À 50 % occupée par les plus de 75 ans, la maison de repos en France est très demandée par nos aînés. Après une hospitalisation, suite à un accident ou à une longue maladie, il est plus difficile pour les personnes âgées de récupérer. Avec les risques de chute et d’inconfort liés à la perte de leur faculté motrice, les seniors fragilisés craignent de rentrer chez eux poursuivre leur rééducation et leurs soins spécifiques seuls. 

Afin de préparer leur retour à domicile avec un maximum de capacités cognitives et psychologiques, les aînés peuvent recourir à une assistance médicale lors d’un séjour en maison de repos. Voici 5 questions pour tout comprendre sur ces établissements de soins pour personnes âgées, différents des maisons de retraite. 

Qu’est-ce qu’une maison de repos pour personne âgée ?

Définition d’une SSR

Aussi appelées « établissement de Soins de Suite et de Réadaptation » ou SSR, les maisons de repos sont des maisons de convalescence qui accueillent des patients sur un court séjour. Ces unités d’accueil temporaire existent pour toute personne ayant subi une hospitalisation ou une blessure demandant un suivi et des soins de réadaptation en établissement… En France, il existe plusieurs types de SSR : 

  • Le centre de rééducation.
  • Les unités de soins palliatifs.
  • La maison de repos psychiatrique.
  • La maison de repos pour personnes âgées.
  • La maison de convalescence pour les soins de suite.
  • La maison d’accueil spécialisée (MAS) pour les polyhandicapées.

Le centre de convalescence pour senior

Après 75 ans, les patients présentant des pathologies multiples avec des risques de dépendances et troubles de démence sont dirigés vers des SSR gériatriques. 

Contrairement aux maisons de repos classiques, celle-ci dispose de gériatres pour répondre aux spécificités des soins liés aux symptômes du grand âge. 

À la suite du séjour, les aînés regagnent leur domicile ou un Ehpad (voire en USLD- Unités de Soins de Longue Durée) si besoin d’une surveillance médicale continue.

Vous cherchez une solution pour un proche?

Trouvez un hébergement pour un séjour temporaire

Maisons de repos et maison de retraite médicalisée: quelle différence ?

Le temps du séjour

La maison de retraite propose un cadre similaire au domicile du résident pour y passer  ses vieux jours. Dans le cas de la maison de repos, l’objectif du séjour est différent. À mi-chemin entre le domicile et l’hôpital pour personnes âgées, le SSR se concentre sur la récupération rapide d’autonomie du patient. L’idée : lui permettre de regagner son domicile et poursuivre sa vie normalement. S’il n’existe pas de durée limite imposée, les séjours durent en moyenne 35,6 jours et sont fixés par le médecin. 

Les prestations dans les centres de convalescence

Comme dans les résidences services seniors, les centres de convalescence disposent de chambres ( individuelles ou communes) et proposent le temps du séjour : les repas, les soins d’hygiène et le suivi du traitement médical. 

En plus du personnel aidant, les maisons de repos comptent une équipe médicale avec des salles spécialement aménagées et équipées ( gym, balnéothérapie, kinésithérapie) pour assurer la rééducation, la réadaptation et la réinsertion du patient. Autant de psychologues, kinés, orthophonistes, assistantes sociales pour veiller au bon rétablissement du patient. 

Personne âgée avec une kinésithérapeute en maison de repos

Disponibles sous forme d’astreinte 24h /24 et 7j/7, ces professionnels de santé interviennent immédiatement en cas de chute ou problème de santé ou d’équipement (lit médicalisé, matelas anti-escarre, aide au transfert…).

Les objectifs de réintégration au domicile

Contrairement aux maisons de retraite classiques, destinées à héberger les personnes âgées dépendantes dans un cadre sécurisé, les centres de convalescence ont pour missions de : 

  • Réduire les incapacités physiques du patient à l’aide de séances d’exercices, massages, ergothérapie…
  • L’aider à retrouver son indépendance avant le retour à domicile.

Ce programme cible à la fois : 

  • la réadaptation corporelle, 
  • les gestes du quotidien, 
  • leur réadaptation sociale,
  • la restauration des rythmes de vie…

SSR : quels types de soins y sont pratiqués ?

Toute personne impactée par une perte d’autonomie sévère peut entrer en SSR et prétendre à des soins généraux, palliatifs, pansements et d’autres plus spécialisés tels que les : 

  • Affections du système nerveux ;
  • Affections de l’appareil locomoteur (ensemble des organes nous permettant de bouger : os, ligaments, articulations, muscles, etc.) ;
  • Problèmes cardio-vasculaires ;
  • Maladies respiratoires ; 
  • Affections oncohématologiques (maladies de la moelle osseuse, du sang et du système lymphatique) ;
  • Troubles digestifs, métaboliques et endocriniens ;
  • Grandes brûlures ;
  • Addictions (alcool, drogue, jeu) ;

Au niveau gériatrie, il s’agit notamment : 

  • Des démences de type Alzheimer, Parkinson ou les cancers… 
  • Des interventions chirurgicales invalidantes telles que l’opération de prothèse de hanche, l’opération des genoux ou des ligaments après une chute par exemple. 
  • D’une hospitalisation en soin aigu ou d’un suivi temporaire pour un retour progressif à l’autonomie.
Sénior en maison de soins après une opération

Combien coûte un séjour en maison de repos ?

