La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie respiratoire chronique qui touche des millions de personnes. Caractérisée par un trouble ventilatoire obstructif (TVO), qui limite le flux d’air et cause une dyspnée (essoufflement), la BPCO doit être gérée quotidiennement. Surveiller la saturation en oxygène (SpO2) est vital pour prévenir l’insuffisance respiratoire. Cet article vous explique comment la mesurer et connaître les valeurs normales de SpO2 pour les patients atteints de BPCO.
Pourquoi et comment mesurer la saturation en oxygène pour la BPCO ?
Utilisée pour monitorer l’état général de santé des patients hospitalisés, la saturation en oxygène (SpO2) évalue aussi la fonction respiratoire, particulièrement chez les patients BPCO, qui, par leur faible capacité pulmonaire, sont plus à risque d’hypoxémie (manque d’oxygène).
À quoi sert la SpO2 ?
En mesurant le pourcentage d’hémoglobine dans le sang qui transporte de l’oxygène, la SpO2 détecte rapidement les problèmes respiratoires, surtout en cas d’essoufflement ou d’exacerbation et d’ajuster les traitements, comme l’oxygénothérapie.
L’oxymétrie
Le taux d’oxygène dans le sang se mesure de deux façons :
- À l’aide d’un oxymètre de pouls ou d’un saturomètre, un petit appareil non invasif placé sur le doigt, l’oreille ou le front. Cet outil estime rapidement la SpO2 en détectant les variations de lumière à travers la peau. Ce test se réalise facilement à domicile.
- Avec le gaz du sang artériel : cette manière plus rare, reste la plus exacte de savoir le taux d’oxygène dans le sang. Le professionnel de santé prélève un échantillon de sang artériel, pour l’analyser en laboratoire. Le gaz du sang présente d’autres paramètres importants comme le pH du sang, la pression partielle en oxygène (PO2) et la pression partielle en dioxyde de carbone (paCO2).
Quelles sont les normes de saturation pour les patients atteints de BPCO ?
La SpO2 chez une personne sans problème respiratoire se situe généralement entre 95 % et 100 % au repos. Or, en raison d’une obstruction des voies aériennes et des difficultés à respirer, les personnes atteintes de BPCO ont une SpO2 naturellement plus basse.
Compte tenu de la capacité pulmonaire, la SpO2 d’un patient BPCO est considérée comme acceptable entre 88 % et 92 %.
Toutefois, pour éviter l’hypercapnie (excès de dioxyde de carbone dans le sang), le médecin est le seul à déterminer le seuil de saturation critique pour chaque patient en tenant compte de :
- L’obstruction des bronches qui réduit le flux d’air et l’oxygénation.
- Le stade de la maladie : les patients en stade sévère ont souvent une SpO2 plus basse.
- L’effort physique, les infections ou le sommeil (risque de désaturation nocturne) peuvent faire chuter la SpO2.
- Les maladies chroniques (asthme, emphysème et problèmes cardiaques) qui diminuent la saturation, sans que ça soit une urgence.
Que faire en cas de saturation basse BPCO ?
Une saturation basse chez un patient BPCO peut signaler une aggravation de la maladie. Voici les signaux d’alerte :
– essoufflement sévère,
– lèvres ou doigts bleus (cyanose),
– confusion ou fatigue extrême.
– les seuils critiques :
- Si la SpO2 < 90 % de manière persistante : si le taux de saturation baisse très rapidement, ou lorsqu’il se trouve entre 85% et 90%, cela peut indiquer un problème de santé grave, comme une pneumonie, l’insuffisance cardiaque ou l’anémie. Dans ce cas, consultez rapidement un médecin pour évaluer la cause (exacerbation, infection), ajuster les traitements (bronchodilatateurs, corticostéroïdes) ou prescrire des examens.
- Si la SpO2 < 85 % : c’est un cas d’intervention en urgence.
En attendant la prise en charge médicale, essayez d’augmenter la saturation et de réduire l’effort respiratoire :
- Gardez une position assise droite.
- Utilisez l’oxygénothérapie pour maintenir une SpO2 adéquate, via un concentrateur ou une bouteille d’oxygène.
Référez-vous au tableau suivant selon les cas :
Contexte / Facteur | Valeurs de SpO2 | Action recommandée |
Personne en bonne santé | 95 % – 100 % (repos) | Surveillance non nécessaire sauf en cas de symptômes respiratoires. |
BPCO stable (stade léger) | 90 % – 92 % (repos) | Mesure régulière avec oxymètre, réhabilitation respiratoire, suivi médical. |
BPCO stable (stade modéré à sévère) | 88 % – 92 % (repos) | Surveillance quotidienne, ajustement des traitements, éviter le tabagisme. |
BPCO sévère (GOLD 4) | < 90 % (repos, sans oxygène) | Oxygénothérapie à domicile, suivi pneumologique strict, mesures fréquentes. |
Exacerbation aiguë | < 88 % (parfois < 85 %) | Oxygénothérapie immédiate, consultation médicale urgente si dyspnée sévère ou SpO2 < 85 %. |
Pendant l’effort | 85 % – 90 % | Arrêt de l’effort, mesure au repos, consultation si persistant ou symptômes associés. |
Désaturation nocturne (avec apnée) | < 88 % (parfois < 85 %) | Utilisation de PPC (pression positive continue), oxygénothérapie, suivi spécialisé. |
Seuil critique (hypoxémie) | < 90 % (persistante) | Évaluation médicale rapide, ajustement des traitements. |
Urgence médicale (hypoxie sévère) | < 85 % | Appel d’urgence, oxygénothérapie immédiate, hospitalisation pour insuffisance respiratoire. |
Voir la section ci-dessus pour les facteurs influençant la SpO2
Comment surveiller efficacement la saturation en oxygène au quotidien ?
Pour un suivi précis de la saturation en oxygène, les patients BPCO doivent adopter quelques bonnes pratiques :
- Utiliser un oxymètre correctement : Assurez-vous que l’appareil est de bonne qualité et calibré puis placez-le sur un doigt propre (sans vernis) et immobile.
- Vérifiez la SpO2 :
– au repos 1 à 2 fois par jour,
– toutes les 2 à 4 heures pendant l’effort ou lors d’exacerbations,
– la nuit si une apnée du sommeil est suspectée. - Suivi médical auprès d’un pneumologue pour interpréter les résultats et ajuster l’oxygénothérapie si nécessaire.
Si une SpO2 entre 88 % et 92 % est souvent considérée comme une valeur normale pour les patients atteints de BPCO, tenez-vous-en aux recommandations du médecin, qui aura déterminé les bons seuils d’alerte en fonction du patient. En plus de surveiller la saturation en oxygène (SpO2), adopter une vie saine, sans tabac – responsable de 80 à 90 % des cas de BPCO.
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recommandations bien claires et concises ; avis d’un médecin généraliste à la rédactrice de l’article; bonne révision pour moi et bon article à conseiller pour les patients insuffisants respiratoires.