirables. Le but : permettre à chaque personne âgée accueillie de poursuivre son parcours de soin dans son lieu de vie habituel, la maison de retraite.

    La prévention des motifs d’hospitalisation en Ehpad

    Éviter les hospitalisations non programmées des résidents passe par une bonne prévention des principaux motifs de séjour aux urgences et à l’hôpital.

    En premier lieu, le personnel soignant de l’Ehpad met tout en œuvre pour prévenir les chutes. Les mesures généralement prises pour réduire ces accidents à l’origine de nombreuses hospitalisations sont les suivantes :

    • proposer aux résidents de prendre des suppléments en vitamine D,
    • évaluer les risques de chute des pensionnaires et leur proposer des interventions personnalisées pour prévenir ces risques,
    • favoriser l’activité physique des résidents, en collaboration avec les personnels paramédicaux, notamment le kinésithérapeute, l’ergothérapeute ou un psychomotricien,

    De plus, le personnel soignant des Ehphad s’efforce de réduire au minimum les risques liés aux médicaments. Le médecin coordonnateur travaille en coopération étroite avec les médecins traitants des résidents pour s’assurer que leurs traitements n’entraînent pas d’événements indésirables. L’administration des médicaments fait ainsi l’objet de protocoles stricts. En outre, des actions alternatives aux traitements psychotropes sont proposées aux résidents.

    En outre, les Ehpad luttent contre les hospitalisations liées aux maladies respiratoires (pneumopathies, etc.). Ils mettent ainsi en place chaque année des campagnes de promotion de la vaccination contre la grippe et le pneumocoque. Ces vaccinations s’adressent à la fois aux résidents et à toutes les personnes venant en contact avec eux : personnel soignant, professionnels de santé libéraux, familles, visiteurs et bénévoles.

    Enfin, le personnel aide les résidents à assurer leur hygiène bucco-dentaire et veille au respect des mesures d’hygiène pour éviter les transmissions de maladies. Il est également formé pour aider les résidents ayant des difficultés à manger, afin d’éviter les pneumopathies de déglutition.

    La continuité des soins en Ehpad

    Les Ehpad mettent l’accent sur la continuité des soins au sein de l’établissement. Ils s’efforcent ainsi d’assurer un maximum de soins sur place. Le but : maintenir les résidents en bonne santé et éviter les déplacements délétères.

    LIRE AUSSI:  Les prises en charge spécifiques en Ehpad

    Certains Ehpad ont mis en place des partenariats avec des cabinets médicaux ou des cliniques pour réaliser dans leurs murs des actes médicaux, comme des radiographies.

    De plus, le recours à la télémédecine se développe dans de plus en plus de résidences. Celle-ci permet de fournir des soins spécialisés aux résidents (consultations gériatriques, psychiatriques, etc.) sans les contraindre à se déplacer pour voir le médecin. La télémédecine est rendue possible grâce à des partenariats entre les Ehpad et des services hospitaliers spécialisés ou même le SAMU-Centre 15 pour la régulation médicale des urgences.

    Par ailleurs, le personnel soignant est formé à divers gestes et protocoles de soins en Ehpad visant à prévenir les hospitalisations. Les aides-soignants et autres agents apprennent ainsi à identifier les urgences et à y faire face dans l’établissement, lorsque c’est possible. Ils sont formés aux soins palliatifs (notamment la prise en charge de la douleur et de la fin de vie) et à la gestion des troubles du comportement des patients atteints de démence ou souffrant de confusion.

    L’hospitalisation à domicile en Ehpad

    De plus en plus d’Ehpad ont recours à l’hospitalisation à domicile (HAD) dans leurs murs. Dans ce cas, l’établissement conclut un partenariat avec un service d’HAD pour la prise en charge des résidents après une hospitalisation ou à la place d’un transfert à l’hôpital.

    Le service d’HAD fournit à la personne âgée, directement dans sa chambre en Ehpad, des soins hospitaliers et infirmiers, en coopération avec l’équipe soignante de la résidence.

    L’hospitalisation à domicile (HAD) en Ehpad est prise en charge par l’Assurance maladie, au même taux que les hospitalisations classiques :

    • 80 % dans la plupart des cas, avec dispense d’avance des frais pour certains actes (honoraires des médecins et frais des médicaments, dans le cadre de l’HAD, etc.),
    • 100 % en cas d’affection de longue durée (ADL), notamment la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer et ses troubles apparentés.

