Une campagne de vaccination moins suivie que l’hiver dernier, un relâchement des gestes barrières et des hôpitaux fragilisés par un manque de lits et de personnel… Si chaque hiver, la grippe saisonnière touche des millions de personnes en France, cette année, la situation est particulièrement alarmante avec un pic d’admissions forçant 87 hôpitaux à activer le plan blanc. Face à cette épidémie de grippe 2025, comment ce dispositif protège les seniors hospitalisés, plus vulnérables au virus ?

Qu’est-ce que le plan blanc à l’hôpital et pourquoi le déclencher ?

Instauré en 2004, le plan blanc est un dispositif d’urgence qui permet à un établissement de santé de mobiliser immédiatement des ressources supplémentaires – humaines, logistiques et médicales – pour faire face à un afflux massif de patients. Il est déclenché en cas de crise sanitaire exceptionnelle, comme une épidémie grippale de grande ampleur.

Objectif et déroulement 

Cette décision est prise par le directeur ou le responsable de l’établissement, qui en informe le représentant de l’État du département concerné.

Lorsque le plan blanc à l’hôpital est activé, une cellule de crise doit être ouverte au sein de l’établissement de santé dans le but d’assurer la bonne application des procédures prévues et de prévenir le grand public. 

L’objectif est d’assurer la meilleure prise en charge des patients et de préserver leur sécurité ainsi que celle du personnel. 

Les mesures du plan blanc

Selon le niveau de situation sanitaire, l’hôpital dispose de 2 niveaux de mobilisation :
Le niveau 1, ou plan de mobilisation interne, lorsque les phénomènes ont a priori un impact limité sur l’offre de soins nécessitant une gestion sectorielle.

Le niveau 2, dit plan blanc, dont les mesures comprennent  :

  • la déprogrammation des soins dits “non-urgents”, 
  • le transfert de patients, 
  • la mobilisation du personnel volontaire en repos, 
  • la mise en place d’une cellule de crise, 
  • l’ajout de lits supplémentaires. 
organisation du plan blanc à l'hôpital
L’organisation du plan blanc selon le guide de l’HAS

La grippe saisonnière : une épidémie dangereuse chez les personnes âgées hospitalisées 

Si chaque année la grippe saisonnière touche des millions de personnes, les seniors de 65 ans et plus représentent 67 % des hospitalisations après passage aux urgences pour syndrome grippal.  

Les complications d’un virus grippal

Ce virus peut avoir de lourdes conséquences chez les personnes âgées et fragiles, avec des risques de complications tels que : 

Le cas de l’épidémie 2024-2025

Cette saison, l’épidémie se caractérise par une co-circulation des trois virus grippaux : les deux virus de type A, A(H1N1) pdm09 et A(H3N2) et le virus de type B/Victoria. Sans oublier le virus du Covid-19 toujours actif, qui augmente la pression sur les hôpitaux, notamment dans les services de réanimation et de médecine gériatrique.

protection d'une personne âgée face à l'épidémie de grippe

Les mesures du plan blanc spécial grippe pour les seniors hospitalisés 

Avec une épidémie aussi virulente, les personnes âgées hospitalisées sont les patients les plus vulnérables en raison de la promiscuité, qui facilite la transmission du virus. Pour les protéger, voici les mesures hospitalières prévues pour la grippe saisonnière :

Renforcement des mesures d’hygiène et de prévention

  • Port du masque obligatoire pour le personnel, les visiteurs et les patients vulnérables.
  • Mise à disposition de solutions hydroalcooliques à toutes les entrées et points stratégiques.
  • Renforcement du nettoyage et de la désinfection des surfaces, poignées de porte, rampes et équipements médicaux.
  • Isolement des patients grippés pour éviter la transmission à d’autres hospitalisés.

Restrictions des visites et contrôle des entrées

  • Limitation stricte des visites (ex. : une seule personne par patient, interdiction des visites pour les enfants et personnes malades).
  • Dépistage symptomatique à l’entrée (fièvre, toux, courbatures) des visiteurs et personnel.
  • Encadrement des sorties pour les seniors autonomes afin d’éviter une exposition extérieure au virus.

Accélération de la vaccination

  • Prolongation de la campagne vaccinale jusqu’au 28 février 2025.
  • Vaccination antigrippale immédiate pour les patients non encore vaccinés (sauf contre-indication). 
  • Rappel aux soignants et aidants de l’importance d’être vaccinés pour limiter la propagation.

Adaptation des ressources hospitalières

  • Réorganisation des unités pour regrouper les patients grippés et protéger les plus fragiles.
  • Renfort en personnel (recours à des intérimaires, rappels de soignants en repos).
  • Optimisation des lits disponibles pour éviter la saturation et garantir une prise en charge rapide.

Suivi médical renforcé des patients fragiles

  • Surveillance plus importante sur les signes de complications (détresse respiratoire, pneumonie, déshydratation).
  • Augmentation de la fréquence des bilans médicaux et des mesures de prévention (ex. : oxygénothérapie précoce si besoin).
  • Coordination avec les EHPAD[1] pour anticiper d’éventuels transferts et éviter des admissions inutiles.

Communication et sensibilisation

  • Formation et rappels aux équipes sur la gestion des épidémies et les protocoles à suivre.
  • Information aux familles et aux patients sur les précautions et la nécessité de limiter les contacts.
  • Veille sanitaire pour ajuster les mesures en fonction de l’évolution de l’épidémie.

Protéger les seniors hospitalisés de la grippe saisonnière passe aussi par l’implication des familles et des aidants pour éviter la transmission du virus : respecter les consignes sanitaires, adopter les gestes barrières et limiter les visites en cas de symptômes. D’autre part, la coordination entre Ehpad et hôpitaux via l’accueil temporaire en maison de retraite peut aussi être une alternative pour : 

  • Désengorger les services et libérer des lits en médecine gériatrique.
  • Faciliter les transferts des patients stables mais encore fragiles.
  • Assurer un suivi médical tout en évitant une hospitalisation prolongée.

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Commentaires (2)

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  1. Beatrice Vandenaweele

    Suite à plusieurs vaccinations et différentes intolérances,je n’ai pas de vaccin en2025 .en janvier j’ai contracté un virus très sévère ,avec forte trachéite, perte d’odorat, et toux sanglante.en validant l’ordonnance de mon praticien, je me suis fais tester en pharmacie. Pas de grippe type A, ni B ni covid ! Mon fils domicilier à + de100km pas vu depuis octobre, même choses,donc je ne regrette pas la vaccination ! Puisque à chaque fois malgré la gravité de mon état, (mon virus, ne faisait pas partie des couvertures vaccinale.

    Répondre
    1. Amandine

      Bonjour,

      Merci de votre commentaire.

      Votre santé est essentielle, et il est important de suivre l’avis de votre médecin pour trouver la meilleure protection possible.

      Bonne journée,
      Amandine.

      Répondre

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