Vivre avec des douleurs abdominales, une fatigue persistante ou des troubles digestifs est épuisant, surtout quand on ne sait pas ce qui se passe. Si l’on peut s’interroger sur la maladie de Crohn, elle reste souvent difficile à diagnostiquer. En tant que maladie auto-immune qui touche l’intestin, ses symptômes se confondent parfois avec ceux du syndrome de l’intestin irritable, d’une intolérance au gluten ou d’une simple infection. Découvrez, au travers des symptômes et tests médicaux spécifiques, comment être sûr qu’il s’agit bien de Crohn et éviter un mauvais diagnostic.
Pourquoi la maladie de Crohn est-elle si difficile à diagnostiquer ?
La maladie de Crohn est une maladie auto-immune qui provoque une inflammation chronique de l’intestin. Elle fait partie des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI).

Un problème de microbiote
En tant que maladie auto-immune, le système immunitaire attaque par erreur les tissus de l’intestin. Ce déséquilibre peut être lié à un microbiote intestinal perturbé, c’est-à-dire les milliards de bactéries qui vivent dans vos intestins. Un microbiote déséquilibré peut amplifier l’inflammation et aggraver les symptômes de la maladie de Crohn sur différents stades.
Des symptômes difficiles à identifier
Ce qui complique les choses, ce sont ses symptômes, qui, en plus de varier d’une personne à l’autre, ressemblent à ceux du syndrome de l’intestin irritable, une intolérance au gluten, une maladie cœliaque ou toute autre maladie auto-immune.
- Douleurs abdominales récurrentes, souvent dans le bas du ventre.
- Diarrhée chronique, parfois avec du sang dans les selles.
- Perte de poids inexpliquée.
- Fatigue intense, même après une bonne nuit de sommeil.
- Fièvre légère ou douleurs articulaires, qui peuvent rappeler une arthrite rhumatoïde ou une arthrose.
- Moins fréquents, mais tout aussi importants : des lésions cutanées, des ulcères buccaux ou des problèmes oculaires.
Si ces symptômes durent plus de trois semaines ou s’aggravent, consultez un gastro-entérologue. Car, ignorer ces signes retarderait un diagnostic et compliquerait la gestion de la potentielle MICI.
Les tests médicaux pour diagnostiquer la maladie de Crohn
À défaut de réel test de confirmation, diagnostiquer la maladie de Crohn demande du temps pour effectuer plusieurs examens pour trouver le traitement le plus adapté. Ces derniers sont généralement effectués lors des poussées.
Les bilans biologiques

Tout diagnostic inflammatoire commence par un bilan sanguin afin de :
- Détecter des marqueurs d’inflammation, comme la CRP (protéine C-réactive) ou la vitesse de sédimentation (VS). Ces indicateurs montrent si votre système immunitaire est en suractivité, un signe courant des maladies auto-immunes.
- Repérer des carences (fer, vitamine B12) dues à une mauvaise absorption dans l’intestin.
S’ensuit un test de selles pour écarter une infection ou un problème de microbiote intestinal.
Les examens complémentaires
Cependant, ces analyses seules ne suffisent pas, car les résultats peuvent aussi indiquer une autre maladie inflammatoire. Vient alors s’ajouter :
- La coloscopie et l’iléocoloscopie pour visualiser la muqueuse du côlon et de la dernière partie de l’intestin grêle (iléon) afin de détecter des ulcérations ou des inflammations chroniques.
- L’endoscopie œso-gastro-duodénale (EOGD) qui explore l’œsophage, l’estomac et le duodénum pour repérer des lésions liées à Crohn ou à d’autres maladies auto-immunes.
- L’endoscopie par capsule : une petite capsule avalée prend des photos de l’intestin grêle, idéale pour détecter des lésions invisibles par d’autres endoscopies.
- L’entéroscopie assistée par ballonnet qui explore plus loin dans l’intestin grêle, utilisée pour les cas complexes.
