Vous êtes senior ou vous accompagnez un proche atteint d’hypercholestérolémie ? Même bien suivis, beaucoup n’atteignent pas les objectifs de LDL, laissant les artères vulnérables et les risques cardiovasculaires peser lourd. Infarctus, AVC[1], handicaps, décès prématuré… le danger est réel et souvent silencieux. Dans cet article, découvrez comment l’association de deux traitements pourrait renforcer la protection cardiovasculaire et améliorer le contrôle du cholestérol, pour agir vite et efficacement.

Un tournant thérapeutique étayé par de nouvelles données

Une méta-analyse récente, parue dans la Mayo Clinic Proceedings au printemps 2025, a injecté un souffle nouveau dans la stratégie médicale. Des chercheurs britanniques, suédois, américains ont passé au crible 14 essais cliniques, rassemblant plus de 110 000 patients à haut risque cardiovasculaire. Au centre de leurs travaux : la combinaison précoce de deux médicaments, la statine à forte dose et l’ézétimibe, face à la statine seule.

  • L’ézétimibe, moins connu du grand public, bloque l’absorption du cholestérol au niveau intestinal.
  • La statine empêche sa production hépatique.
taux de cholestérol normal pour un senior

LIRE AUSSI : Quel est le taux de cholestérol normal pour les personnes de plus de 60 ans ?

Double traitement statine et ézétimibe : efficacité et tolérance prouvées

La combinaison statine et ézétimibe permet de réduire rapidement le cholestérol, de limiter les risques cardiovasculaires et d’améliorer concrètement la survie des patients à haut risque.

Impact chiffré : comment la combinaison statine et ézétimibe agit

Ce que montrent les chiffres, c’est une différence nette. Les patients recevant dès le début la double thérapie bénéficient :

  • D’une réduction de 19 % du risque de décès toutes causes confondues.
  • D’une baisse de 16 % du risque de mortalité d’origine cardiovasculaire.
  • D’une réduction de 17 à 18 % des AVC et autres événements cardiaques majeurs.
  • D’une probabilité de 85 % d’atteindre un taux de cholestérol LDL inférieur à 70 mg/dL, seuil recommandé chez les patients à haut risque.

Tolérance et accessibilité : un traitement sûr et largement disponible

En évitant d’attendre plusieurs mois avant d’ajouter l’ézétimibe à la statine, on limite la fenêtre où la maladie peut progresser silencieusement. L’efficacité de la combinaison statine/ézétimibe s’accompagne d’une bonne tolérance. Peu d’effets secondaires, pas plus d’abandons de traitement que sous statine seule. 

Le coût ? Modéré, les deux médicaments figurant sur la liste des traitements remboursés et largement disponibles.

Pourquoi la pratique doit changer

Face à l’ampleur des risques cardiovasculaires chez les seniors, la manière dont les traitements sont prescrits fait débat.

Du traitement progressif à la double thérapie précoce

Jusqu’ici, la prescription suivait une logique progressive. On débutait par une statine, à dose croissante, on attendait deux à trois mois, on contrôlait le LDL, puis seulement, on envisageait l’ajout d’un deuxième médicament. 

Cette prudence, héritée d’une époque où chaque molécule nouvelle imposait la prudence, ne tient plus devant l’accumulation de données scientifiques. Les experts appellent à inverser la logique : commencer fort, frapper vite, surtout chez les seniors à très haut risque.

Moins d’attente, plus de bénéfices pour patients et systèmes de santé

L’ajout précoce d’ézétimibe permet non seulement d’atteindre la cible de LDL plus rapidement, mais aussi de réduire concrètement les hospitalisations, les récidives, les décès. Les chiffres avancés par les chercheurs sont éloquents. Plus de 330 000 décès pourraient être évités chaque année dans le monde en appliquant ce schéma thérapeutique dès la sortie d’hôpital après un infarctus ou un AVC.

Pour les systèmes de santé, le calcul est limpide : moins de complications, moins de séjours prolongés, moins d’actes lourds. Pour les patients, un bénéfice tangible, mesurable, sur l’espérance et la qualité de vie.

senior mesurant son taux de cholestérol

Comment fonctionne la combinaison statine et ézétimibe ?

