La maladie de Parkinson affecte chaque personne d’une manière différente. Les symptômes peuvent être ressentis différemment d’un patient à l’autre. Leur intensité et l’ordre dans lequel ils se manifestent varient. L’évolution de cette maladie neurodégénérative suit néanmoins un modèle typique. On distingue ainsi cinq stades de la maladie de Parkinson.
La maladie de Parkinson est une pathologie neurodégénérative : les facultés motrices et cognitives du patient se dégradent progressivement. Au fil des ans, les symptômes évoluent et la perte d’autonomie s’installe, entraînant la dépendance. Pour plus d’informations sur les causes de la maladie de Parkinson.
On distingue différentes étapes de Parkinson, décrivant la progression de la pathologie et de ses conséquences sur la vie du malade.
L’évolution de la maladie de Parkinson se fait en trois grandes phases, elles-mêmes divisées en stades plus spécifiques. Les trois principales phases de Parkinson sont les suivantes :
L’échelle d’évaluation unifiée de la maladie de Parkinson, UPDRS (Unified Parkinson Disease Rating Scale), définit les différents stades de Parkinson, dans sa 5e section (Hoehn and Yahr Staging).
Cette classification en phases progressives sert à évaluer l’efficacité des traitements et adapter la prise en charge. Elle permet en effet de constater l’étendue de l’incapacité du patient et d’évaluer la progression de la maladie de Parkinson avant et après le traitement.
Les cinq stades de Parkinson sont les suivants, d’après le système de classification Hoehn-Yahr (inclus dans l’échelle UPDRS) :
À noter : l’échelle de Hoehn et Yahr a été légèrement modifiée en 1983, par Larsen et coll. Quelques changements mineurs ont été introduits, mais ils ne changent pas sérieusement la classification en 5 stades de la maladie de Parkinson.
Au premier stade de la maladie de Parkinson, les symptômes sont légers et n’interfèrent pas encore avec les activités quotidiennes. Ils touchent un seul côté du corps (atteinte unilatérale) et les facultés de la personne ne sont presque pas affectées.
Les symptômes sont si discrets que la personne ne consultera pas toujours un médecin à ce stade. D’ailleurs, même si le malade va voir un docteur, celui-ci ne sera pas toujours capable de poser un diagnostic à ce stade.
Les symptômes sont alors généralement les suivants :
Durée : de quelques mois à plusieurs années.
Il diffère peu du premier stade de la maladie de Parkinson. L’atteinte devient également axiale : les symptômes touchent la nuque et la colonne vertébrale.
Le patient éprouve une raideur ou une rigidité dans les muscles du tronc, pouvant entraîner des douleurs dans le cou ou le dos.
Le deuxième stade de la maladie de Parkinson s’inscrit dans la phase précoce de la pathologie. Il se caractérise par l’étendue des symptômes parkinsoniens des deux côtés du corps (atteinte bilatérale).
Les symptômes peuvent alors être les suivants :
Le diagnostic de la maladie de Parkinson est encore difficile à ce stade, sauf quand le patient présente tous les symptômes y compris des tremblements. Lorsque les seuls symptômes sont une lenteur des mouvements ou l’absence de mouvements spontanés, ces derniers peuvent être interprétés comme un signe de vieillissement.
À ce stade, le malade de Parkinson peut encore vivre seul, mais les activités du quotidien peuvent être plus difficiles à réaliser ou prendre plus longtemps.
À ce stade de la maladie de Parkinson, l’équilibre commence à être légèrement altéré, on parle d’instabilité posturale. Il ne s’agit pas d’une perte d’équilibre à proprement parler.
Le test de rétropulsion (pull test) de l’échelle UPDRS est généralement effectué à ce stade. Le but : vérifier si la personne est capable d’adapter sa posture après une perturbation externe.
Le professionnel de santé se tient derrière le patient et le tire vers l’arrière, lui demandant de rétablir son équilibre. Faire trois pas ou plus vers l’arrière (ou n’en faire aucun) pour se redresser est un signe d’instabilité de la posture.