- Les examens d’imagerie :
- Le scanner (tomodensitométrie) et l’IRM qui permettent de mieux visualiser l’intestin grêle et de détecter des complications comme des abcès ou des perforations. Une IRM pelvienne peut révéler des fistules ou des abcès péri-anaux, fréquents dans Crohn.
- Le scanner (tomodensitométrie) et l’IRM qui permettent de mieux visualiser l’intestin grêle et de détecter des complications comme des abcès ou des perforations. Une IRM pelvienne peut révéler des fistules ou des abcès péri-anaux, fréquents dans Crohn.
- Des biopsies : lors des endoscopies, de petits fragments de la paroi intestinale sont prélevés pour une analyse microscopique. La présence de granulomes (amas de cellules immunitaires) est un signe particulièrement évocateur de la maladie de Crohn.
Seul un gastro-entérologue est capable d’interpréter tous ces résultats. Son diagnostic s’établit sur l’ensemble des symptômes du patient, l’aspect caractéristique des lésions (ulcérations), la localisation des atteintes et les anomalies histologiques sur les biopsies.
Gérer naturellement la maladie de Crohn : astuces et précautions
Vivre avec la maladie de Crohn demande d’ajuster votre vie selon l’intensité et la fréquence des poussées. Ces crises sont aléatoires et peuvent durer jusqu’à 8 jours. Pendant cette période, il est possible d’aller jusqu’à 15 fois aux toilettes par jour… Au-delà des traitements médicaux proposés (souvent les anti-inflammatoires ou les immunosuppresseurs), plusieurs approches aident à gérer les symptômes.
- L’alimentation : le régime FODMAP, mis au point par l’université Monash, limite les aliments qui fermentent dans l’intestin (ex. : lactose, certains fruits). Essayez aussi les aliments riches en oméga-3, comme le saumon, pour réduire l’inflammation. Si vous suspectez une intolérance au gluten, parlez-en à votre gastro-entérologue avant de modifier votre régime.
- Pratiquer des activités déstressantes comme le yoga, la méditation ou la marche pour soutenir votre santé et votre forme.
- Certains probiotiques ou le curcuma (anti-inflammatoire naturel) peuvent être utiles, mais toujours sous supervision médicale.
En Europe, des thérapies comme la transplantation fécale sont étudiées pour restaurer le microbiote, mais elles restent encore expérimentales.
Éviter les erreurs de diagnostic : conseils pratiques
La maladie de Crohn peut être déroutante. Rester attentif aux signaux que vous envoie votre corps et n’hésitez pas à demander de l’aide. Un mauvais diagnostic peut vous faire perdre du temps et aggraver vos symptômes. Voici comment minimiser les risques :
- Tenez un journal des symptômes : notez leur fréquence, leur intensité et les aliments qui semblent les déclencher.
- Consultez un gastro-entérologue plutôt qu’un généraliste, qui peut passer à côté de signes spécifiques à une maladie inflammatoire chronique de l’intestin.
- Demandez une seconde opinion, surtout si les résultats sont flous ou pour ajuster le traitement.
- Posez des questions sur vos résultats de prise de sang ou d’endoscopie pour mieux comprendre et suivre votre santé.
FAQ : vos questions sur la maladie de Crohn
Quels tests confirment la maladie de Crohn ?
Une combinaison de prise de sang (CRP, VS), endoscopie et imagerie est nécessaire. Un gastro-entérologue interprète ces résultats.
Crohn peut-il être confondu avec une intolérance au gluten ?
Oui, les symptômes comme la diarrhée ou les douleurs abdominales sont similaires, mais des tests spécifiques (biopsie intestinale) différencient les deux.
Peut-on vivre normalement avec Crohn ?
Avec un bon traitement et un régime adapté, beaucoup mènent une vie épanouie, même si des ajustements sont nécessaires.
Quand consulter pour des douleurs abdominales ?
Si elles durent plus de trois semaines ou s’accompagnent de sang dans les selles, consultez rapidement un médecin.
Les probiotiques aident-ils pour Crohn ?
Ils peuvent soutenir le microbiote intestinal, mais leur efficacité varie. Parlez-en à votre médecin.
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