L’escarre, une plaie redoutable, survient dans le quotidien des personnes âgées, en perte d’autonomie et alitées, notamment en cas de pathologie en phase terminale, de perte d’autonomie ou de baisse de sensibilité des parties du corps (comme dans le cas de la sclérose en plaques ou du diabète). Cette lésion cutanée, classée en quatre stades, résulte d’un contact prolongé des parties du corps avec une surface immobile. 

Sans une attention quotidienne et une prise en charge urgente à la moindre infection, une partie du corps peut se nécroser en quelques heures. Pour prévenir une atteinte irréversible de la peau par l’ulcération des os et des ligaments, voici comment accélérer la cicatrisation des escarres.

Diminuer les risques d’escarres en portant attention aux parties du corps 

Les escarres, bien que semblant bénignes au départ, sont en réalité des pertes d’intégrité cutanée difficiles à contrôler. En quelques heures, une simple rougeur peut rapidement progresser en infection profonde dans l’épiderme et le derme, jusqu’à atteindre les os dans les stades les plus avancés. La vigilance est donc de rigueur dès les premiers signes de risque, avant même l’apparition du stade 1, sur les 4 stades des escarres.

Les zones du corps à escarres

Avant d’envisager des méthodes de cicactrisation, il faut comprendre que ces lésions surviennent en raison d’une immobilisation prolongée du plan cutané entre le plan osseux et une surface dure (comme une chaise, une table ou le sol). Par conséquent, le premier réflexe est de surveiller l’état de la peau des zones du corps les plus exposées à ces pressions, telles que le talon, le sacrum, l’ischion, l’occiput, le coude et les épaules.

Éviter les situations à risque

Les escarres se forment par plusieurs mécanismes associés ou isolés : 

  • Une pression trop forte prolongée 
  • Des chocs traumatiques 
  • Un cisaillement 
  • De l’hypoxie tissulaire 
  • De la malnutrition ou insuffisance nutritionnelle 
  • Un défaut ou une absence de vascularisation 
  • L’immobilisation prolongée ou sa réduction.

De ce fait, soigner une escarre revient à prévenir les situations de contact et de frottement prolongés, par exemple : 

  • Éviter de porter des chaussures trop étroites afin de limiter les agressions de la peau dues aux frottements et aux forces de cisaillement. 
  • Favoriser une alimentation équilibrée et une hydratation suffisante. 
  • Effectuer une toilette régulière en changeant les vêtements tous les jours. 
  • Hydrater la peau avec des produits gras ou huileux, comme les huiles sèches, des corps gras ou des cérats et recompositions, les huiles naturelles (jojoba, coco ou argan). 
  • Changer les positions du corps régulièrement : privilégier une position latérale oblique pour le traitement de l’escarre du sacrum ou une position ventrale pour l’escarre ischiatique.
  • Alterner entre le lit et le fauteuil.
  • Tenter de marcher quelques pas.
  • Élever les jambes pour relancer la circulation sanguine.
  • Éviter de border les draps et de mettre une alèse.

Accélérer la cicatrisation des escarres avec les accessoires anti-escarre 

Dès les premiers stades ou en prévention, s’équiper de quelques supports médicaux et accessoires orthopédiques, prescrits par votre ergothérapeute, orthopédiste ou infirmier, limite l’évolution de l’escarre.

Les matelas anti-escarre

accessoire pour cicatriser les escarres

Le lit étant le lieu où le risque de macération est le plus élevé, il est recommandé de remplacer son matelas ordinaire par un matelas anti escarre ou d’ajouter un surmatelas spécialisé. Ces derniers, confectionnés dans des matériaux ergonomiques, répartissent la pression du poids du corps sur les zones vulnérables. Au choix, il existe des matelas à air, des matelas à eau, ou encore des matelas à mémoire de forme.

Les coussins anti-escarre

En position assise, le fessier est soumis à une pression prolongée dangereuse. Afin de réduire la charge exercée par le corps sur la zone sensible du sacrum ou de l’ischion, l’utilisation de coussins anti-escarres, tels que les coussins en gel anti-escarres, est recommandée.

Les cales 

Les cales représentent une autre alternative pour décharger les points de pression sur la plaie existante. Sous forme de barreaux de lit et de boudins en mousse à placer au pied ou sur le côté du cadre de lit, elles élèvent le drap ou les couvertures au-dessus des zones du corps affectées afin d’améliorer le confort du patient en évitant le contact direct entre les proéminences osseuses.

Booster la guérison des escarres avec des méthodes naturelles 

Des remèdes de grand-mère sont utilisés dans certains hôpitaux pour booster le traitement des escarres. 

  • Des synergies à base d’huiles essentielles à visée cicatrisante (Lavande aspic), microcirculatoire (Ciste) et antiseptique cutanée (Laurier noble) seront utilisées pour irriguer les escarres.
  • Le miel a des vertus antalgiques, anti-inflammatoires et cicatrisantes, particulièrement performantes pour empêcher la multiplication des bactéries. 
  • Une large gamme de produits homéopathiques : le jus d’Aloe Vera, des gélules de levures de bière, de spiruline ou de Kito HFP (un réparateur tissulaire), une solution préparée avec du vinaigre de chêne et de la silice organique, des gélules à base de propolis pure, de grenade, d’açai et de baies de goji, ou encore une formule à base de pied de céleri-rave et d’huile d’amande douce.

Favoriser la cicatrisation des escarres : les traitements 

Une fois que le diagnostic du stade de l’escarre est posé, les professionnels de santé observent l’aspect et la localisation de la plaie cutanée.

les traitements rapides pour les escarres

Pour favoriser la cicatrisation dès les premiers stades de l’escarre, la plaie doit être prise en charge dans de bonnes conditions :

  • Nettoyer à l’eau ou au sérum physiologique le plus rapidement possible pour éliminer les bactéries excédentaires ou les tissus nécrotiques et laisser la place aux nouveaux tissus avec la pose de pansement pour escarre. Plus ce pansement reste longtemps en place, plus il sera efficace. 
  • Contrôler les exsudats en s’assurant que la plaie ne soit ni trop sèche, ni trop humide.
  • Limiter la surcharge bactérienne avec l’emploi d’antiseptiques afin que la cicatrisation puisse se poursuivre.

En touchant environ 300 000 personnes chaque année en France (selon la Haute Autorité de santé), les escarres représentent une véritable plaie, au sens propre comme au figuré. En plus d’être difficiles à soigner, le temps est compté pour réussir à cicatriser ces lésions de pression. À domicile comme en établissement de soins, la prévention reste le meilleur des traitements pour les personnes à risque.

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