Après les ravages des arnaques à l’assurance retraite en août 2025, une explosion de nouvelles escroqueries a fait perdre plusieurs millions d’euros à des seniors et retraités. Rien qu’en France, les fraudes numériques ont bondi de 30 % selon la plateforme cybermalveillance.gouv.fr. Qui se cache derrière ces mails et appels frauduleux qui promettent des pensions miracles ou des rappels fictifs pour piéger les seniors ? L’IA, les deepfakes vocaux et les chatbots qui rendent ces attaques hyperréalistes. Découvrez les dernières techniques d’arnaques CNAV ou autres « boomers traps » et leurs processus pour protéger vos proches, isolés ou peu familiers du numérique.
Piéger les seniors avec le phishing par IA : les faux mails assurance retraite
Responsable de 35 % des fraudes recensées par la MACSF et de Reuters, le phishing par IA rend les faux e-mails encore plus réalistes et dangereux. Vous recevez un mail officiel en apparence, intitulé « Revalorisation de votre pension CNAV », qui promet un versement immédiat en cliquant sur un lien.
- Étape 1 : les escrocs collectent les données en scrappant les réseaux sociaux ou achètent des bases de données pour cibler les seniors (âgés de 65 ans et plus, mentionnant « retraite » dans leurs profils).
- Étape 2 : grâce à des chatbots comme ChatGPT ou Grok, ils créent de faux mails frauduleux ultraconvaincants. Exemple : « Suite à la réforme des retraites, un trop-perçu de 3 200 € vous est dû. Cliquez ici pour régulariser. » Le ton est administratif et sans fautes flagrantes puisque l’IA corrige tout !
- Étape 3 : un lien mène à un site cloné de lassuranceretraite.fr. La victime entre ses identifiants, qui sont volés. Puis, un rappel téléphonique : « Bonjour, c’est votre conseiller CNAV. Confirmez vos données bancaires pour le virement. »
- Étape 4 : les fonds sont ensuite vidés via des virements ou des achats frauduleux.
Notre conseil : vérifiez toujours l’URL (doit être .fr officiel). Signalez à abuse@cnav.fr.
9 Français sur 10 ont déjà été victimes d’une menace (Cybermalveillance, 2023)
Les faux supports techniques : chatbots frauduleux et appels automatisés
Un autre type d’arnaque fait apparaître un pop-up alarmant qui indique : « Votre compte CNAV est compromis ! Appelez ce numéro. » pendant que vous naviguez sur un site internet.

- Étape 1 : tout commence par une prise de contact par SMS ou pop-up sur un site qui annonce un « problème sur votre compte retraite ».
- Étape 2 : un chatbot IA s’active et répond comme un agent bancaire, de sécurité sociale ou de mutuelle : « Bonjour Madame, je suis de l’Assurance Retraite. Votre pension est bloquée pour vérification. » Il pose des questions anodines pour glaner des infos (numéro de sécu, IBAN).
- Étape 3 : le bot transfère à un « opérateur » réel (un escroc) qui demande un accès remote à l’ordinateur via TeamViewer. Là, ils installent un logiciel malveillant pour voler les données.
- Étape 4 : des virements immédiats ou la vente des données sont transmises vers le dark web. En 2025, les chatbots ont multiplié par 5 les faux entretiens, touchant même les seniors cherchant un job complémentaire.
Astuce : les banques et la CNAV ne demandent jamais d’accès à distance. Utilisez des outils comme les détecteurs de deepfake gratuits en ligne.
Escrocs par messagerie : deepfakes vocaux pour une arnaque personnalisée
Avec 20 % des alertes, cette technique est la plus surprenante : recevoir un message WhatsApp vocal de sa petite-fille en pleurs : « Papi, j’ai eu un accident, j’ai besoin de 1 000 € tout de suite ! » La voix clonée semble si réelle…
- Étape 1 : les arnaqueurs capturent 30 secondes de voix via un appel ou un post Facebook (ex. : un senior postant une vidéo de famille) et créent un enregistrement vocal.
- Étape 2 : le clonage de la voix par IA s’effectue grâce à des outils comme Eleven Labs. Exemple : « Maman, c’est moi ! J’ai un accident, envoie 500 € via Western Union pour l’hôpital. »
- Étape 3 : le message est directement envoyé via WhatsApp ou SMS. La panique s’installe : urgence + voix familière = confiance aveugle.
- Étape 4 : paniquée, la victime transfère l’argent, souvent irréversible.
Le truc pour ne pas se faire avoir : posez une question personnelle ou appelez directement la personne sur son numéro.
