L’accueil en maison de retraite représente une dépense importante : plus de 2 600 € en moyenne par mois, en 2025. Heureusement, plusieurs aides financières permettent d’alléger ce coût. La facture demeure malgré tout élevée : le reste à charge en EHPAD peut facilement dépasser les 2 000 €. Apprenez à le calculer pour mieux comparer les résidences et prévoir votre budget. Découvrez aussi les solutions permettant de financer le séjour et de garantir une prise en charge adaptée dans un environnement sécurisé.
Qu’est-ce que le reste à charge en EHPAD ?
Le reste à charge en EHPAD est la somme qu’il vous reste à payer pour un séjour en maison de retraite, après déduction des aides financières. Il varie d’une résidence à l’autre et peut peser lourd sur le budget d’une famille.
Quel est le reste à charge moyen en 2025 ?
En 2019, le reste à charge moyen en EHPAD s’élevait à 1 957 € par mois, avant prise en charge par l’ASH. Les aides financières perçues représentaient alors 428 € par mois en moyenne, selon la DREES (2025).
En tenant compte de l’évolution des tarifs, le reste à charge en 2025 atteint entre 2 100 € et 2 300 € par mois (hors ASH).
Ces chiffres constituent un repère permettant de comparer les tarifs des établissements et de déterminer le budget nécessaire.
À quoi correspond le reste à charge en maison de retraite ?
Pour connaître votre reste à charge, il est nécessaire de savoir ce que recouvre exactement le coût d’une maison de retraite.
Les frais de séjour en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) comprennent :
- un tarif hébergement journalier, englobant la gestion administrative, les prestations hôtelières (restauration, entretien, etc.) et l’animation de la vie sociale (animations…). Son montant varie selon le type de chambre (simple ou double, habilitée ou non à l’ASH, unité protégée Alzheimer…) ;
- un tarif dépendance, destiné à financer l’accompagnement de la perte d’autonomie. Il couvre notamment l’assistance aux gestes du quotidien (toilette, habillage, repas, déplacements…) et les protections contre l’incontinence. Trois niveaux de tarifs existent, en fonction du degré d’autonomie du résident (GIR 1-2, GIR 3-4 et GIR 5-6).
Les dépenses liées aux soins médicaux et paramédicaux sont, pour leur part, entièrement prises en charge par l’Assurance maladie.
Les frais de séjour qui vous sont facturés dépendent ainsi à la fois de la chambre que vous occupez et de votre niveau d’autonomie.
Votre reste à charge correspond à ce tarif mensuel moins les aides auxquelles vous pouvez prétendre, selon votre profil.
Quelles aides financières réduisent le reste à charge en EHPAD ?
Selon votre situation, vous pouvez avoir droit à une ou plusieurs aides financières pour personnes âgées. Elles contribuent à réduire votre reste à charge et rendent ainsi votre séjour plus accessible.
Allocation personnalisée d’autonomie (APA)
L’APA en EHPAD peut être accordée à tous les résidents dépendants (GIR 1 à 4) de plus de 60 ans. Elle est attribuée sans conditions de ressources, mais son montant dépend de vos revenus.
Elle sert à financer le tarif dépendance, c’est-à-dire les tarifs des GIR 1-2 ou 3-4. Votre niveau de perte d’autonomie est évalué par le médecin coordonnateur de la résidence. Si vous bénéficiez déjà de l’APA à domicile, le Conseil départemental peut aussi s’appuyer sur cette évaluation antérieure pour simplifier la démarche.
Montant de l’APA et reste à charge du tarif dépendance
Le montant de l’APA correspond au tarif dépendance de votre GIR moins une participation calculée selon vos ressources mensuelles.
- Si vos revenus sont inférieurs à 2 799,19 € (en 2025), votre participation est égale au ticket modérateur, c’est-à-dire au tarif dépendance des GIR 5-6. Le reste à charge pour la dépendance est alors en moyenne de 190 € par mois.
- Au-delà de 2 799,19 €, votre participation augmente progressivement. Elle est calculée à partir du ticket modérateur et du tarif dépendance de votre GIR.
En 2025, l’aide versée au titre de l’APA s’élève en moyenne à quelque 440 € par mois. Elle contribue à diminuer le budget à prévoir pour la dépendance.
Exemple de calcul du reste à charge pour la dépendance
Prenons un exemple concret :
M. Dupond, classé en GIR 1, réside dans un EHPAD à Bourges. Les tarifs dépendance journaliers y sont les suivants :
- 6 € en GIR 5-6 ;
- 22 € en GIR 1-2.
