Le 14 août dernier, une étude prospective, menée par une équipe internationale de chercheurs et publiée dans la revue PLOS ONE*, met en lumière des facteurs prédictifs clés du déclin cognitif chez les patients atteints de la maladie d'Alzheimer. Cette découverte pourrait non seulement améliorer la prise en charge des patients, mais aussi offrir des indications précieuses aux aidants qui les accompagnent au quotidien.
« Même aux premiers stades de la maladie d'Alzheimer[1], la détérioration cognitive était mieux prédite par une combinaison de variables démographiques, somatiques et fonctionnelles des patients », écrivent les chercheurs dans Plos One.
Les scientifiques découvrent les causes du déclin cognitif
Bien que des troubles pathologiques sous-jacents soient similaires chez la plupart des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer[1], la vitesse et la gravité de leur détérioration varient. Pour tenter d'expliquer ce phénomène et améliorer à la fois le diagnostic et le traitement de la maladie neurodégénérative à un stade précoce, plusieurs scientifiques ont suivi 500 patients diagnostiqués Alzheimer[1] sur une période de deux ans.
En dépit du taux d'abandon, les chercheurs ont collecté des données chez les 169 patients qui ont terminé l'étude. Les facteurs testés étant :
- la démographie,
- la santé,
- les capacités fonctionnelles,
- les symptômes neuropsychiatriques,
- les douleurs et les signes de dépression[4].
De cette analyse, quatre prédicteurs majeurs de dégradation cognitive ont été identifiés, expliquant environ 14 % de la variance dans la fonction cognitive des patients à la fin des deux années d'observation.
Zoom sur les 4 facteurs déclencheurs du déclin cognitif
Bien que certaines variables n'aient pas été prises en compte, comme les habitudes de tabagisme et de consommation d'alcool, les résultats sont suffisamment fiables pour suggérer que les données démographiques, les antécédents médicaux et les mesures de l'activité quotidienne suffisent à prédire le taux de déclin cognitif provoqué par la maladie d'Alzheimer[1].
L'âge avancé
Le vieillissement est un facteur de risque bien connu dans la maladie d'Alzheimer[1]. À mesure que les années passent, le cerveau subit naturellement un certain déclin. Mais chez les patients atteints d'Alzheimer[1], ce processus est accéléré : les plaques amyloïdes et la dégénérescence neurofibrillaire, marqueurs pathologiques de la maladie, s'accumulent en nombre et dégradent plus rapidement les capacités cognitives.
Le sexe féminin
Les femmes représentent la majorité des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer[1]. En cause ? Des facteurs hormonaux, notamment la baisse des niveaux d'œstrogènes après la ménopause - ces hormones ont potentiellement un effet protecteur sur le cerveau. De plus, l'espérance de vie des femmes, généralement plus longue que les hommes, augmente leur exposition au risque.
La difficulté avec les activités quotidiennes
L'incapacité à accomplir les tâches quotidiennes est à la fois un symptôme de la progression de la maladie et un facteur prédictif de sa détérioration future. Les patients qui rencontrent des difficultés à gérer les activités de base, comme s'habiller, cuisiner, ou se déplacer, tendent à accélérer leur déclin cognitif. En cause, un manque de stimulations mentales et physiques.
La fibrillation auriculaire
La fibrillation auriculaire augmente le risque de formation de caillots sanguins et d'accident vasculaire cérébral. Ce trouble du rythme cardiaque contribue au déclin cognitif. Ainsi, il est important de surveiller la santé cardiovasculaire chez les patients atteints d'Alzheimer[1], car les complications cardiaques exacerbent les symptômes cognitifs.
Les aidants et soignants, aussi concernés par l'étude
Les aidants et soignants, souvent des membres de la famille ou des proches des patients, prennent en charge le quotidien des personnes en perte d'autonomie, dont celles atteintes par la maladie d'Alzheimer[1]. Cependant, ce rôle est extrêmement exigeant, tant sur le plan physique que psychologique.
C'est pourquoi, ces découvertes servent aussi aux aidants : d'après les chercheurs, les résultats de l'étude soulignent l'importance d'une approche thérapeutique globale, prenant en compte les variables du patient et de son soignant, dans le diagnostic et le traitement de la maladie d'Alzheimer[1] précoce.
En effet, à mesure que les capacités cognitives des patients diminuent, les aidants doivent assumer une charge de travail de plus en plus lourde, de plus en plus stressante, épuisante et responsable de leurs propres problèmes de santé physiques et mentaux.
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Des recherches comme celle-ci aident à mieux adapter les traitements et peuvent répondre au besoin de soutien pour alléger le fardeau de ces personnes, tout en continuant à offrir des soins de qualité sans sacrifier leur propre bien-être.
En révélant les 4 facteurs qui influencent la progression de la maladie d'Alzheimer[1], cette étude souligne l'importance d'une approche de traitement qui prend en compte non seulement les patients, mais aussi les aidants. Au fil des recherches sur les causes de démences, la compréhension des déclencheurs du déclin cognitif dans le diagnostic et le traitement de la maladie d'Alzheimer[1] à un stade précoce permet aux professionnels de santé d'élaborer des stratégies plus efficaces pour ralentir la progression de la maladie et offrir un soutien optimal aux patients et à leurs familles.
*Source : Plos One
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[1] Alzheimer
La maladie d’Alzheimer est une maladie qui affecte le cerveau, entraînant des pertes de mémoire et des difficultés à penser clairement, rendant progressivement les tâches quotidiennes plus difficiles.
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[2] Aide à domicile
L’aide à domicile est un service qui accompagne les personnes chez elles en leur apportant une assistance pour les tâches de la vie courante, comme le ménage, les courses, ou…
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[3] AMP
L’AMP (Aide Médico-Psychologique) est un professionnel qui aide les personnes en difficulté, notamment dans les établissements spécialisés, en les soutenant dans leur vie quotidienne et en leur offrant un accompagnement…
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[4] Dépression
La dépression est un état de tristesse profonde et prolongée, où une personne perd l’intérêt pour les activités et se sent épuisée, qui est très fréquent chez les seniors.
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A qui se confier si on ressent en soi certains des symptômes décrits dans l’article?
Bonjour,
Merci de votre commentaire,
Si vous ressentez des symptômes de déclin cognitif, il est important d’en parler d’abord à votre médecin traitant. Il pourra vous orienter vers un neurologue ou un gériatre pour des examens approfondis et une évaluation plus précise de votre état. Il est essentiel de ne pas rester seul face à ces préoccupations et de consulter rapidement.
Bonne journée,
Amandine.