7 plantes d’intérieur pour améliorer la qualité de l’air en maison de retraite

Un air sain en maison de retraite : une nécessité vitale pour les personnes âgées

La qualité de l’air intérieur reste un enjeu de santé publique souvent sous-estimé dans les établissements accueillant des personnes âgées. Pourtant, elle joue un rôle crucial dans le confort et la santé des résidents.

Une pollution invisible mais bien réelle

L’air intérieur des maisons de retraite peut contenir de nombreux polluants, émis par des sources variées. Les meubles en aggloméré libèrent du formaldéhyde, les produits d’entretien diffusent du benzène ou de l’ammoniac, tandis que peintures et vernis relâchent du xylène, du toluène ou du trichloréthylène. Ces composés organiques volatils s’accumulent dans l’atmosphère et forment un cocktail toxique difficilement perceptible.

À cela s’ajoutent parfois des émissions de monoxyde de carbone ou de particules fines liées au chauffage ou à des systèmes de ventilation mal entretenus.

Un impact fort sur la santé des personnes âgées

Ces substances sont particulièrement nocives pour les personnes âgées, dont les voies respiratoires sont plus fragiles et l’immunité affaiblie. Les symptômes peuvent inclure fatigue chronique, maux de tête, allergies, troubles du sommeil ou irritations cutanées et oculaires.

Les plantes : un levier naturel de purification

Dans ce contexte, les plantes d’intérieur peuvent constituer un complément utile. Certaines variétés sont capables d’absorber une partie des polluants grâce à leurs feuilles et à leur système racinaire, en interaction avec les micro-organismes présents dans le terreau. Elles contribuent aussi à humidifier l’air, ce qui peut améliorer le confort respiratoire.

Bien-être psychologique et ambiance apaisante

Mais au-delà de leurs propriétés dépolluantes, les plantes participent au bien-être global. Elles apportent une touche de nature, réduisent le stress, apaisent l’atmosphère et favorisent un cadre de vie plus serein.

Une solution parmi d’autres, sans obligation légale

Leur présence ne remplace toutefois pas des mesures fondamentales comme une ventilation efficace, des matériaux sains ou une sélection rigoureuse des produits d’entretien. Elles doivent être considérées comme un levier d’amélioration parmi d’autres, et non comme une solution unique.

Sept champions de la purification d’air pour les maisons de retraite

Pour purifier l’air des maisons de retraite, voici sept plantes faciles à entretenir et efficaces contre les polluants courants.

1. La sansevière : la gardienne nocturne

La Sansevieria trifasciata, surnommée « langue de belle-mère », se distingue par sa capacité unique à produire de l’oxygène pendant la nuit. Elle élimine efficacement le formaldéhyde, le trichloréthylène, le xylène et le toluène.

Cette plante robuste tolère parfaitement l’ombre et supporte les oublis d’arrosage. Un arrosage toutes les deux semaines suffit, ce qui en fait un choix idéal pour les établissements où le personnel dispose de peu de temps pour l’entretien.

2. L’aloe vera : le guérisseur polyvalent

L’Aloe vera combine purification d’air et propriétés médicinales. Elle absorbe le formaldéhyde et le benzène tout en libérant de l’oxygène nocturne. Son gel aux vertus apaisantes peut soulager les petites irritations cutanées.

Cette succulente demande très peu d’eau et s’épanouit en lumière indirecte, parfaite pour les espaces peu éclairés des maisons de retraite.

3. La plante araignée : la championne débutante

Le Chlorophytum comosum impressionne par son efficacité contre le formaldéhyde, le monoxyde de carbone, le toluène, le xylène et le benzène. Non toxique et d’entretien facile, elle convient parfaitement aux résidents souhaitant s’impliquer dans les soins.

Ses stolons retombants créent un effet décoratif élégant en suspension, optimisant l’espace au sol tout en purifiant l’air en hauteur.

4. Le pothos doré : le résistant adaptable

L’Epipremnum aureum excelle dans l’élimination du formaldéhyde, du trichloréthylène, du xylène et de nombreux composés organiques volatils. Sa résistance exceptionnelle et sa tolérance à la faible luminosité en font un allié précieux.

Son feuillage panaché apporte une touche décorative tout en exerçant un effet déstressant prouvé sur les occupants.