Selon le type d’établissement et les prestations, le tarif d’un séjour en SSR varie entre 65 € et 200 € par jour et couvre : 

  • l’hébergement en chambre double ou multiple,
  • les repas,
  • les soins d’hygiène,
  • les soins médicaux,

Comme pour une hospitalisation classique, les maisons de suite dépendant du secteur privé ou public peuvent être conventionnées à la sécurité sociale et aux mutuelles complémentaires. Selon votre niveau de couverture, la totalité ou une partie de votre séjour pourra être pris en charge par l’Assurance maladie à hauteur de :

  • 100 % si vous êtes en Affection de longue durée (ALD)
  • 80 % si vous y séjournez après une intervention chirurgicale peu lourde ou pour une maladie hors ALD

En revanche, la CPAM ne rembourse pas :

  • Le forfait journalier de 20 euros ou de 15 euros en psychiatrie
  • La chambre individuelle
  • Les autres frais de confort (téléphone, télévision, etc.)

Comment entrer en maison de soins ?

Il est possible d’entrer en maison de repos : 

  • À la suite d’une hospitalisation. Dans ce cas, les démarches sont réalisées à la sortie de l’hôpital par le médecin.
  • Depuis son domicile, sous réserve d’un accord préalable entre le médecin et l’assurance maladie.

Le jour de votre entrée, la réceptionniste réclame : 

  • La prescription du médecin de l’hôpital ou du médecin traitant.
  • Un dossier d’admission comprenant : 
  • l’attestation de droits à la Sécurité sociale (carte vitale et carte de mutuelle), 
  • le bulletin de situation hospitalier si le demandeur a été hospitalisé, 
  • l’accord préalable de la caisse d’assurance maladie lorsque le patient est orienté en maison de repos depuis le domicile.

Une fois accueillie, la personne reçoit un bilan médico-social. Un examen nécessaire aux professionnels de santé (psychologues, kinésithérapeutes, diététiciens, infirmiers, etc.) pour coordonner les actions nécessaires au programme de soins le plus adapté.

Qu’est-ce qu’une maison de repos psychiatrique ?

Une maison de repos psychiatrique est une institution de soins spécialisée dans l’accueil et le traitement des patients souffrant de troubles mentaux.  Elle est souvent simplement appelée « clinique psychiatrique ».

Ces établissements peuvent traiter une large gamme de conditions :

  • dépression,
  • schizophrénie,
  • troubles bipolaires,
  • troubles anxieux,
  • troubles de la personnalité…

Il existe également des centres de convalescence psychiatrique pour les seniors. Ils sont spécialisés dans ce qu’on appelle la « géronpsychiatrie ». Les services et traitements seront donc davantage axés sur les problèmes psychiatriques et mentaux spécifiques aux personnes âgées :

  • maladies neurodégénératives accompagnées de graves troubles du comportement,
  • dépression de la personne âgée,
  • syndrome de glissement,
  • réactions extrêmes à la perte et au deuil.

Le rôle des maisons de repos psychiatriques est d’offrir un cadre sécurisé et adapté à la prise en charge thérapeutique des personnes nécessitant une réhabilitation psycho-sociale.

Voici quelques points à noter sur les maisons de repos psychiatriques :

  • Consentement : la décision d’admettre un patient dans une clinique psychiatrique est volontaire (le patient lui-même décide de s’y rendre). Elle intervient sans consentement uniquement en cas de danger immédiat pour le patient ou son entourage.
  • Admission : les démarches d’entrée sont plus simples que dans les centres de convalescence classiques. En effet, le psychiatre de l’hôpital transfère le dossier du malade directement à la clinique. Il n’est pas nécessaire de solliciter la prise en charge de la Sécurité sociale en amont.
  • Personnel : ces institutions disposent généralement d’une équipe multidisciplinaire composée de :
    • psychiatres,
    • psychologues,
    • infirmiers spécialisés,
    • travailleurs sociaux, thérapeutes (par exemple, art-thérapeutes ou ergothérapeutes),
    • autres professionnels de santé.
  • Thérapies et interventions : les traitements proposés peuvent être pharmacologiques (médicaments), mais aussi non pharmacologiques comme :
    • la psychothérapie,
    • les thérapies comportementales,
    • les thérapies par le travail ou l’art,
    • la relaxation, etc.
  • Durée : la durée du séjour dépend de la gravité du trouble, des besoins spécifiques du résident et de son évolution clinique. Dans certains cas, le séjour peut être de courte durée (quelques jours à quelques semaines). Dans d’autres, il peut être nécessaire de rester plusieurs mois.
  • Sécurité : les cliniques psychiatriques sont souvent équipées pour garantir la sécurité des patients et du personnel, en particulier lorsque les résidents peuvent présenter un danger pour eux-mêmes ou pour autrui. Les maisons de repos psychiatriques pour les seniors sont adaptées à la perte d’autonomie et proposent des aides personnalisées.

Note de l’article (9 votes)

Cet article vous a-t-il été utile ?

Notez cet article afin de nous permettre d’améliorer nos contenus.

Commentaires (0)

Réagissez, posez une question…

Les derniers articles

Articles les plus recherchés

Nos dossiers sur ce thème

La santé du Grand-âge

L'accroissement de la longévité s'accompagne de la multiplication de pathologies propres aux personnes âgées. Nous abordons dans ce dossier intitulé "la santé au grand âge"…

En savoir plus

Face à la maladie d'Alzheimer

Nous avons consacré un dossier spécifique à la maladie d’Alzheimer, pour appréhender à sa mesure ce véritable fléau, qui touche en France 800 000 personnes,…

En savoir plus

Face à la maladie de Parkinson

Affection dégénérative du cerveau la plus courante après Alzheimer, la maladie de Parkinson touche plus de 2 % de la population française de plus de…

En savoir plus