Ses revenus mensuels s’élèvent à 4 400 €. Sa participation à l’APA est calculée ainsi :
TD 5/6 + 80 % (TD 1/2 – TD 5/6) = 180 + 80 % (660 – 180) = 564 € par mois (sur une base de 30 jours).
(* TD signifie tarif dépendance)
Son reste à charge pour la perte d’autonomie est donc de 564 € par mois.
Les aides au logement (APL et ALS)
Les aides au logement permettent d’alléger les frais liés à l’hébergement. Elles sont versées par la CAF ou la MSA, et concernent les personnes disposant de ressources modestes.
L’aide personnalisée au logement (APL) est accordée uniquement dans les EHPAD conventionnés.
Dans les autres établissements, il est possible de demander l’allocation de logement sociale (ALS).
Montant de l’aide au logement
Le montant de l’aide varie en fonction de plusieurs critères :
- vos revenus mensuels ;
- votre situation familiale ;
- le tarif hébergement facturé ;
- la localisation géographique de la maison de retraite.
Exemple de calcul de l’APL et du reste à charge du tarif hébergement en EHPAD
Prenons un exemple :
M. Bernard, célibataire sans enfant, vit dans un EHPAD à Orléans. Ses seuls revenus sont une pension de 1 000 € par mois, tandis que la redevance mensuelle dans cet établissement s’élève à 2 130 €.
D’après le simulateur de la CAF, il peut recevoir 421 € d’APL par mois.
Son reste à charge pour l’hébergement est donc de 1 709 € par mois.
Réduction d’impôt pour les dépenses d’accueil en EHPAD
La réduction d’impôt pour les dépenses d’accueil en établissement pour personnes dépendantes est un avantage fiscal destiné aux résidents en EHPAD ou en USLD. Elle permet de réduire le coût du séjour.
Conditions de la réduction d’impôt
Il n’existe pas de condition d’âge pour en bénéficier.
Pour être éligible, vous devez supporter des dépenses liées à la dépendance. Mais, la réduction s’applique sur l’ensemble des frais de séjour : hébergement et dépendance, après déduction des autres aides éventuelles, notamment l’APA.
En pratique, ce dispositif concerne uniquement les résidents imposables, généralement non bénéficiaires des aides au logement.
Montant de la réduction d’impôt
La réduction d’impôt est égale à 25 % des dépenses, dans la limite annuelle de 10 000 € par résident. Elle peut donc atteindre jusqu’à 2 500 € par an.
Exemple de calcul du reste à charge après réduction d’impôt
Voici un exemple pour illustrer cet avantage :
M. Tissier, relativement autonome (GIR 5), réside dans un EHPAD à Paris, facturant 3 579 € par mois pour son GIR.
Ses pensions et épargnes lui assurent un revenu mensuel de 4 000 €. Il n’a droit ni à l’APA ni à l’aide au logement. En revanche, il est imposable et bénéficie d’une réduction d’impôt d’environ 208 € par mois.
Son reste à charge en EHPAD s’élève alors à 3 201 € par mois.
Astuce : les conseillers Cap Retraite peuvent vous aider à calculer votre budget et vous guider dans vos demandes d’aides financières.
Comment payer son séjour en EHPAD quand le reste à charge dépasse les revenus ?
Même avec les aides financières, le reste à charge en EHPAD reste souvent trop élevé pour les seniors et leurs familles.
Les trois-quarts des résidents n’ont pas les revenus nécessaires pour faire face au coût de leur séjour (DREES, 2022).
L’aide sociale à l’hébergement (ASH)
L’aide sociale à l’hébergement (ASH), versée par le département, peut couvrir la partie du reste à charge que vous ne pouvez pas assumer.
Conditions pour bénéficier de l’ASH
L’ASH concerne les résidents dont les ressources sont insuffisantes pour payer le séjour. Elle peut être demandée à partir de 65 ans, ou dès 60 ans en cas d’inaptitude au travail.
Pour en bénéficier, vous devez occuper une place habilitée à l’aide sociale.
Il existe une exception, lorsque votre situation financière s’est dégradée avec les années. Dans ce cas, si vous résidez depuis plus de 5 ans dans le même EHPAD, vous pouvez demander l’ASH, même si la structure n’est pas entièrement habilitée.
Obligation alimentaire et ASH
L’ASH n’est pas attribuée automatiquement. Elle fait intervenir l’obligation alimentaire.
Autrement dit, le département se tourne avant tout vers les proches qui ont l’obligation de vous aider d’après le Code civil. Les personnes susceptibles de participer financièrement sont vos enfants, ascendants, gendres, belles-filles et beaux-parents. En revanche, les petits-enfants ne sont pas concernés.
