Pourra-t-on un jour détecter la maladie d’Alzheimer chez des personnes encore en bonne santé avant l’apparition des premiers symptômes courants ? Alors que cette maladie est en passe de devenir un véritable fléau – on prévoit d’atteindre bientôt en France 1 million de personnes d’ici quelques années- quelques lueurs d’espoir se font jour. La recherche va en effet bon train et pas un mois ne se passe sans que de nouvelles pistes soient annoncées. Au mois de Juin, à Washington, une équipe de recherche américaine menée par Lisa Mosconi, de l’école de médecine de l’université de New York, dévoilait les fruits de ses travaux aux participants de la Conférence internationale sur la prévention de la démence. Selon leur étude, la région du cerveau qui centralise la mise en mémoire des données, l’hippocampe, diminue de surface au cours de l’évolution de la maladie d’Alzheimer. « L’hippocampe semble être la toute première région touchée », estime Mosconi. Or ainsi les premières transformations de l’hippocampe pourraient être décelées neuf ans avant l’apparition des premiers symptômes habituels. En Juillet cette année, The Lancet Neurology publiait une étude, menée de 1990 à 2004 sur une population de 7 000 volontaires par le département d’épidémiologie et de statistiques du centre médical Erasmus de Rotterdam, aux Pays-Bas. Ces chercheurs ont révélé que les futures victimes de la maladie d’Alzheimer possédaient des dosages sanguins de protéines Bêta 1-40 plus élevées que la moyenne. Un simple test sanguin pourrait donc mettre l’existence de ce facteur en relief bien en amont de l’apparition de la maladie. Enfin, au mois d’octobre, l’équipe du docteur Simon Lovestone, de l’Institut psychiatrique du King’s College, a identifié la présence de deux protéines dans le sang qui seraient, à les en croire, marqueurs de l’apparition de la maladie. Malgré ces bonnes nouvelles, si la perspective de parvenir à la détection anticipée de la maladie constitue un espoir, le bât blesse car il n’existe pas à l’heure actuelle de traitements efficaces contre l’Alzheimer. La médecine ne sait aujourd’hui proposer que des médicaments permettant de retarder l’apparition des premiers symptômes et leur ampleur, en aucun cas de les faire disparaître. Se pose alors une vaste question éthique : à quoi servirait d’établir un diagnostic en l’absence de cure ? Il reste néanmoins à espérer que la recherche de thérapies efficaces puisse enfin aboutir. Souhaitons-le de tout cœur.

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Judith Blanc,Rédactrice chez Cap Retraite

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