MédicamentMécanisme d’actionBénéfice clé 
Statine (simvastatine, atorvastatine…)Réduit la production de cholestérol par le foie (inhibition HMG-CoA réductase)Baisse efficace du LDL, prévention des événements cardiaques
ÉzétimibeBloque l’absorption du cholestérol au niveau de l’intestinAction complémentaire, permet d’atteindre les objectifs de LDL

Perspectives : repenser la prise en charge du cholestérol chez les seniors

Changer un protocole médical, cela ne se décrète pas du jour au lendemain. Les données s’accumulent, les résistances tombent. Pour les médecins, pour les patients, l’information doit circuler. La double association statine/ézétimibe s’impose de plus en plus comme le standard pour les seniors à haut risque, là où l’inaction ou l’attentisme coûtent des vies. Devant l’urgence silencieuse de l’épidémie cardiovasculaire, miser sur une stratégie plus agressive, accessible, peu coûteuse, c’est offrir à des milliers de patients une chance supplémentaire d’éviter l’irréparable.

Questions fréquentes sur la double thérapie

À qui s’adresse la combinaison statine + ézétimibe ?

Principalement aux seniors ayant déjà eu un infarctus ou un AVC, mais aussi à tout patient à très haut risque cardiovasculaire dont le LDL reste élevé malgré une statine à bonne dose.

Le traitement est-il risqué ?

Les études récentes montrent une tolérance comparable à celle des statines seules. Les effets secondaires sont rares, surtout musculaires ou digestifs, mais pas plus fréquents avec la double association.

Combien de temps faut-il pour voir les effets ?

La baisse du LDL est rapide, souvent visible dès un mois. L’objectif de moins de 70 mg/dL est atteint dans 85 % des cas chez les patients à haut risque avec la combinaison.

Peut-on débuter les deux médicaments en même temps ?

Oui, toutes les grandes études récentes appuient une initiation conjointe, sans attendre une première évaluation sous statine seule. Cette approche réduit le risque de récidive et la mortalité.

Le coût est-il un frein ?

Non, la statine et l’ézétimibe sont des molécules anciennes, largement accessibles, remboursées en France et dans la plupart des pays européens.

Note de l’article (59 votes)

Cet article vous a-t-il été utile ?

Notez cet article afin de nous permettre d’améliorer nos contenus.

Commentaires (7)

Réagissez, posez une question…

  1. marcel rousseau

    j ai 97 ans passé et l usage des statines est controversé par une
    certaine partie du corps médical a ce sujet
    ou est la véritél si toutefois elle éxiste..
    Merci pour vos informations.

    Répondre
  2. Bruno fontaine

    J ai du arrêter ezetimibe a cause de problèmes musculaires et crampes

    Répondre
    1. pascal LHERMITTE

      Malgré les effets indésirables, que je ressens, crampes et musculaires aux membres inférieurs, est ce que je peux continuer le traitement. Je peux gérer ces effets indésirables mais y a t’il un risque si je continue le traitement. Merci

      Répondre
      1. Amandine

        Bonjour

        Je vous remercie pour votre commentaire.
        La poursuite du traitement malgré ces effets indésirables peut comporter des risques, il est donc conseillé d’en discuter avec votre médecin avant de décider.
        Bonne journée.
        Amandine

        Répondre
  3. Gérard MARTIN

    Article très intéressant

    Répondre
    1. claude C.

      diminuer le cholesterol est interessant mais cela-diminue t-il
      l’artérioscléroseet l’atheromatose.

      Répondre
      1. Amandine

        Bonjour

        Je vous remercie pour votre commentaire.
        L’effet peut varier selon les situations, il est préférable de demander l’avis d’un médecin.
        Bonne journée.
        Amandine

        Répondre

Les derniers articles

Articles les plus recherchés

Nos dossiers sur ce thème

La santé du Grand-âge

L'accroissement de la longévité s'accompagne de la multiplication de pathologies propres aux personnes âgées. Nous abordons dans ce dossier intitulé "la santé au grand âge"…

En savoir plus

Face à la maladie d'Alzheimer

Nous avons consacré un dossier spécifique à la maladie d’Alzheimer, pour appréhender à sa mesure ce véritable fléau, qui touche en France 800 000 personnes,…

En savoir plus

Face à la maladie de Parkinson

Affection dégénérative du cerveau la plus courante après Alzheimer, la maladie de Parkinson touche plus de 2 % de la population française de plus de…

En savoir plus