L’heure de la retraite a sonné pour vous ? Alors vous savez déjà que votre déclaration fiscale change significativement. Ce que beaucoup ignorent pourtant, c’est que l’abattement fiscal de 10 % sur les pensions pourrait bien être remplacé par un abattement forfaitaire de 2 000 € par personne, applicable dès la déclaration effectuée en 2026 sur les revenus de 2025. S’il est confirmé, ce nouveau dispositif permetttra aux retraités aux pensions modestes de continuer à bénéficier d’un allègement fiscal, tandis que ceux aux pensions plus élevées pourront constater une légère hausse de leur imposition.
L’abattement fiscal des retraités : un avantage transformé
À partir de 2026, l’abattement fiscal de 10 % sur les pensions de retraite pourrait être supprimé et remplacé par un abattement forfaitaire de 2 000 € par personne. Ce dispositif est prévu dans le projet de loi de finances pour 2026, mais n’a pas encore été adopté.
S’il entre en vigueur, il concernera la déclaration effectuée en 2026 sur les revenus de 2025. Il s’appliquera alors automatiquement avant le calcul de l’impôt[1] et permettra aux retraités aux pensions modestes de continuer à bénéficier d’un allègement fiscal, tout en limitant l’effet sur les pensions plus élevées.
Cette réforme est proposée pour rééquilibrer la fiscalité des retraités. Toutefois, elle impacte directement le budget de nombreux seniors, ce qui peut représenter une hausse de l’impôt pour ces foyers.
Le mécanisme actuel (abattement de 10 %) est conservé pour l’instant. Le nouveau dispositif ne concerne donc pas l’impôt 2025 (payé sur les revenus de 2024).

Qui sera touché ? Impact selon votre niveau de revenus
La bonne nouvelle : tous les retraités ne seraient pas affectés de la même façon par cette éventuelle suppression.
| Niveau de revenus | Impact de l’abattement forfaitaire de 2 000 € |
| Non imposables | L’abattement continue de s’appliquer ; pas d’impôt à payer. |
| Modestes | L’abattement limite l’impact fiscal, mais une légère hausse de l’impôt peut se faire sentir. |
| Aisés | Les pensions plus élevées subissent la hausse la plus marquée malgré l’abattement forfaitaire. |
Exemple concret :
Jean, retraité « modeste », perçoit 18 000 € de pension annuelle.
- Avec l’abattement actuel de 10 %, il déduit 1 800 €, soit un revenu imposable de 16 200 €.
- Avec le futur abattement forfaitaire de 2 000 €, son revenu imposable serait de 16 000 €.
👉 Il y gagne légèrement : environ 200 € de revenu imposable en moins.
À l’inverse, Claire, retraitée « aisée », touche 50 000 € par an.
- L’abattement de 10 % lui procure 4 399 € de déduction (plafond maximal), soir un revenu imposable de 45 601 €.
- Avec le forfait de 2 000 €, son revenu imposable grimperait à 48 000 €.
👉 soit 2 399 € de plus imposés, entraînant une hausse d’impôt notable.
3 stratégies concrètes pour compenser la perte de l’abattement
Voici trois solutions efficaces pour réduire votre facture fiscale :
1. Le Plan d’Épargne Retraite (PER) : un levier puissant
Le PER constitue l’un des outils de défiscalisation les plus avantageux. Les versements effectués sont déductibles de votre revenu imposable, dans la limite d’un plafond légal. À la sortie, vous pouvez opter pour une rente, un capital, ou combiner les deux approches.
Ce dispositif est particulièrement intéressant pour les retraités qui cumulent pension et activité professionnelle.
2. Les dons aux associations : générosité et fiscalité
Vos dons aux associations reconnues d’utilité publique ouvrent droit à une réduction d’impôt égale à 66 % du montant du don, dans la limite de 20 % de votre revenu imposable. Pour certains organismes d’aide aux personnes en difficulté, la réduction est encore plus favorable dans la limite d’un plafond spécifique.
L’occasion de soutenir des causes qui vous tiennent à cœur tout en allégeant votre imposition.
Bon à savoir – Dons majorés à 75 %
Depuis la loi de finances 2025, certains dons bénéficient d’un taux de réduction d’impôt porté à 75 %, dans la limite de 1 000 € par an. Le projet de loi de finances pour 2026 prévoir de relever ce plafond à 2 000 €.
Sont concernés notamment les dons effectués à des organismes d’aide aux personnes en difficulté (comme les Restos du Cœur, la Croix-Rouge, le Secours populaire, etc.).
Au-delà de ce plafond, le taux classique de 66 % s’applique, dans la limite de 20 % du revenu imposable.
Cette mesure encourage la solidarité envers les associations de terrain, particulièrement actives auprès des publics précaires.
Avance automatique sur votre réduction d’impôt
Depuis 2019, les contribuables ayant déjà fait des dons ouvrant droit à une réduction d’impôt bénéficient d’une avance de 60 % du montant estimé de la réduction, versée chaque mois de janvier par l’administration fiscale.