    Les soins palliatifs en Ehpad

    Chaque année, quelque 90 000 résidents d’Ehpad décèdent. Plus de 6 sur 10 relèveraient de soins palliatifs. De nombreux établissements sont aujourd’hui capables de fournir une prise en charge palliative aux résidents en fin de vie.

    La mise en place de soins palliatifs en Ehpad permet d’éviter les hospitalisations des résidents dans les dernières semaines de leur existence. Ils peuvent ainsi finir leurs jours dans leur lieu de vie, entourés de leurs proches et du personnel qu’ils connaissent.

    Pour octroyer ces soins à leurs résidents, les Ehpad forment leur personnel aux actes spécifiques, comme la prise en charge de la douleur. Ils peuvent également avoir recours à des intervenants spécialisés :

    • équipe mobile de soins palliatifs extrahospitalière (EMSP),
    • réseau de santé en soins palliatifs,
    • équipe mobile gériatrique extrahospitalière (EMGE).

    Comment les hospitalisations sont-elles gérées en Ehpad ?

    Prévenir toutes les hospitalisations des résidents d’Ehpad n’est naturellement pas possible. Le personnel est donc également formé pour gérer les situations d’urgence et faciliter les hospitalisations.

    Pour ce faire, les Ehpad concluent des partenariats avec les hôpitaux de leur secteur et leurs services des urgences. Ces liens entre les établissements permettent d’accélérer les admissions directes dans le service hospitaliser adapté. Ils facilitent la communication entre l’équipe médicale du centre hospitalier et celle de l’Ehpad, à la fois lors de l’admission et lors de la sortie d’hôpital.

    Le médecin coordonnateur et l’infirmière coordinatrice tiennent à jour un dossier de liaison d’urgence (DLU) pour chaque résident. Ce document permet d’améliorer les transferts d’informations sur le résident entre l’Ehpad et l’hôpital (ou son service d’urgences). Il reprend les points importants du dossier médical de la personne âgée et indique ses préférences en matière de traitements et de soins palliatifs (le cas échéant).

    De son côté, l’équipe médicale de l’établissement de santé rédige une lettre de liaison à la sortie, rappelant les motifs de l’hospitalisation et les soins préconisés après la sortie. Elle est remise au médecin traitant et à l’Ehpad le jour de la sortie d’hôpital du patient.

    Bon à savoir : la sortie d’hôpital des personnes âgées vivant à domicile peut être facilitée par un court séjour en Ehpad. L’hébergement temporaire d’urgence (HTU) en sortie d’hospitalisation est pris en charge par l’Assurance maladie sur les territoires pilotes où la démarche Paerpa est en œuvre. Un reste à charge d’une vingtaine d’euros par jour est facturé au résident.

    LIRE AUSSI:  Le dossier d’admission en Ehpad

    Ces parcours de santé pilotes pour les personnes âgées (Paerpa) sont aujourd’hui portés par l’ARS dans au moins un département de chaque région. Ils s’adressent aux personnes de plus de 75 ans et visent à préserver leur autonomie.

    Qu’en est-il de la facturation en Ehpad en cas d’hospitalisation ?

    Les modalités de facturation en Ehpad lors d’une hospitalisation du résident sont indiquées dans le contrat de séjour. Elles peuvent différer selon le statut de la place occupée par le résident : habilitée ou non à l’aide sociale.

    Le tarif hébergement en Ehpad en cas d’hospitalisation

    Pour une place non habilitée à l’aide sociale, le résident continue à payer le tarif hébergement facturé par l’Ehpad. À partir du 4e jour d’hospitalisation, le prix de journée est minoré du montant du forfait hospitalier, à savoir 20 € par jour.

    Pour une place non habilitée à l’aide sociale, la chambre n’est pas nécessairement réservée au résident lorsqu’il est hospitalisé. Les modalités de réservation de sa place et de facturation de l’accueil sont fixées par le règlement d’aide sociale départementale. Elles sont consultables sur le site Internet du département et sont reprises par le contrat de séjour remis au résident lors de son accueil en Ehpad.

    Exemple de facturation en Ehpad :

    Martin réside dans un Ehpad dont le tarif hébergement s’élève à 90 € par jour. Sa place n’est pas habilitée à l’aide sociale. Il est hospitalisé 15 jours au cours du mois de mars. Sa facture, pour la partie hébergement, sera calculée comme suit :

    Pour les 15 jours d’hospitalisation :

    Trois premiers jours au prix habituel, soit 3 x 90 = 270 €

    Douze jours suivants : 12 x (90 – 20 € de forfait hospitalier) = 12 x 70 = 840 €

    Pour les 16 autres jours :

    16 x 90 = 1 440 €

    Martin paiera donc 270 + 840 + 1 440 = 2 550 €, au lieu de 2 790 €, en cas normal. 

