En novembre, la fraîcheur et l'humidité mettent les seniors à rude épreuve. Avec l’âge, la diminution des capacités de régulation thermique, la vasoconstriction, la fonte musculaire, l’amincissement de la couche de graisse sous-cutanée et les pathologies chroniques sont autant de changements physiologiques qui fragilisent les aînés les plus vulnérables, surtout dès que le thermomètre avoisine le zéro. Pour protéger les personnes âgées face aux rigueurs de l’hiver, voici les actions préventives que les aidants familiaux doivent mettre en place dès l’automne.

1. Prévenir du froid et maintenir la chaleur

Dès 60 ans, la capacité de votre organisme à s’adapter au froid et à maintenir une température corporelle de 37°C diminue. De plus, la prise de médicaments peut jouer sur la sensation de froid. Or, ne pas ressentir le froid risque de laisser le corps se refroidir et s’affaiblir dangereusement. 

Isoler le domicile 

Dans certains logements, les pièces sont difficiles à chauffer ou, pour des raisons financières, le senior ne peut pas se permettre d'augmenter sa facture d'électricité. Pour autant, il doit se préserver du froid pour ne pas tomber malade. Une maison bien chauffée doit garder une température stable entre 19 et 21°C dans les pièces principales et autour de 18°C dans la chambre. Pour renforcer l’isolation, évitez les courants d’air en ajoutant des rideaux épais devant les fenêtres et des coussins de portes.

Surveiller la température corporelle 

Si les personnes âgées peuvent être moins sensibles au froid, elles y sont plus vulnérables. Vérifiez sur le thermomètre si leur température corporelle reste normale afin de prévenir l'hypothermie. Si besoin, voici quelques astuces pour éviter la déperdition de la chaleur corporelle :

  • Glissez une bouillotte dans le lit avant le coucher ou couvrez-la d’un plaid lorsqu’elle lit ou regarde la télévision.
  • Portez 3 couches de vêtements : superposer un habit en coton ou textile thermique pour évacuer la transpiration, puis ajouter un pull ample en laine pour l'apport de chaleur et couvrez-vous avec une matière imperméable pour vous protéger en extérieur.
  • Couvrez les extrémités avec des bonnets, des écharpes, des gants et des chaussettes épaisses, même pour les déplacements à l’intérieur si le domicile est difficile à chauffer.

2. Renforcer l’hydratation et la nutrition 

L’hiver n’épuise pas seulement nos réserves d’électricité, il sollicite aussi celles de notre organisme ! 

S’hydrater en hiver

N’attendez pas les grandes chaleurs de l’été pour vous hydrater ! Souvent, la sensation de soif diminue en hiver et, à fortiori, notre consommation journalière aussi… au risque de se déshydrater et de développer des infections. En cette saison, pensez à augmenter votre consommation d’eau à travers les boissons chaudes avant et après les repas comme les soupes, les bouillons et les infusions qui, en plus d’hydrater, réconfortent ! 

personne âgée qui s'hydrate en hiver

Faire le plein de nutriments 

En hiver, le corps a besoin de plus de calories pour maintenir sa chaleur et renforcer le système immunitaire. Cuisinez des repas complets et nutritifs riches en vitamines, notamment C et D, et en protéines (soupes, légumes de saison, fruits riches en vitamine C, poisson gras pour la vitamine D).

En cas de carence ou de manque d’exposition au soleil, le médecin recommande des suppléments de vitamine D.

3. Prévenir des infections hivernales

L’hiver est également la saison propice aux maladies virales. Chez les seniors, dont le système immunitaire est souvent affaibli, ces infections fréquentes peuvent devenir particulièrement dangereuses. Voici quelques conseils pour mieux les prévenir.

Renouveler ses vaccins 

La vaccination est un des moyens de prévention les plus efficaces. Pensez à prendre le rendez-vous ou à vérifier la disponibilité des vaccins pour la grippe ou les rappels pour le Covid.

Instaurer une hygiène stricte

Pour supprimer les germes, limiter la stagnation et éviter la propagation de rhume ou de virus respiratoires, instaurer l’habitude de laver les mains fréquemment, remplacer les mouchoirs en tissu par des mouchoirs à usage unique et ventiler régulièrement les pièces avant de les chauffer.