Le troisième stade de la maladie de Parkinson est considéré comme une étape intermédiaire dans la progression de la pathologie. Celle-ci a déjà bien évolué, pendant 3 à 7 ans, et commence à avoir une répercussion plus sérieuse sur le quotidien du malade.
Le stade intermédiaire se caractérise par une perte de l’équilibre et la lenteur des mouvements (bradykinésie). La personne devient incapable d’effectuer les ajustements rapides, automatiques et involontaires nécessaires pour éviter de tomber. Résultat : son équilibre est compromis et les chutes se multiplient.
La plupart des autres symptômes de la maladie de Parkinson sont présents à ce stade. Le diagnostic ne fait plus de doute à ce moment-là.
À ce stade, la personne atteinte de Parkinson est encore totalement autonome dans les activités de la vie quotidienne (AVQ), comme la toilette, l’habillage et l’alimentation. Même s’il n’y a pas perte d’autonomie à proprement parler, la réalisation de ces actes devient de plus en plus difficile. Le patient peut néanmoins continuer ses activités sans aide extérieure.
Si son emploi ne requiert pas une dextérité physique particulière, il peut continuer à travailler à ce stade de la maladie de Parkinson.
Au quatrième stade de la maladie de Parkinson, les symptômes deviennent de plus en plus graves et handicapants. La lenteur des mouvements s’accroît.
Le patient peut encore se tenir debout ou marcher seul, mais avec difficultés. L’aide d’un déambulateur sera précieuse pour prévenir les chutes et faciliter la marche.
La personne atteinte de Parkinson à ce stade est incapable d’effectuer seule de nombreux actes de la vie quotidienne. La perte d’autonomie est plus prononcée et le maintien à domicile se complique. L’adaptation du domicile sera nécessaire, ainsi que la mise en place d’une aide à domicile.
Il sera souvent plus simple d’opter pour un accueil en Ehpad. Le cadre sécurisé permettra d’éviter les accidents. En outre, le personnel spécialisé pourra aider le résident dans les tâches du quotidien et stimuler les facultés restantes.
Le stade final de la maladie de Parkinson se caractérise par une incapacité à se déplacer sans aide. La personne est alitée ou ne peut se déplacer qu’en fauteuil roulant.
Le patient ne peut pas se lever d’une chaise ou sortir du lit sans aide. Il a tendance à tomber lorsqu’il se tient debout ou tente de se retourner. La personne qui marche encore, avec de l’aide, peut s’arrêter brusquement ou trébucher.
Une surveillance permanente est nécessaire à ce stade de Parkinson pour éviter les chutes. En outre, la personne a besoin d’assistance dans toutes les activités de la vie quotidienne. Elle ne peut pas assurer son hygiène ou s’alimenter seule.
D’autres symptômes neurologiques et psychologiques se manifestent à ce stade :
Bon à savoir : la maladie de Parkinson évolue de façon très individuelle chez chacun. Les symptômes parkinsoniens peuvent se manifester de manière variée et à un moment différent chez chacun.
Certains patients n’atteignent jamais le stade final de Parkinson. Leurs symptômes peuvent être graves et invalidants, mais restreints à un seul côté du corps. Certains malades n’ont qu’une partie des symptômes connus et sont épargnés par certaines manifestations de la pathologie.
L’échelle de Hoehn et Yahr fait référence uniquement aux symptômes moteurs observés à chaque stade de la maladie de Parkinson.
Comme les autres maladies neurodégénératives, à l’exemple d’Alzheimer, la maladie de Parkinson entraîne également de nombreux symptômes non moteurs. Ces symptômes peuvent apparaître à n’importe quel stade de Parkinson, souvent même avant les manifestations motrices de la pathologie. Il s’agira alors de signes avant-coureurs de Parkinson.
Les premiers symptômes non moteurs de Parkinson sont les suivants :
Des troubles cognitifs peuvent également apparaître au stade précoce de la maladie de Parkinson :
À un stade plus avancé de la maladie de Parkinson, des troubles mentaux peuvent se manifester, notamment :
Est-il réellement possible de freiner la progression de la maladie de Parkinson ? Les scientifiques explorent diverses options – des médicaments à la pleine conscience – mais la prévention commence à la maison.
