Synonyme de liberté pour certains, source de questionnements pour d’autres, le départ à la retraite est un nouveau chapitre de sa vie qui ne s’improvise pas. D’un point de vue financier, personnel ou administratif, plusieurs conditions doivent être réunies pour s’assurer de bien vivre sa retraite et de partir à la retraite à taux plein. Si vous approchez de l’âge de la retraite, voici un guide clair pour vous aider à bien préparer votre départ afin d’optimiser le montant de votre pension et de réduire votre charge fiscale.

Vérifiez les conditions pour partir à la retraite à taux plein

Pour la majorité des actifs, le moment idéal pour prendre sa retraite coïncide avec l’obtention d’une pension à taux plein

L’âge légal 

En France, l’âge légal d’un départ à la retraite est fixé à 64 ans pour les personnes nées à partir du 1er janvier 1968. Si vous êtes né entre le 1er septembre 1961 et le 31 décembre 1967, cet âge augmente progressivement de 62 à 64 ans, avec un ajout de trois mois par année de naissance.

le bon moment pour partir à la retraite


Cependant, des départs anticipés sont autorisés pour :

  • Les carrières longues, avec un départ possible dès 60 ans si vous avez cotisé environ 168 trimestres après avoir commencé à travailler avant 20 ans.
  • Les travailleurs en situation de handicap (départ dès 55 ans).
  • Les professions pénibles, via le compte professionnel de prévention (C2P), sous certaines conditions.

Le nombre de trimestres cotisés 

Le montant de la retraite est aussi calculé en fonction du nombre de trimestres cotisés, qui varie selon :

  • Votre année de naissance : 167 trimestres sont requis pour les personnes nées en 1960, et 169 pour celles nées en 1965. Vérifiez vos trimestres sur votre relevé de carrière sur le site de l’Assurance retraite (lassuranceretraite.fr).
  • Les trimestres par enfant : les mères, et parfois les pères sous conditions, bénéficient de majorations allant jusqu’à huit trimestres par enfant. Mais ces trimestres supplémentaires ne sont pas toujours intégrés automatiquement. Vérifiez auprès de votre caisse de retraite.
  • La surcote : si vous dépassez le nombre de trimestres requis tout en continuant à travailler, vous pouvez bénéficier d’une surcote, qui augmente votre pension de 1,25 % par trimestre supplémentaire. 
Âge légal et nombre de trimestres requis pour une retraite à taux plein
Année de naissance
Âge légal de départ
Trimestres requis pour le taux plein
1958 – 1960
62 ans
167
Janvier à août 1961
62 ans
168
Septembre à décembre 1961
62 ans et 3 mois
169
1962
62 ans et 6 mois
169
1963
62 ans et 9 mois
170
1964
63 ans
171
1965
63 ans et 3 mois
172
1966
63 ans et 6 mois
172
1967
63 ans et 9 mois
172
1968 et après
64 ans
172

Trimestres pour enfants ou majoration : que prévoit votre régime de retraite ?

Avoir un ou plusieurs enfants peut augmenter vos droits à la retraite, mais selon votre régime d’affiliation, les règles diffèrent :

Trimestres et majoration pour enfants
Régime concerné
Ce que vous pouvez obtenir
Régime général (CNAV, MSA…)
  • Jusqu’à 8 trimestres par enfant : 4 pour la maternité/adoption + 4 pour l’éducation.
  • Les trimestres éducation peuvent être partagés entre les parents.
Fonction publique
  • Pas de trimestres en plus, mais une majoration de pension : 10 % à partir de 3 enfants.
  • Pour les enfants nés avant 2004, possibilité de choisir (dans certains cas) entre bonification de durée et majoration.

Trimestres supplémentaires pour les aidants familiaux

Si vous accompagnez une personne en situation de handicap ou de perte d’autonomie, vous pouvez bénéficier de trimestres sans cotiser, grâce au dispositif Assurance Vieillesse des Aidants (AVA).

Vous avez droit à un trimestre gratuit par période de 30 mois d’aide (maximum 8 trimestres), sous certaines conditions.

Ces trimestres sont cumulables avec d’autres dispositifs (maternité, adoption, éducation…).