    Le tarif dépendance en Ehpad en cas d’hospitalisation

    Là aussi, les modalités de facturation sont indiquées dans le contrat de séjour.

    Pour une place non habilitée à l’aide sociale, le tarif dépendance est généralement déduit à partir du premier jour d’hospitalisation.

    Pour une place habilitée à l’aide sociale, les modalités de facturation sont fixées par le règlement d’aide sociale départementale.

    APA en Ehpad et hospitalisation

    En cas d’hospitalisation, l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) du résident bénéficiaire (GIR 1 à 4) continue à être versée à l’établissement jusqu’à 30 jours. Ensuite, elle est interrompue et ne sera renouvelée qu’au retour de la personne âgée.

    Résident participant à une séance de physiothérapie pour la réadaptation en Ehpad après hospitalisation
    La réadapation en Ehpad

    Comment se passe la réadaptation après le retour en Ehpad ?

    Les séjours hospitaliers sont éprouvants pour les personnes âgées. Une intervention chirurgicale, une maladie ou une immobilisation prolongée affaiblissent le résident. Elles peuvent entraîner une diminution de la mobilité, une perte de force et une diminution de la confiance en soi. Dans ce contexte, la phase de réadaptation après l’hospitalisation est primordiale.

    Les Ehpad, en tant qu’établissements spécialisés dans la prise en charge des aînés dépendants, sont parfaitement équipés pour gérer la réadaptation. Ils disposent d’équipes pluridisciplinaires qui travaillent en collaboration avec les intervenants libéraux de l’extérieur. Ces derniers – physiothérapeutes, ergothérapeutes et parfois professionnels d’activités physiques adaptées – élaborent avec le personnel soignant des programmes de réhabilitation personnalisés. Ces programmes sont conçus pour restaurer la mobilité et la force physique. Ils visent aussi à renforcer la confiance des résidents dans leurs capacités quotidiennes.

    La physiothérapie joue un rôle central dans ce processus. En utilisant une combinaison de techniques manuelles, d’exercices spécifiques et de matériel adapté, les physiothérapeutes aident les résidents à retrouver leur autonomie. Ils travaillent sur la souplesse, l’équilibre, la coordination et la force musculaire, des éléments essentiels pour éviter les chutes et favoriser l’indépendance.

    Outre la physiothérapie, d’autres formes de thérapies sont souvent proposées. Par exemple, l’hydrothérapie, qui utilise les propriétés thérapeutiques de l’eau, peut être bénéfique pour ceux qui ont des difficultés à faire des mouvements à sec. Plusieurs Ehpad disposent de leurs propres piscines où ces exercices peuvent être effectués. De même, un ergothérapeute peut enseigner au résident des techniques pour accomplir les tâches quotidiennes avec plus d’aisance et de sécurité.

    En fin de compte, l’objectif des Ehpad n’est pas seulement de veiller à la guérison physique des résidents après une hospitalisation, mais aussi de garantir leur bien-être mental et émotionnel. La réadaptation et la physiothérapie, associées à une prise en charge globale, jouent un rôle déterminant pour améliorer la mobilité et, plus largement, la qualité de vie des résidents.

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    Avatar auteur, Yaël A.
    Yaël A.,Rédactrice chez Cap Retraite

    Commentaires (3)

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    1. Marie Line faille

      Bonjour
      Mon papa est en soin palliatif en ehpad depuis 3 jours cela change t il pour le tarif d’Hébergement ?
      Merci

      Répondre
      1. Marine/amandine

        Bonjour Madame Faille,

        Cela dépend des résidences.. il faudrait leurs poser la question directement si possible.

        Restant a votre disposition au besoin,

        Belle Journée

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    2. Cecile BORDENAVE

      L’HAD peut mettre en place les évaluations anticipées en EHPAD c’est à dire se mettre en « veille » . Le résident n’a pas besoin de soins hospitaliers à l’instant T mais est porteur d’une pathologie susceptible de décompenser. Si l’HAD a fait une évaluation anticipée, il peut se mettre en place 7j/7 afin d’éviter que la personne âgée ne se rende aux urgences .

      Rapprochez vous des HAD du territoire pour en savoir plus sur les évaluations anticipées.

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