Deepfakes vocaux et faciaux : vidéos truquées pour faux dons
Plus rares (5 % des plaintes) mais rendues populaires par l’affaire du faux Brad Pitt, les deepfakes faciaux envoient une vidéo truquée par mail où un membre de la famille, apparemment en détresse, demande de l’argent pour rembourser un prêt, financer un logement, etc. La vidéo semble authentique.

- Étape 1 : les escrocs collectent des images grâce aux photos publiques sur LinkedIn ou Facebook.
- Étape 2 : le contenu de la vidéo est généré par une IA comme DeepSeek qui utilise le deepfake facial d’un proche ou d’une célébrité (faux Brad Pitt) qui implore de l’aide : « Pour payer mes soins à l’hôpital, j’ai besoin d’argent en urgence. »
- Étape 3 : la vidéo est ensuite envoyée par messagerie ou e-mail, avec un lien pour « donner ». Dès que vous cliquez, vos données partent.
Pour les seniors seuls, cette technique peut même amener à des arnaques amoureuses. Pour rappel, le faux Brad Pitt a soutiré 830 000 € à une Française.
Pour détecter un deepfake vidéo, cherchez des anomalies (mains déformées, lèvres mal synchronisées) et pivotez la caméra pour tester l’environnement.
Arnaque à la fausse offre d’emploi : attention aux « missions faciles »
De plus en plus de seniors reçoivent par SMS ou sur WhatsApp des annonces d’emplois à domicile très bien payés – souvent sous le nom « opérateur marketing ». En réalité, ces propositions cachent une arnaque à la tâche, conçue pour soutirer de l’argent.
Comment ça se passe ?
- Étape 1 : l’escroc contacte la victime avec une offre flexible et sans qualification.
- Étape 2 : il lui fait réaliser quelques actions simples, payées quelques euros, pour gagner sa confiance.
- Étape 3 : l’arnaqueur demande à la victime d’investir dans une « cagnotte » pour acheter de nouvelles tâches, censées rapporter davantage. L’argent versé ne revient jamais.
Comment se protéger ?
- Ne jamais verser d’argent pour obtenir un emploi.
- Signaler le message au 33 700 ou sur la plateforme du réseau concerné.
- En cas de perte financière, porter plainte et contacter Info Escroqueries (0 805 805 817) ou France Victimes (116 006).
Un vrai employeur ne demande jamais de paiement pour travailler.
LIRE AUSSI : Le top 5 des arnaques seniors et comment les éviter
Que faire pour éviter de se faire arnaquer ?
Avec l’intelligence artificielle, les outils des arnaqueurs pour piéger les seniors sont un arsenal high-tech ! Chaque technique suit un processus structuré, conçu pour exploiter la confiance et l’urgence. Pour vous en protéger :
- Détectez les signes d’urgence, de promesses trop belles et de liens suspects.
- Activez l’authentification 2FA sur les comptes retraite.
- Utilisez des antivirus avec IA anti-phishing.
- Contactez la CNAV au 3960 ou visitez lassuranceretraite.fr.
- En cas de doute, toujours raccrocher et rappeler directement le proche concerné via son numéro habituel ou appeler le 3018 – numéro gratuit pour assistance numérique (victimes ou aidants).
- Ne jamais effectuer de virement ou paiement sur la base d’un simple appel ou message.
Gardez en tête qu’aucun organisme public ne demande vos identifiants, un RIB ou un paiement pour verser une aide.
Menace | Risques | Conseils simples (à appliquer tout de suite) |
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Courriels/SMS frauduleux (phishing) |
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Messages alarmistes/popups demandant d’appeler |
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Arnaques sentimentales (faux profils) |
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Piratage d’appareils (malware, accès à distance) |
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Mots de passe faibles ou réutilisés |
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Perte ou vol de données |
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Partage imprudent de données personnelles |
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Sources :
Cybermalveillance.gouv.fr – Rapport d’activité 2024-2025 (PDF)
Jedha.co – Chiffres sur le phishing en 2025
Banque de France – Statistiques fraude 1er semestre 2024 (projections 2025)
MACSF
Questions fréquentes
Que faire si j’ai cliqué sur un lien suspect ?
Déconnectez-vous immédiatement, changez vos mots de passe, et signalez sur cybermalveillance.gouv.fr. Si vous avez fait une transaction financière ou communiqué des informations personnelles, contactez la banque pour faire opposition.
Existe-t-il des formations gratuites pour apprendre à se protéger ?
Oui, les villes et associations locales proposent souvent des ateliers cybersécurité pour les seniors. Ils sont par des conseillers numériques et vous apprennent à vous protéger sur Internet. Renseignez-vous auprès du CCAS[1] ou du Point Infos Seniors.
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[1] CCAS
Le CCAS est un organisme local qui aide les habitants en difficulté, notamment les personnes âgées, en leur offrant des services sociaux et des aides financières.
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