Une étude publiée la semaine dernière dans la revue scientifique américaine Brain, offre un nouvel éclairage face à l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Selon les chercheurs anglais et finlandais responsables de ces travaux, un long cursus scolaire permettrait d’accumuler des aptitudes intellectuelles qui retarderaient les signes d’Alzheimer de sept à dix ans, et ce, malgré la présence de lésions cérébrales caractéristiques de la maladie. Fréquenter les bancs de l’école retarderait Alzheimer - Source de l'image : http://www.afges.org/L’apparition d’Alzheimer retardée malgré les lésions cérébrales Les scientifiques savent depuis quelques années déjà qu’un travail de développement des capacités intellectuelles protège contre Alzheimer. Toutefois on ne savait pas si l’exercice intellectuel retardait l’apparition des lésions dans le cerveau, ou diminuait leur impact sur la qualité de vie du patient. Les travaux des chercheurs, ayant porté sur une cohorte de 832 patients, permettent aujourd’hui de trancher la question. Ces personnes âgées ont,  fait l’objet d’un suivi clinique, avant leur décès. Des données médicales et sociologiques ont été recueillies sur chacune d’entre elles, permettant de relier différents éléments lors de l’autopsie de leur cerveau après la mort. Les scientifiques ont constaté que les lésions cérébrales caractéristiques d’Alzheimer étaient présentes chez 56% des patients indépendamment de leur niveau d’étude.  Toutefois, la plupart des sujets ayant suivi une longue scolarité, n’ont pas développé les symptômes de la maladie d’Alzheimer de leur vivant, alors même que leur cerveau était atteint, comme le prouve la présence de plaques amyloïdes et de protéines TAU. Les connexions neuronales améliorées protègent d’Alzheimer Malgré une réelle altération, les patients ayant fait des études ont pu mieux gérer les symptômes. Le professeur Dartigues, ayant mené une étude baptisée Paquid au CHU de Bordeaux, soutient ces conclusions. Ainsi, il a été mis en évidence l’existence d’un réseau de connexions neuronales dans le cerveau. Les personnes ayant suivi des études avant l’âge de 25 ans accumuleraient une matière grise supplémentaire, venant compenser la perte de certaines cellules suite à l’apparition d’Alzheimer. Le professeur Dartigues a en effet constaté l’augmentation de la taille de neurones de régions du cerveau chez les personnes ayant suivi un long cursus scolaire, en dépit de lésions cérébrales de type Alzheimer. Bien entendu, il est également bénéfique de poursuivre une stimulation intellectuelle régulière tout au long de la vie, par la pratique de hobbies et le maintien des liens sociaux. Même s’il est trop tard pour ramener les malades d’Alzheimer sur les bancs de l’école, cette étude pourrait peut-être convaincre les plus jeunes d’y demeurer plus longtemps.

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Judith Blanc,Rédactrice chez Cap Retraite

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