5. Le lys de la paix : l’humidificateur fleuri

Le Spathiphyllum se révèle particulièrement efficace contre le benzène, le formaldéhyde et le trichloréthylène. Ses élégantes fleurs blanches égayent les espaces tout en augmentant significativement l’humidité ambiante.

Attention toutefois : cette plante présente une légère toxicité et doit être placée hors de portée des résidents présentant des troubles cognitifs.

6. La fougère de Boston : l’humidificateur naturel

La Nephrolepis exaltata combat efficacement le formaldéhyde et le xylène tout en jouant le rôle d’humidificateur naturel. Elle améliore l’hydratation des voies respiratoires, particulièrement bénéfique pour les seniors souffrant de sécheresse des muqueuses.

Cette fougère apprécie les vaporisations régulières et la lumière tamisée, idéale pour les espaces communs peu éclairés.

7. Le dracaena : l’élégant purificateur

Le Dracaena fragrans élimine le trichloréthylène, le formaldéhyde et le xylène avec une remarquable efficacité. Sa croissance lente et son feuillage décoratif en font un choix durable pour les établissements.

Il tolère parfaitement la lumière indirecte et nécessite un arrosage modéré, évitant les excès d’eau qui pourraient endommager ses racines.

Guide pratique pour installer des plantes en maison de retraite

Pour intégrer efficacement des plantes purificatrices en maison de retraite, voici des conseils simples à suivre selon l’environnement, l’entretien et la sécurité.

Adapter le choix à l’environnement

Chaque espace possède ses spécificités en termes de luminosité, d’humidité et de température. Les couloirs peu éclairés accueilleront parfaitement les sansevières et pothos, tandis que les salles communes bénéficieront de l’éclat des lys de la paix.

Privilégiez toujours les espèces robustes et peu exigeantes, capables de s’adapter aux contraintes d’un établissement collectif.

Simplifier l’entretien

L’arrosage modéré reste la règle d’or. Un excès d’eau cause plus de dégâts qu’un léger manque. Le dépoussiérage régulier des feuilles optimise leur capacité de purification. Un rempotage annuel ou biannuel suffit généralement.

Ces plantes conviennent parfaitement aux résidents autonomes souhaitant s’impliquer dans une activité valorisante, tout en restant gérables pour le personnel.

Garantir la sécurité

Vérifiez systématiquement la non-toxicité des espèces choisies. Placez les plantes potentiellement dangereuses hors de portée des résidents présentant des troubles cognitifs. Évitez les végétaux à épines ou aux feuilles coupantes.

Créer du lien social autour du végétal en maison de retraite

Le végétal, moteur de lien social et de bien-être, s’intègre par des ateliers participatifs et un aménagement réfléchi des espaces communs.

Ateliers thérapeutiques

Les activités de jardinage d’intérieur stimulent la motricité fine, favorisent l’autonomie et créent du lien social. Les séances de rempotage, d’arrosage collectif ou de bouturage deviennent des moments privilégiés d’échange et de partage.

Ces ateliers permettent aux résidents de retrouver des gestes familiers tout en contribuant activement à l’amélioration de leur environnement de vie.

Aménagement des espaces

Les plantes structurent et dynamisent les lieux de vie. Elles créent des zones de détente, délimitent les espaces et apportent une dimension naturelle apaisante. Leur disposition réfléchie transforme l’atmosphère générale de l’établissement.

Compléter l’action des plantes

Si les végétaux d’intérieur constituent une solution remarquable, ils ne remplacent pas les gestes essentiels d’hygiène de l’air. La ventilation quotidienne, la limitation des sources de pollution, l’entretien régulier des systèmes de chauffage et le maintien d’une humidité relative entre 40 et 50% restent indispensables.

L’association de ces bonnes pratiques avec les plantes dépolluantes crée un environnement optimal pour la santé et le bien-être des résidents.

Les plantes d’intérieur représentent une solution naturelle, accessible et efficace pour améliorer significativement la qualité de l’air en maison de retraite. Au-delà de leurs propriétés purifiantes, elles enrichissent la vie quotidienne des résidents en apportant nature, couleur et sérénité. Bien que non imposée par la réglementation, l’introduction de plantes dépolluantes dans les maisons de retraite peut s’inscrire comme une démarche volontaire de bien-être environnemental, complémentaire des obligations sanitaires en vigueur.

Sources : 

ANSES, anses.fr

HAS (Haute Autorité de Santé), has-sante.fr