Éviter les foyers d'infection 

La contagion est facile en hiver. Pour ne pas s'exposer aux virus, mieux vaut limiter les contacts avec des personnes malades et éviter les lieux publics bondés (centres commerciaux, événements).

4. Surveiller les maladies chroniques

Une baisse des températures sollicite davantage l’organisme et la fatigue. C’est pourquoi chaque hiver, certains problèmes de santé tendent à réapparaître ou à s’aggraver :

vérifier la santé d'une personne âgée en hiver
  • Contrôler les maladies respiratoires comme l’asthme et les bronchites chroniques à l’aide des médicaments préventifs ou des inhalateurs.
  • Le risque de maladie cardiovasculaire augmente : le corps, fatigué, aggrave l’hypertension artérielle, les troubles cardiovasculaires et nerveux, ainsi que le mauvais cholestérol avec une formation de caillots sanguins et de vasoconstriction.
  • Les douleurs articulaires s’intensifient. Pour réduire les raideurs, utilisez des couvertures chauffantes, des bouillottes ou des coussins pour plus de confort et de soutien.

5. Maintenir une activité physique adaptée

Bien que nos aînés se sédentarisent au fil de leur autonomie, ils doivent rester mobiles et bouger quotidiennement avec une activité physique légère et adaptée à leur condition physique. En plus de stimuler la circulation sanguine, cela réchauffe l’organisme naturellement.

Bien sûr, avec l'arrivée du froid, il peut être plus difficile de sortir. Dans ce cas, proposez des exercices simples à faire à la maison pour maintenir la mobilité, renforcer les muscles et stimuler la circulation, par exemple, des exercices de mobilité douce ou de yoga adaptés.

Si la personne âgée aime se promener et que la météo est clémente, encouragez-la à sortir et marcher. Cependant, avec les basses températures, privilégiez des promenades courtes et assurez-vous qu’elle soit accompagnée pour réduire les risques de chute et garantir sa sécurité.

6. Limiter les risques de chutes

En hiver, la pluie et la neige forment des surfaces glissantes sur le sol comme les trottoirs, les pas de porte, les stationnements ou encore les abords des voitures. Pour éviter tout risque de chute accidentelle :

  • Sécuriser les espaces : installez des tapis antidérapants aux entrées, des rampes de soutien ou des barres d'appui pour faciliter les déplacements. À l’extérieur, veillez à déblayer la neige et à répandre du sel ou du sable sur les zones à risque.
  • Choisir des chaussures adaptées : optez pour des modèles qui offrent un bon maintien de la cheville et des semelles antidérapantes pour garantir une meilleure stabilité sur les surfaces glissantes.
  • L’aidant peut accompagner la personne âgée lors de ses sorties ou s’assurer qu’elle est bien encadrée par une autre personne de confiance.

Selon The Lancet Planetary Health (juillet 2021), 8,52 % de la mortalité mondiale (soit 67 décès pour 100 000 habitants) est attribuée à des températures trop basses. Avec une baisse de sensibilité au froid, les seniors ne peuvent réagir ou s’adapter. En résulte des risques sérieux d’infarctus du myocarde, d’accidents vasculaires cérébraux ou encore de pneumonies… En suivant ces conseils, préservez vos aînés pendant la saison froide.

Note de l’article (21 votes)

Cet article vous a-t-il été utile ?

Notez cet article afin de nous permettre d’améliorer nos contenus.

Commentaires (0)

Réagissez, posez une question…

Les derniers articles

Articles les plus recherchés

Nos dossiers sur ce thème

La santé du Grand-âge

L'accroissement de la longévité s'accompagne de la multiplication de pathologies propres aux personnes âgées. Nous abordons dans ce dossier intitulé "la santé au grand âge"…

En savoir plus

Face à la maladie d'Alzheimer

Nous avons consacré un dossier spécifique à la maladie d’Alzheimer, pour appréhender à sa mesure ce véritable fléau, qui touche en France 800 000 personnes,…

En savoir plus

Face à la maladie de Parkinson

Affection dégénérative du cerveau la plus courante après Alzheimer, la maladie de Parkinson touche plus de 2 % de la population française de plus de…

En savoir plus