L’ASH est également récupérable sur votre succession, ce qui peut constituer un frein important…
Ces conséquences financières pour les proches découragent d’ailleurs de nombreuses personnes âgées. Seulement 20 % des résidents en EHPAD ont réellement recours à l’ASH (DREES, 2022).
Autres solutions pour financer le séjour en maison de retraite
Plusieurs solutions peuvent aider à financer le reste à charge en maison de retraite. Le choix dépend de votre situation personnelle, mais aussi de ce que vous souhaitez conserver ou transmettre.
L’assurance dépendance – une solution à anticiper
L’assurance dépendance peut être souscrite, généralement avant 70 ans, auprès d’une compagnie d’assurance, d’une mutuelle ou d’une institution de prévoyance.
Elle permet de percevoir une rente en cas de perte d’autonomie. Cette somme pourra alors être utilisée pour couvrir une partie des frais de séjour en EHPAD.
- Avantages : elle offre une sécurité financière et permet d’anticiper sereinement la dépendance ;
- Inconvénients : elle doit être mise en place suffisamment tôt et représente une dépense mensuelle non négligeable.
La location d’un bien immobilier
Si votre résidence principale est inoccupée, après votre entrée en maison de retraite, ou si vous disposez d’un autre logement, sa mise en location peut être une solution.
- Avantages : vous conservez votre patrimoine immobilier, tout en bénéficiant d’un complément de revenus stable ;
- Inconvénients : vous devez vider le logement de vos effets personnels et en gérer la location (ou déléguer cette tâche). En outre, les loyers sont parfois insuffisants pour couvrir la totalité des frais.
La vente en viager
La vente en viager est une transaction immobilière qui permet d’obtenir des revenus réguliers, en cédant un bien sans nécessairement s’en séparer immédiatement. Elle peut ainsi contribuer au financement de votre séjour en EHPAD.
En échange du bien vendu en viager, vous percevez deux types de revenus :
- un bouquet, c’est-à-dire un capital versé dès la signature du contrat de vente, entièrement exonéré d’impôt ;
- une rente viagère, versée périodiquement et garantie à vie par l’acheteur.
Il en existe deux formes :
- le viager occupé : vous conservez l’usufruit du logement. Par conséquent, votre conjoint peut continuer à y vivre ou vous pouvez le mettre en location ;
- le viager libre : vous cédez l’usufruit et l’acheteur peut occuper le bien immédiatement. Dans ce cas, la rente est généralement plus élevée et elle couvre mieux vos frais en EHPAD.
L’inconvénient de cette solution est qu’il s’agit tout de même d’une vente : elle modifie le patrimoine que vous laissez à vos héritiers.
À retenir : il existe toujours des solutions pour couvrir le reste à charge en EHPAD, mais elles ne répondent pas toutes aux mêmes besoins. Le choix peut être délicat. Il est important d’en discuter avec vos proches ou avec une assistante sociale, qui pourra vous aider à évaluer la meilleure option selon votre situation.

Questions fréquentes
Mon reste à charge en maison de retraite dépend-il de mes revenus ?
Oui. Votre reste à charge varie selon les aides financières auxquelles vous pouvez prétendre, elles-mêmes calculées en fonction de vos revenus.
Les ressources de mon conjoint influencent-elles le coût final de mon séjour en EHPAD ?
Oui. La plupart des aides en maison de retraite tiennent compte des ressources du couple. Pour l’APA en EHPAD, les revenus sont additionnés puis divisés par deux. Pour l’ASH, votre conjoint peut être sollicité, au titre du devoir de secours entre époux.
Existe-t-il des simulateurs de reste à charge ?
Oui. Le comparateur du site gouvernemental pour-les-personnes-âgées permet d’estimer les restes à charge dans 2 à 3 EHPAD (avec un tarif dépendance GIR 5-6). Pour une estimation plus précise de l’APL, vous pouvez utiliser le simulateur de la CAF ou celui du portail mesdroitssociaux.gouv.fr. En outre, les conseillers Cap Retraite peuvent vous aider à calculer votre reste à charge dans différentes résidences.
Sources :
DREES. 2022. L’aide et l’action sociales en France. Perte d’autonomie, handicap, protection de l’enfance et insertion. Panoramas de la DREES.
DREES. 2025. L’aide sociale aux personnes âgées ou handicapées. Perte d’autonomie et handicap. Panoramas de la DREES.
Pirès Beaune. C. 2023. Garantir la prise en charge des personnes âgées en établissement, encadrer leur reste à charge. Rapport à la Première ministre.
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