Selon l’IPSOS (mars 2019), 78 % des Français redoutent de vieillir. Comme dans de nombreux pays, les seniors en France font face à des peurs et des appréhensions spécifiquement liées au vieillissement et aux changements qu’il engendre. Or, ces craintes, souvent exacerbées par des facteurs sociaux, économiques et physiologiques, influencent leur moral et leur perception de l’avenir. Pour mieux les comprendre, découvrez les plus grandes craintes des seniors en France afin de leur apporter les aides nécessaires pour vivre leurs vieux jours en toute sérénité.

1. La perte d’autonomie : 1ʳᵉ crainte des seniors

Perçue comme une menace à la dignité et à l’indépendance, perdre son autonomie, qu’elle soit physique ou cognitive, est la principale préoccupation des seniors en France. Selon une enquête IFOP de juillet 2018, 75 % des seniors associent le vieillissement à la diminution de leurs capacités physiques (mobilité, force) ou mentales (mémoire, clarté d’esprit).

Cette inquiétude de ne plus pouvoir vivre seul chez soi ou de ne plus être capable d’effectuer des tâches quotidiennes comme se déplacer ou gérer ses finances est souvent liée à la perspective de devenir dépendant de ses proches ou d’être placé en établissement spécialisé, comme un EHPAD[1] avec toutes les craintes que génèrent les maisons de retraite. 

2. La peur de la maladie et de l’hospitalisation

Bien souvent, la vieillesse va de pair avec les problèmes de santé. Les maladies graves, qu’elles soient physiques (comme le cancer, les maladies cardiovasculaires) ou neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson) sont une autre source d’angoisse forte chez les seniors, car elles renvoient à :

  • une hospitalisation prolongée ou répétée,
  • une perte de contrôle,
  • une dépendance[2]
  • une fragilité.

Cette sensation de vulnérabilité peut pousser certains à consulter (trop) fréquemment ou, au contraire, à éviter les médecins par peur d’un diagnostic grave.

3. La peur de la mort

Bien qu’universelle, la peur de mourir devient plus tangible avec l’âge, surtout à l’approche des dernières étapes de la vie. Une angoisse souvent accentuée par la perte de proches ou des expériences personnelles de santé fragile. Pour se protéger, certains sexagénaires mettent en place des mécanismes de défense, comme refuser de parler de leur âge ou se concentrer sur des souvenirs passés pour “figer le temps”. Cette peur peut également être liée à l’idée d’une fin de vie[3] non digne, marquée par la souffrance ou l’isolement.

4. La peur de la chute… et de ses conséquences

Perçues comme un début de perte d’autonomie, les chutes font partie des craintes particulièrement fréquentes, surtout après un incident antérieur (syndrome post-chute).

En effet, en entraînant des fractures ou une hospitalisation, les accidents domestiques sont associés à une réduction des activités physiques, ce qui, paradoxalement, augmente le risque de tomber à cause d’une perte de masse musculaire.

craintes des seniors en France

Cette phobie de la chute touche particulièrement les seniors ayant déjà chuté, mais elle peut aussi apparaître sans événement déclencheur, affectant leur mobilité et leur vie sociale.

5. L’isolement social et la solitude

Avec l’âge, les personnes peuvent perdre leur conjoint, leurs amis ou voir leurs enfants s’éloigner géographiquement. Autant d’événements de la vie qui, selon une étude des Petits Frères des Pauvres (CSA, 2017), font que 900 000 seniors en France souffrent d’isolement, dont 300 000 sont en situation de “mort sociale” (sans relations significatives).

Non seulement la solitude est une source d’angoisse, mais elle aggrave aussi les troubles anxieux et dépressifs.

6. Les préoccupations financières

Selon une enquête CSA, 36 % des retraités craignent de manquer d’argent. Une peur alimentée notamment par :

  • l’incertitude économique et l’augmentation du coût de la vie,
  • la baisse de revenus à la retraite,
  • les coûts associés à la perte d’autonomie (soins, aide à domicile[4], établissements spécialisés). 

Cette projection négative les incite à économiser et à se priver de partir en vacances, s’octroyer des sorties, etc.

7. La peur de l’insécurité

Si l’insécurité en France est une préoccupation générale, ce sentiment est plus marqué chez les seniors, notamment en lien avec les agressions ou les cambriolages. Une étude de l’IAU Île-de-France montre que les personnes âgées, en particulier les femmes, expriment une préoccupation sécuritaire plus forte, même si les données factuelles indiquent un faible taux de victimisation (8,7 % de vol, violence physique, menace ou injure en 2018, contre 18,6 % des 35-59 ans et 28,2 % des 14-34 ans). 

Malgré les chiffres, cette préoccupation demeure et peut inciter les personnes âgées à limiter leurs déplacements et accentuer leur isolement.

8. L’angoisse vespérale et les troubles du sommeil

La nuit est un moment particulièrement anxiogène pour de nombreux seniors. L’angoisse vespérale, qui survient à la tombée de la nuit, est liée à la confrontation des peurs refoulées pendant la journée, comme la solitude ou la mort.

Les troubles du sommeil, souvent causés par des facteurs physiologiques (douleurs, problèmes urinaires) ou psychologiques (anxiété, dépression[5]), amplifient ce sentiment d’insécurité et altèrent le bien-être moral.

angoisse vespérale

9. L’âgisme et le regard des autres

Les seniors redoutent souvent le regard négatif de la société, qui associe fréquemment la vieillesse à la fragilité ou à l’inutilité. Une étude CSA (2019) indique que l’attitude des autres envers les seniors les fait “se sentir vieux” (note de 6,2/10). Cette peur de l’âgisme mine leur confiance en eux et renforce leur sentiment d’exclusion sociale.

Si elles peuvent sembler naturelles avec l’âge, les peurs des seniors en France,  non prises en charge, peuvent conduire à des troubles anxieux, à la dépression ou à un réel isolement. Autant de dommages collatéraux dangereux qui freinent leur épanouissement dans cette étape de la vie. Pour les apaiser et améliorer leur santé mentale, pensez, en tant que famille, à certaines solutions pour veiller sur eux comme : la téléassistance, les activités sociales, des activités physiques adaptées, la psychothérapie ou les aménagements du domicile

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