Alimentation saine et exercice régulier : un duo vital
Une nutrition centrée sur des aliments complets et un régime méditerranéen, associée à l’exercice physique régulier, a montré des effets prometteurs sur le ralentissement de Parkinson. Un régime riche en légumes, fruits, noix, graines, poissons, huiles d’olive et de coco est recommandé. L’exercice, essentiel pour une santé optimale, doit être pratiqué au moins 2,5 heures par semaine. Il améliore l’équilibre, réduit le risque de chute, et a des effets bénéfiques sur la fonction cardiaque, la mémoire et l’humeur.
Conseils pour une activité physique efficace :
Exploration des avancées thérapeutiques
Les traitements actuels de Parkinson incluent divers médicaments et approches, visant à réduire l’évolution de la maladie :
Ainsi, un mode de vie sain combinant alimentation équilibrée, exercice régulier et traitement médical adapté constitue la base d’une meilleure gestion de la maladie de Parkinson. Ces stratégies, tout en améliorant la qualité de vie, pourraient contribuer à ralentir l’évolution de la maladie.
Les traitements existant aujourd’hui jouent un rôle décisif sur la façon dont chaque stade de la maladie de Parkinson est vécu par la personne.
Au stade précoce de la maladie de Parkinson, les symptômes sont encore limités et le patient peut souvent se passer de traitement. Lorsque les symptômes deviennent gênants, un traitement dopaminergique (L-dopa) est instauré. Malheureusement, le traitement ne permet pas de stopper la progression de la maladie.
La prise en charge médicamenteuse va permettre de soulager les symptômes du patient pendant plusieurs années. Résultat : la personne peut continuer à mener une vie normale tant que le traitement reste efficace et les effets secondaires limités. D’aucuns parlent de « lune de miel », même si le terme banalise la maladie, d’après France Parkinson.
Au bout de 5 à 6 ans de traitement, des complications motrices se manifestent. Il s’agit d’effets indésirables liés au traitement et se distinguant des symptômes mêmes de la maladie.
Le patient va souffrir des fluctuations de l’efficacité du traitement, qui se manifestent par des « phases on-off » se succédant au cours de la journée.
Le traitement doit être ajusté, en adaptant les horaires d’administration et la posologie. Il peut être associé à d’autres options thérapeutiques. Une pompe à dopamine est parfois utilisée pour administrer de la L-dopa de façon continue.
Le neurologue peut aussi préconiser la stimulation cérébrale profonde pour améliorer la continuité de l’efficacité du traitement.
Au stade le plus avancé de la maladie de Parkinson, des symptômes cognitifs non moteurs se manifestent également. Le traitement dopaminergique ne peut pas les réduire.
À ce stade terminal de la maladie de Parkinson, les symptômes moteurs deviennent de plus en plus sévères malgré le traitement. La dyskinésie secondaire aux médicaments est de plus en plus handicapante.
En phase terminale, l’état des malades est plus fragile et les problèmes de santé se multiplient. Pour soulager les douleurs liées aux symptômes moteurs et la douleur centrale parkinsonienne, des soins palliatifs peuvent s’avérer nécessaires. Le but : garantir la qualité de vie.
Aujourd’hui, la plupart des personnes atteintes de la maladie de Parkinson vivront aussi longtemps, ou presque, que les autres.
Les signes de fin de vie d’un patient Parkinson sont les suivants :
Les deux principales causes de décès associées à la maladie de Parkinson sont les suivantes :
Dans la maladie de Parkinson, l’espérance de vie peut être réduite d’un ou deux ans par les complications de la pathologie.
Les sujets parkinsoniens décèdent en moyenne à l’âge de 83,3 ans, d’après une étude de Santé publique France, réalisée entre 2009 et 2015. Plus de 9 patients sur 10 meurent après l’âge de 70 ans.
Après diagnostic, 6 hommes sur 10 survivent plus de 5 ans, contre 7 femmes sur 10. Néanmoins, le risque de mourir est 2 fois plus élevé chez les patients atteints de la maladie de Parkinson que chez un sujet non malade d’âge et de sexe similaires.