Ils augmentent votre durée d’assurance pour obtenir le taux plein, mais ne sont pas tous considérés comme cotisés. Pour partir en retraite anticipée (carrière longue), seuls certains trimestres sont comptabilisés comme « cotisés » : ceux liés au travail effectif, au service militaire, ou à la maternité.

En bénéficiant d’au moins un trimestre gratuit, vous pouvez partir à retraite à taux plein dès 65 ans même sans avoir le nombre requis de trimestres.

Bien choisir la date de départ à la retraite 

Lorsqu’il s’agit d’optimiser le montant de sa retraite, choisir stratégiquement votre date de départ peut faire une réelle différence.

Choisir le bon trimestre 

En général, un trimestre est validé avec un revenu minimum (1 747,50 € en 2025, soit 150 fois le Smic horaire). Exception pour l’année de départ où seuls les trimestres civils complets sont pris en compte. 

Notre conseil : privilégiez un départ au 1er janvier, 1er avril, 1er juillet ou 1er octobre pour maximiser vos trimestres validés.

Effet modéré mais non négligeable, surtout si vous visez une surcote.

Impact fiscal du choix de la date 

En partant en début d’année ou à un moment stratégique, vous pouvez aussi réduire vos revenus imposables pour l’année en cours, surtout si vous recevez une prime de départ à la retraite, imposable et équivalant à 0,5 à 2 fois votre dernier salaire selon votre ancienneté. 

Grâce à ce choix stratégique, vous pouvez éviter de basculer dans une tranche d’imposition supérieure. Pour évaluer cela, consultez votre avis d’imposition pour connaître votre revenu fiscal de référence et simulez l’impact fiscal avec un conseiller ou via des outils en ligne.

Préparer ses ressources financières pour une retraite sereine

À la retraite, vos revenus sont généralement 30 % à 50 % inférieurs à votre salaire. 

Les solutions compensatrices

 Pour assurer ses arrières, plusieurs actions sont à mettre en place afin de se constituer un capital ou des rentes complémentaires, souvent avec des avantages fiscaux :

  • L’épargne retraite, comme le Plan d’Épargne Retraite (PER) ou une assurance-vie, avec plusieurs années à l’avance.
  • Investir dans l’immobilier locatif peut générer des revenus réguliers.
  • des placements boursiers, bien diversifiés, offrent une opportunité de croissance à long terme, à condition d’accepter une certaine dose de risque. 
  • Le cumul emploi-retraite représente une alternative intéressante, permettant de percevoir une pension tout en continuant à générer des revenus professionnels, sous certaines conditions.
  • Le CDI senior, qui assure votre retraite à taux plein.

Budgétiser ses dépenses futures

quand partir à la retraite ?

Une bonne préparation financière implique aussi un budget retraite pour savoir quelle somme mettre de côté pour être à l’abri du besoin face aux dépenses futures : frais liés à la santé, aux loisirs, ou encore à l’entretien de votre logement. Pour éviter les imprévus et tenir compte d’évolutions légales, vérifiez précisément le montant net de votre future pension, via le simulateur d’info-retraite.fr. Il prend en compte à la fois votre régime de base et vos régimes complémentaires. 

Respecter les démarches administratives

Pour assurer le 1er versement de votre pension sans retard ni interruption, ne négligez pas les démarches administratives en vigueur dans vos obligations contractuelles :

1- Respecter le préavis légal vis-à-vis de votre employeur.
– 1 mois si votre ancienneté dans l’entreprise se situe entre six mois et deux ans.
– 2 mois si l’ancienneté est supérieure à deux ans.

2- Déposez la demande officielle de retraite 5 à 6 mois avant la date de départ prévue sur le site officiel info-retraite.fr pour éviter une rupture de paiement entre votre dernier salaire et votre première pension.

Ce délai permet aux caisses de retraite de traiter votre dossier et de coordonner les versements, surtout si vous avez cotisé à plusieurs régimes (salarié, fonctionnaire, indépendant). 

Pour constituer votre dossier, rassemblez des documents pour prouver vos droits à la retraite tels que votre relevé de carrière, vos bulletins de salaire, ainsi que des attestations de chômage ou d’autres périodes spécifiques (comme le service militaire). 

3- Vérifiez votre relevé de carrière, accessible sur lassuranceretraite.fr. Ce document recense toutes vos périodes d’activité, mais il peut contenir des erreurs, comme des trimestres manquants ou des périodes non comptabilisées. Prenez le temps de l’examiner et contactez votre caisse de retraite pour corriger les éventuelles anomalies. 

