À partir de 70 ans, une autre vie s’ouvre, souvent mal connue. Beaucoup imaginent ce cap comme une période de ralentissement, de précautions démesurées, de doutes sur l’avenir. Pourtant, cette tranche d’âge réserve aussi des surprises : regain de liberté, nouveaux projets, capacité à s’inventer encore. Le secret ? Moins dans l’accumulation d’activités que dans la capacité à se délester, à bannir les habitudes qui usent le corps, l’esprit ou le moral. Ce sont ces automatismes, ces croyances installées, qui minent la vitalité plus sûrement que les années. Les recherches récentes le confirment : l’énergie ne dépend pas tant de la génétique que des choix du quotidien, des petits renoncements qui, mis bout à bout, finissent par peser lourd.
1. S’asseoir et ne plus bouger : la sédentarité rampante
Il suffit d’observer : la télévision allumée, le fauteuil confortable, les heures qui s’alignent. En France comme ailleurs, la sédentarité explose dès la retraite. Rester assis trop longtemps amplifie les risques : fonte musculaire, sensibilité à l’insuline en berne, métabolisme du sucre ralenti, circulation sanguine paresseuse.
Une étude sur plus de 45 000 femmes suivies pendant 20 ans a montré : deux heures de télévision quotidienne en plus, c’est 12% de chances en moins de vieillir en bonne santé physique ou mentale. Remplacer une seule de ces heures par une activité physique légère, même à la maison, inverse la tendance.
Le corps, même après 70 ans, attend qu’on le sollicite. Marcher, s’étirer, tourner les épaules, se lever régulièrement : chaque geste compte.

2. Reporter la joie à demain
Garder la belle vaisselle pour les rares fêtes, attendre un prétexte pour ouvrir une bouteille, différer le plaisir de porter une tenue qui plaît. Cette manie de tout remettre à plus tard, au nom d’une économie du bonheur, prive du sel de la vie. À force d’attendre des occasions qui ne viennent pas, la vie se rétrécit.
Oser utiliser ce qui fait plaisir, chaque jour, n’a rien de futile : c’est une façon d’honorer sa propre histoire, de rester vivant dans le présent.
3. S’interdire d’apprendre : la croyance du « trop tard »
Répéter « à mon âge, c’est fini pour les nouveautés ». Penser que la mémoire ne suit plus, que la technologie est une affaire de jeunes. Le cerveau, pourtant, reste plastique.
Apprendre une langue, manipuler un smartphone, découvrir une nouvelle recette : chaque nouveauté stimule la cognition, retarde le déclin, déjoue la routine. Même l’inconfort des premiers essais prouve que l’esprit travaille.
Les études en neurosciences sont formelles : la capacité d’apprentissage ne disparaît jamais totalement.
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4. Se réfugier dans les mêmes histoires
Parfois, on tourne en boucle. Les souvenirs d’antan prennent toute la place, les anecdotes reviennent, inchangées, à chaque repas de famille. Vivre dans le passé rassure, mais enferme.
Créer de nouveaux souvenirs, chercher des expériences inédites, même modestes, permet de rester curieux de soi-même. Changer de chemin pour aller à la boulangerie, tester une activité en club, s’ouvrir à l’inconnu : la nouveauté invite la vitalité.
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5. Laisser les autres décider pour soi
Confier la gestion de ses comptes, de ses rendez-vous médicaux, de ses outils numériques à ses enfants ou petits-enfants. Par facilité, par crainte de se tromper, on devient spectateur de sa propre vie. Pourtant, chaque décision, même mineure, entretient l’autonomie.
Prendre part aux choix, oser demander des explications, garder la main sur son agenda : cette implication protège la confiance en soi et limite le sentiment d’impuissance.

6. Se couper de la nouveauté et de l’inattendu
Refuser une invitation, éviter un nouveau restaurant, décliner un voyage à cause de l’inconnu. Le risque zéro n’existe pas, mais le manque de risque éteint la curiosité. Les recherches sur le vieillissement montrent : ceux qui osent encore sortir de leur zone de confort conservent un meilleur moral, un réseau social plus large, une santé cognitive renforcée.
