Retourner à la maison après une hospitalisation, c’est un soulagement, parfois une source d’inquiétude. Pour l’aidant familial, tout s’accélère dans les premières 72 heures. Anticiper, organiser, sécuriser, trouver du répit… Pas le temps de tâtonner. Il s’agit de réagir vite pour que la transition se fasse sans heurts, pour soi et pour son proche. Les démarches s’enchaînent, les questions affluent, les interlocuteurs à contacter se multiplient. Ce guide propose une approche méthodique et concrète pour traverser ce moment charnière, réduire la charge mentale et éviter l’épuisement.

Questions clés à traiter dès l’annonce de la sortie de l’hôpital 

Avant même le retour à domicile, l’aidant familial doit clarifier plusieurs points cruciaux. 

  • Peut-on gérer les soins à la maison ? 
  • Le logement est-il adapté – ou faut-il installer du matériel médical, revoir l’ergonomie des pièces ? 
  • Qui, dans l’entourage ou parmi les professionnels, pourra relayer l’aidant si nécessaire ? 

Les démarches administratives, souvent complexes, doivent être anticipées : aides financières, autorisations, droits sociaux. Parfois, malgré la volonté, le maintien à domicile[2] n’est pas possible immédiatement ; des solutions d’hébergement temporaire existent, il faut les connaître et pouvoir y accéder sans délai.

préparation du retour à domicile d'un senior après une hospitalisation

Contacts prioritaires à mobiliser sans attendre

Dès les premières heures, certains relais doivent être sollicités :

  • Le service social de l’hôpital reste le pivot de la coordination. L’assistant(e) social(e) de l’établissement guide, oriente, ouvre les droits, met en lien avec les dispositifs adaptés. 
  • Ensuite, place au point d’information local (CLIC[3], Maison des aînés, guichet autonomie, etc.), souvent méconnu, pourtant inestimable pour cartographier les ressources du territoire. 
  • Le CCAS (Centre communal d’action sociale) ou la mairie complète le dispositif, notamment pour les aides municipales, l’accès aux services d’aide à domicile[1], les démarches de financement. 
  • Un réflexe utile : noter le 0 800 360 360, numéro national gratuit, pour joindre en urgence les acteurs locaux du handicap, des soins et du soutien aux proches.

Organiser l’accompagnement à domicile : dispositifs et matériels

Assurer un retour à domicile sûr et serein passe par l’organisation rapide des soins et l’adaptation du logement. 

Services et soins à déployer rapidement

  • Service Prado de l’Assurance maladie : suivi post-hospitalisation, organisation du retour, mise en place de soins et d’aides à domicile. À solliciter directement auprès de l’équipe médicale avant la sortie.
  • Hospitalisation à domicile (HAD) : réservée aux situations complexes, elle permet d’assurer des soins techniques à la maison, sur prescription médicale.
  • SSIAD[5] (services de soins infirmiers à domicile), SAAD (services d’aide à domicile), SPASAD : pour les soins courants, l’aide à la toilette, la préparation des repas, les actes essentiels.
  • Services autonomie à domicile : soutien pour les tâches quotidiennes, surveillance, accompagnement moral.

Adaptation du logement et équipements

Un retour serein suppose un logement adapté. Les solutions techniques existent :

  • Matériel médicalisé : lit électrique, lève-personne, fauteuil roulant, déambulateur.
  • Aides à la mobilité et à la toilette : barres d’appui, sièges de douche, rampes.
  • Téléassistance : dispositifs d’alerte en cas de chute ou de malaise.
  • Aménagements temporaires : suppression des obstacles, éclairage renforcé, accès facilité aux pièces essentielles.

Pour financer ces aménagements, solliciter France Rénov’, la caisse de retraite, ou les dispositifs d’aide des collectivités locales.

Répit de l’aidant : souffler pour tenir la distance

S’occuper d’un proche à la sortie d’hôpital, c’est absorber d’un coup une charge physique et mentale rarement anticipée. Le droit au répit existe, il ne relève pas du luxe mais de la nécessité. Plusieurs options s’offrent à l’aidant :

  • Hébergement temporaire en établissement : EHPAD[6], service de soins médicaux et de réadaptation, résidence autonomie. Permet à la personne aidée de se remettre, tout en offrant à l’aidant un temps de repos pour souffler, régler des urgences personnelles ou reprendre le travail.
  • Accueil de jour ou de nuit : prise en charge quelques heures ou journées par semaine, réduisant la pression quotidienne.
  • Relais à domicile (baluchonnage, répit à domicile) : des professionnels interviennent à la maison, parfois la nuit, pour assurer une continuité de soins et un accompagnement de qualité.
  • Séjours de répit : vacances adaptées, souvent en partenariat avec des associations spécialisées, qui proposent des formules mêlant accompagnement, activités pour la personne aidée et temps libre pour l’aidant.