Anticipez les impacts fiscaux et sociaux de votre retraite

La retraite entraîne des changements sur le plan fiscal qui vont influencer vos revenus nets. 

L’imposition de votre retraite

Comme votre salaire, votre pension de retraite, qu’elle provienne du régime de base ou complémentaire, est soumise à l’impôt[1] sur le revenu. Cependant, vous pouvez bénéficier d’exonérations d’impôts dont un abattement de 10 %, plafonné chaque année (environ 4 123 € en 2025). 

Les prélèvements sociaux 

Des prélèvements sociaux, comme la CSG (Contribution Sociale Généralisée) et la CRDS (Contribution pour le Remboursement de la Dette Sociale), s’appliquent à votre pension. Leur taux dépend de votre revenu fiscal de référence : si celui-ci est inférieur à 11 614 €, vous pourriez être exonéré ou bénéficier d’un taux réduit, et économiser plusieurs centaines d’euros par an.

Les petites pensions 

Si vos revenus sont modestes, explorez les aides sociales et exonérations fiscales disponibles pour les retraités :  

  • L’Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées (ASPA), souvent appelée minimum vieillesse[2], garantit un revenu minimum aux retraités dont les ressources sont inférieures à 1 012 € par mois pour une personne seule en 2025.
  • La réduction de la taxe d’habitation ou foncière.
  • L’aide au logement[3] de la CAF.

Si une stratégie proactive combinant épargne, investissements et anticipation des dépenses est primordiale pour maintenir un niveau de vie confortable après votre départ… Connaître le bon moment pour partir à la retraite vous évite des erreurs coûteuses et maximise vos revenus.

Questions fréquentes

Puis-je partir à la retraite si tous mes trimestres ne sont pas validés ?

Oui, mais vous subirez une décote. Le taux de liquidation sera réduit de 1,25 % par trimestre manquant (dans la limite de 20 trimestres). Cela impactera fortement le montant de votre pension.

Peut-on continuer à travailler tout en percevant sa retraite ?

Oui, c’est possible avec le cumul emploi-retraite, sous deux formes :

  • Cumul emploi-retraite intégral : accessible si vous avez atteint l’âge légal et validé tous vos trimestres. Vous pouvez travailler sans limites de revenus. Depuis septembre 2023, vous pouvez acquérir de nouveaux droits dans le régime de base et percevoir une seconde petite pension, sans impact sur la première.
  • Cumul emploi-retraite plafonné : possible même sans tous vos trimestres, mais vos revenus sont plafonnés. Au-delà, votre pension peut être partiellement suspendue.

Le service militaire est-il pris en compte ?

Oui, dans la limite de 4 trimestres maximum, sur justificatif (état signalétique et des services). Il faut en faire la demande auprès de la caisse de retraite.

Le départ à la retraite implique-t-il la résiliation automatique de la mutuelle entreprise ?

Oui. Il vous faut souscrire une mutuelle senior individuelle ou, si votre mutuelle le permet, activer la portabilité de droits (pendant 12 mois maximum). Attention au coût.

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Commentaires (2)

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  1. Philippe lamarque

    J’ai 61 ans il me reste à travailler 1 trimestre je travaille en intérim comme grutier mais 2025 n’a pas été une bonne année 10 long mois sans mission jamais arrivé Dr toute ma carrière évidemment on m’a recalculer mes droits à france travail depuis 2019 résultat .. euros par mois bref né en 1964 et malgré d’avoir bientôt tout mes trimestres je ne pourrais partir qu’à 63 ans ci je pars avant quel sera le pourcentage qu’on m’enlever j’ai aussi travailler plus de 10 ans en Alsace et suis revenu dans les Pyrénées Atlantique en 2007 cordialement

    Répondre
    1. Amandine

      Bonjour

      Je vous remercie pour votre commentaire.
      Le taux de décote dépend de votre âge au départ et du nombre de trimestres manquants, à évaluer précisément selon votre relevé de carrière.
      Il est préférable de prendre rendez-vous avec un conseiller France Travail ou de votre caisse de retraite pour obtenir une simulation personnalisée.
      Bonne journée.
      Amandine

      Répondre

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