La maladie d’Alzheimer reste encore fort méconnue. Incurable à ce jour, elle constitue la maladie neurodégénérative qui touche le plus de personnes au monde. La première phase de la lutte contre la maladie consiste à en identifier au plus tôt les signes avant-coureurs. Des scientifiques, explorant la piste des défauts d’odorats, ont peut être identifié un moyen efficace de repérer la maladie très précocement. Explications. Des lésions précoces dans la zone cervicale responsable de l’odorat L’observation de la formation des plaques amyloïdes responsable de l’atrophie neuronale progressive chez les malades d’Alzheimer avait depuis longtemps attiré l’attention des scientifiques. En effet, des lésions microscopiques ont été observées dans la zone du cerveau responsable de l’odorat. De plus, des études scientifiques ont déjà montré que les malades d’Alzheimer souffraient souvent de dysfonctionnements olfactifs. Une étude récente montre que des personnes saines pourraient montrer des prédispositions à l’Alzheimer, au travers de problèmes d’odorat. Vers des tests olfactifs pour diagnostiquer Alzheimer ? Une étude réalisée par le département de médecine de l’université de Chicago (« Rush Medical Center ») a montré que la difficulté à reconnaître des odeurs courantes pourrait montrer une prédisposition à souffrir de troubles cognitifs, voire à contracter la maladie d’Alzheimer. Pendant 5 ans, les chercheurs ont fait passer des tests olfactifs à 600 personnes âgées de 54 à 100 ans, à raison de 20 tests par an. Il s’agissait de reconnaître une douzaine d’odeurs courantes, comme par exemple celle du citron, de l’oignon, de la banane, du poivre, de la cannelle, du tabac, de l’essence, etc. 25% des personnes testées ont fait une erreur ou moins. 50% ont reconnu neuf odeurs au moins sur douze. Le dernier quart n’a pas reconnu plus de huit odeurs sur douze. Des résultats pourtant significatifs Au terme des cinq années d’expérimentation, environ 30% des personnes testées ont développé au moins une forme modérée de troubles cognitifs. En prenant en compte des variables telles que l’âge, le sexe, l’éducation, le tabagisme et les antécédents d’accident vasculaire cérébral, les chercheurs ont néanmoins conclu à l’existence d’une corrélation entre un mauvais score d’identification des odeurs et un risque plus élevé de déclin des fonctions cognitives. Ainsi, le risque de souffrir de tels problèmes s’est avéré deux fois plus élevé chez ceux qui avaient fait au moins quatre erreurs au test d’odeur, par rapport aux 25% de personnes n’ayant eu qu’une erreur tout au plus. De plus, la part de personnes étant passée de troubles cognitifs modérés à une maladie d’Alzheimer s’est avéré plus élevé parmi ceux qui avaient eu le plus d’erreurs au test d’identification olfactive. Les personnes âgées devraient signaler leurs problèmes d’odorat Si conserver un bon odorat avec l’âge est un excellent signe de bonne santé cognitive, une diminution des facultés olfactives est pourtant courante à partir d’un certain âge. C’est pourquoi une baisse d’odorat n’est pas forcément significative. Cette étude pourrait toutefois mener à l’avenir à la mise en œuvre de véritables tests olfactifs pour diagnostiquer Alzheimer. Bien que nous oyons encore loin de l’élaboration d’un test olfactif systématique échelonné et validé, les chercheurs recommandent aux personnes âgées de signaler sans tarder toute diminution de leur odorat à leur médecin traitant. Source : Archives of General Psychiatry “Olfactory Identification and Incidence of Mild Cognitive Impairment in Older Age”

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Judith Blanc,Rédactrice chez Cap Retraite

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