Le financement du répit peut passer par l’APA à domicile : une majoration du plan d’aide, possible si l’aidant est jugé indispensable, permet de couvrir une partie significative des frais (plafond annuel revalorisé chaque année). Les caisses de retraite, les mutuelles et le CCAS[4] peuvent intervenir ponctuellement.

senior avec un fauteuil roulant après une hospitalisation

Qui appeler ? Les numéros et plateformes à connaître

  • 0 800 360 360 : numéro national d’appui pour les aidants, accessible gratuitement, y compris pour les personnes malentendantes ou sourdes. Un guichet unique pour être orienté vers les acteurs locaux compétents, trouver des solutions rapides de répit, de soins, d’aide administrative ou logistique.
  • Plateformes d’accompagnement et de répit (PFR) : offrent écoute, information, orientation, parfois des groupes de parole et des solutions de relais à domicile.
  • MDPH (Maison départementale des personnes handicapées) : indispensable pour les personnes en situation de handicap, pour ouvrir les droits, organiser l’accueil temporaire, obtenir des aides matérielles.
  • CLIC / Points infos seniors : conseils personnalisés pour les personnes âgées, annuaires des ressources locales.
  • France services : accompagnement dans les démarches administratives, accès à tous les services publics en ligne.

Aides financières : comment activer les dispositifs dans l’urgence ?

  • APA (allocation personnalisée d’autonomie) : la demande ou la révision du plan d’aide se fait auprès du conseil départemental. L’évaluation à domicile est menée par une équipe médico-sociale ; le volet « répit de l’aidant » doit être explicitement inscrit.
  • Aides au logement (APL, ALS) : solliciter la CAF ou la MSA selon le régime, en cas de nécessité d’un déménagement ou d’un hébergement temporaire.
  • ASH (aide sociale[7] à l’hébergement) : demandée en mairie ou au CCAS, elle complète le financement d’un accueil en établissement, temporaire ou durable.
  • Complémentaires santé : certaines mutuelles prennent en charge tout ou partie des frais d’aide à domicile ou d’hébergement temporaire.
  • Crédit d’impôt[8] : 50 % des sommes versées pour l’emploi direct d’un service à domicile, possibilité d’avance immédiate.
  • Congé de proche aidant et AJPA (allocation journalière du proche aidant) : à demander à l’employeur et auprès de la CAF, permet de s’absenter temporairement du travail pour accompagner le proche.

Pour monter ces dossiers, le conseil des assistants sociaux, des points d’information locaux ou des plateformes France services reste précieux. Les démarches peuvent se faire en ligne ou en guichet. En cas de besoin, la possibilité d’être rémunéré comme aidant existe, selon certaines conditions (emploi direct, CESU, etc.).

LIRE AUSSI : Hospitalisation et retour à domicile : comment la CPAM peut-elle vous aider ?

FAQ pratique : 72 heures pour sécuriser la sortie d’hôpital

Comment savoir quels équipements installer chez soi ?

Demander une évaluation au service social de l’hôpital ou au point d’information local. Un ergothérapeute peut se déplacer et recommander le matériel adapté.

Qui peut aider à remplir les dossiers d’aides financières ?

Le CCAS, la mairie, les plateformes France services, les assistants sociaux de l’hôpital ou du département accompagnent gratuitement dans ces démarches.

Comment trouver un relais si l’aidant doit s’absenter ?

Contacter la plateforme d’accompagnement et de répit, le CLIC, ou composer le 0 800 360 360 pour être orienté vers une solution de relais ou d’hébergement temporaire.

Est-il possible de mettre en place une aide rapidement ?

Oui, en sollicitant dès l’hôpital les services d’aide à domicile ou en passant par les annuaires de professionnels référencés. Le service Prado accélère la coordination.

L’aidant a-t-il droit à des congés ?

Le congé de proche aidant est accessible sous conditions ; il donne droit à une allocation journalière pour compenser une perte de revenu temporaire.

Article relu par l’équipe éditoriale avec le concours d’un contributeur expert médico-social chez Cap Retraite. Son expérience de terrain et sa connaissance des dispositifs d’aide et d’accompagnement permettant d’apporter un regard fiable et pertinent aux lecteurs.

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