Accepter l’imprévu, c’est s’accorder la permission de vivre encore pleinement.
7. Laisser la santé devenir le centre de tout
À force de multiplier les bilans, les contrôles, les visites médicales, certains finissent par organiser leur vie autour de la santé. Un agenda saturé de rendez-vous ne garantit pas une vitalité retrouvée.
Prendre soin de soi, oui, mais pas au prix de l’obsession.
La santé reste un moyen, pas une fin. Les moments partagés, les projets, les petits plaisirs : voilà ce qui donne du sens au fait d’être bien portant.
8. Se priver de plaisir ou s’en excuser
Danser « pour l’équilibre », peindre « pour entretenir la mémoire », rire « parce que c’est bon pour la santé ». Toujours une justification, jamais la simple joie. S’accorder du bon temps juste pour le plaisir, s’amuser sans excuse, c’est une forme de résistance à l’usure du temps. Les études montrent que la joie, loin d’être un luxe, booste le moral et même le système immunitaire.
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9. Vivre uniquement dans l’entretien, sans élan créatif
Entretenir la maison, régler les factures, veiller à l’ordre. Mais sans jamais rien créer, rien inventer. Quand la vie se résume à la gestion, l’ennui guette. Imaginer un projet, même minuscule, ravive l’envie. Écrire quelques lignes, planter une nouvelle fleur, bricoler, cuisiner différemment : ces petits gestes donnent du relief à la routine, entretiennent l’élan vital.
Points clés pour inverser la tendance
- Bouger régulièrement : chaque mouvement compte plus que l’intensité. Même la marche lente, les étirements, le jardinage.
- S’entourer : entretenir un cercle social varié, sortir de la routine, multiplier les interactions.
- Privilégier la diversité : dans l’alimentation, les activités, les rencontres. L’ennui fragilise, la variété protège.
- Écouter ses envies : ne pas attendre d’autorisation pour se faire plaisir, dessiner, jouer, explorer.
- Rester aux commandes : prendre part aux décisions, même si cela demande du temps ou de la patience.
Conseils pratiques pour retrouver de l’élan après 70 ans
- Alterner périodes assises et activité toutes les 90 minutes maximum.
- Adopter une activité adaptée : marche, yoga, natation, danse, selon ses capacités.
- Privilégier la régularité à la performance : mieux vaut 10 minutes chaque jour que 2 heures une fois par mois.
- Se former, apprendre, s’informer sur un sujet nouveau chaque semaine.
- Oser demander de l’aide ou des conseils pour adapter ses activités à sa condition physique.
- S’investir dans une association, un club, un projet local pour créer du lien.
- Se rappeler que la curiosité et la joie se cultivent, à tout âge.
FAQ : Les questions fréquentes sur la forme après 70 ans
Combien d’activité physique est-il raisonnable de viser après 70 ans ?
L’Organisation mondiale de la santé recommande au moins 150 minutes d’activité modérée par semaine (marche rapide, natation douce, vélo), en fractionnant si besoin. Deux séances hebdomadaires de renforcement musculaire et des exercices d’équilibre sont conseillés.
Est-ce risqué de commencer une nouvelle activité sportive après 70 ans ?
Il est toujours possible de démarrer, à condition d’y aller progressivement et, si besoin, de demander un avis médical. Mieux vaut privilégier la régularité à l’intensité, et choisir des activités adaptées à ses goûts et à ses capacités.
Comment lutter contre l’isolement social ?
Rejoindre des groupes, des associations, fréquenter des lieux ouverts (médiathèques, marchés, parcs), entretenir des liens familiaux ou amicaux. Diversifier ses cercles protège la santé mentale et physique.
La mémoire peut-elle vraiment s’améliorer après 70 ans ?
Oui, grâce à la stimulation régulière : lecture, jeux, apprentissages, discussions, découverte de nouveaux centres d’intérêt. La plasticité cérébrale ne s’éteint pas, elle se nourrit de nouveauté et de curiosité.
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