Le solde est ensuite ajusté l’été suivant, après la déclaration annuelle de revenus.
Cela permet de profiter plus tôt du bénéfice fiscal lié à vos dons, sans attendre la fin de l’année.
3. Le crédit d’impôt pour l’emploi à domicile
Si vous employez une aide à domicile[2], une partie des sommes versées (salaires et charges) vous revient sous forme de crédit d’impôt. Ce dispositif s’applique même si vous n’êtes pas imposable – vous recevez alors un remboursement de l’administration fiscale. Une mesure particulièrement avantageuse pour les seniors ayant besoin d’assistance au quotidien.
Le crédit d’impôt pour l’emploi à domicile correspond à 50 % des sommes dépensées (salaires et cotisations comprises).
Les dépenses sont prises en compte dans la limite de 12 000 € par an et par foyer, avec une majoration de 1 500 € par enfant à charge ou membre du foyer âgé de plus de 65 ans, sans pouvoir dépasser 15 000 € au total.
Si vous employez pour la première fois une aide à domicile, le plafond annuel passe à 15 000 €, majorable jusqu’à 18 000 € selon votre situation.
Et pour les foyers comptant une personne invalide ou en perte d’autonomie, le plafond peut atteindre 20 000 €.
Grâce à l’avance immédiate du crédit d’impôt, vous ne payez plus qu’environ la moitié de la facture chaque mois. L’État verse automatiquement l’autre moitié à votre prestataire.
Anticiper dès maintenant pour optimiser sa fiscalité
L’anticipation reste votre meilleure alliée face aux changements fiscaux. Voici comment agir selon votre situation :
Pour les retraités non imposables
Même si vous n’êtes pas concerné directement, restez vigilant sur vos revenus globaux. Un léger dépassement du seuil d’imposition pourrait vous faire basculer dans la catégorie des contribuables imposables.
Vous pouvez aussi profiter du crédit d’impôt, puisqu’il s’agit d’un remboursement qui concerne tous les contribuables.

Pour les retraités aux revenus modestes
Privilégiez les placements exonérés d’impôt comme le Livret A ou le LDDS. Ces supports, bien que faiblement rémunérés, présentent l’avantage d’une totale exonération fiscale.
Si vous effectuez des travaux d’amélioration énergétique dans votre logement, n’oubliez pas de solliciter MaPrimeRénov’, qui peut réduire significativement votre facture.
Pour les retraités aisés
- Assurance-vie : après 8 ans de détention, vous bénéficiez d’un abattement annuel de 4 600 € pour une personne seule (9 200 € pour un couple) sur les gains réalisés.
- Investissement locatif : des dispositifs comme Loc’Avantages ou Denormandie offrent des réductions d’impôt substantielles.
- Groupements forestiers ou FIP-FCPI : ces placements alternatifs présentent des avantages fiscaux intéressants, mais comportent aussi des risques et des contraintes de blocage.
Face à ce changement, l’anticipation et l’optimisation fiscale restent importantes pour protéger le pouvoir d’achat à la retraite. Un conseiller fiscal ou patrimonial pourra aider à identifier les stratégies les plus adaptées.
Questions fréquentes
Puis-je cumuler plusieurs dispositifs (PER, dons, crédit d’impôt) ?
Oui, mais attention au plafonnement global des niches fiscales : le total des réductions et crédits d’impôt ne peut pas dépasser 10 000 € par an et par foyer. Ce plafond concerne les avantages liés aux investissements ou dons, mais n’inclut pas certains crédits à vocation sociale, comme l’emploi à domicile.
Les placements défiscalisants sont-ils sans risque ?
Non. Les dispositifs comme le PER, le Loc’Avantages, les FIP-FCPI ou les investissements immobiliers ont chacun leurs conditions strictes, leurs durées d’engagement et des risques de perte ou de blocage.
Avant d’investir, mieux vaut simuler votre situation ou consulter un conseiller fiscal ou patrimonial pour évaluer le rendement réel après impôt.
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[1] Impôt
L’impôt est une somme d’argent que les citoyens et les entreprises paient régulièrement au gouvernement. Cet argent est utilisé pour financer des services publics comme les écoles, les routes, et…
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[2] Aide à domicile
L’aide à domicile est un service qui accompagne les personnes chez elles en leur apportant une assistance pour les tâches de la vie courante, comme le ménage, les courses, ou…
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L’abattement spécial pour tous les retraités de plus de 65 ans, article 157 bis du CGI est il maintenu budget 2026
Bonjour
Je vous remercie pour votre commentaire.
Il est conseillé de vous renseigner directement auprès des services fiscaux compétents.
Bonne fin de journée.
Amandine
pas assez précis sur les personnes modestes, aisées .
A partir de quel montant est-ce défini svp.
Merci
Bonjour
Je vous remercie pour votre commentaire.
Il est conseillé de vérifier les seuils exacts auprès de l’administration fiscale.
Bonne journée.
Amandine