L’aide sociale à l’hébergement (ASH) est l’une des principales aides financières pour les personnes âgées ou handicapées aux faibles ressources.…
L’accueil de jour Alzheimer est une solution d’accompagnement des personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’un autre trouble…
La norme PMR énonce un ensemble de règles visant à permettre aux personnes à mobilité réduite d’accéder en toute sécurité…
Les personnes âgées et celles en perte de mobilité rencontrent souvent des difficultés pour se déplacer en toute sécurité. Les…
La garde de nuit à domicile permet aux personnes âgées, handicapées ou malades de continuer à vivre chez elles en…
Les troubles chroniques sont le signe de problèmes médicaux altérant les facultés cognitives d’une personne. Ils comprennent notamment des problèmes…
Voir les commentaires
Très informatif, je suis au début de la maladie alors j’avais besoin d’informations
Je découvre cette maladie, ma compagne vient d'en être diagnostiqué.
L'article explique très bien les phases et n'est pas alarmiste. On veillera a une amélioration de qualité de vie pour le temps "du meilleur" que l'on partagera.
Merci pour cet éclairage.
Très bien expliqué ,mon mari a parkinson , toux beaucoup , et Des clair il la comme un chatouille dans les côtes la gorge , il la 77 ans il les toujours fatigué il dort beaucoup l'après midi , et il se lève tôt matin ,il la l'été pencher , à l'avant , il la des problèmes de constipation, et le soir il la du mal à dormir , il parle lentement parfois je comprend pas , pas mal de fois quand il touxe il s'étouffe ,et des douleur , dans la poitrine,
Merci pour cet article très bien Construit et précis sur la maladie de parkinson. Nous avons un ami très proche qui est atteint. Au moins, on a pu définir où il en était, et ce que sera l’avenir.
Cela peut vous paraître bizarre que nous soyons intéressés de façon précise, mais cela peut nous éviter de faire des maladresses.
Merci.
Bonjour,
Cet article me parait excellent.
J'aurai 88 ans cette année. J'ai été diagnostiqué récemment. D'autre part, je souffre déjà d'une BPCO qui me handicape sérieusement. Que penser de ce cumul ?
Merci.
Bonjour
Je vous remercie pour votre commentaire.
Le cumul du diagnostic de la maladie de Parkinson et de la BPCO à 88 ans peut présenter des défis de gestion de la santé, nécessitant une approche intégrée avec le suivi attentif de professionnels de la santé.
Bonne journée.
Amandine
Bonjour ma maman est âgée de 68 ans et est au stade 5 de la maladie quelle est la durée de vie à pouvoir espérer profiter avec elle . Je vous remercie en avance
Bonjour. Vous écrivez qu'un Parkinsonien mourra en moyenne à 83,3 ans.
Pourriez-vous donner plutôt une durée de vie après diagnostic, en l'occurrence pour le sort d'une proche diagnostiquée à 78 ans ?
Avec mes remerciements anticipés.
Bonjour
Je vous remercie pour votre commentaire.
La durée de vie après le diagnostic de la maladie de Parkinson varie, mais en moyenne, elle peut être d'environ 10 à 20 ans, ce qui signifie qu'une personne diagnostiquée à 78 ans pourrait vivre jusqu'à 88 à 98 ans.
Bonne journée.
Amandine
Très bon article et diagnostic dont nous reconnaissons chez mon frère âgé de 78 ans, actuellement il tombe souvent sans avertissement. Faisant suite à des infections urinaires, il est passé trois semaines aux soins intensifs et 4 semaines en convalescence pour une durée indéterminée.
Bonjour, j’ai été diagnostiqué « Parkinson » ce jour après scintigraphie, j’ai durant plusieurs années alerte mon généraliste sur mes problèmes de tremblements, vertiges....
Il m’aura fallu consulter un autre médecin pour que cet examen soit enfin réalisé....
Je fais dans le « cumul » cancer de la prostate et maintenant Parkinson : il faut « digérer » tout ça......
Enfin un texte clair nous permettant de situer adéquatement l'individu atteint de cette maladie