Un patient alité, une personne à mobilité limitée, un risque qui s’installe. Les escarres, ces lésions cutanées redoutées, évoluent vite : un simple érythème peut, en quelques jours, devenir une plaie profonde. Prévenir vaut mieux que guérir. En 2025, la lutte contre les escarres passe par une génération d’équipements de plus en plus techniques, pensés pour répondre à tous les niveaux de risque et à chaque situation de vie. Matelas, coussins, draps, accessoires spécialisés : voici un panorama des solutions recommandées, des critères de sélection et des innovations qui font la différence aujourd’hui.

Les escarres : comprendre le danger, cibler la prévention

Pression continue, zones osseuses, tissus fragilisés. Les escarres apparaissent après une immobilisation prolongée (sacrum, talons, trochanters, omoplates en première ligne et traversent différents stades d’évolution. Le risque concerne surtout les personnes âgées, les patients dépendants, mais aussi toute personne hospitalisée sur une longue période. Les facteurs aggravants : dénutrition[1], troubles neurologiques, maladies chroniques, troubles circulatoires.

L’échelle de Norton ou de Braden permet de quantifier le risque. Un score inférieur à 14, prescription d’un matelas thérapeutique recommandée. L’enjeu : répartir la pression, réduire la friction, préserver la peau.

senior ayant guéri de son escarre au fessier

Matelas anti-escarres : panorama des technologies 2025

Les matelas anti-escarres 2025 offrent différentes technologies adaptées au niveau de risque et au confort des patients.

Les matelas à air motorisé : référence haut de gamme

Cellules d’air alternantes, compresseur silencieux, réglages personnalisés. Ces matelas « dynamiques » se distinguent par leur capacité à modifier régulièrement la pression sous le corps, toutes les 10 minutes, pour éviter la stagnation sanguine.

  • 16 à 20 cellules indépendantes, adaptation fine à la morphologie
  • Panneau de contrôle numérique, ajustement de la fermeté
  • Alarmes visuelles et sonores en cas de variation de pression ou de défaillance
  • Vanne CPR pour dégonflage d’urgence
  • Modes thérapeutiques alternés ou statiques, selon les besoins médicaux
  • Batterie de secours, autonomie jusqu’à 12h

Pour les patients les plus à risque (immobilisation complète, troubles neurologiques majeurs), la solution reste la plus efficace. Certains modèles, comme le Viscoflex Evolutif Air+Air, combinent mousse viscoélastique et technologie à air pour un confort et une sécurité maximale. Prix moyen constaté : de 480 à 1200 € selon le niveau de sophistication, location possible autour de 11 €/semaine.

LIRE AUSSI : Peut-on mourir d’une escarre ?

Les matelas en mousse haute résilience : l’équilibre confort-prévention

Pour les personnes alitées entre 10 et 15h par jour, mobiles mais affaiblies, la mousse haute résilience (HR) tient la corde. La structure alvéolaire épouse les mouvements, la densité (minimum 35 kg/m³) assure une répartition homogène du poids.

  • Base ferme, surface souple (mousse HR + couche viscoélastique)
  • Durée de vie souvent supérieure à 5 ans
  • Traitements antibactériens, housses respirantes et imperméables
  • Exemples : Matelas Viscoflex Monobloc, Novaform Classe 2

Ce type de matelas est remboursé par l’Assurance Maladie sur prescription (296,62 € pour un Viscoflex Classe II, garanti 2 à 3 ans).

Les matelas gaufriers : ventilation et adaptation

Les découpes en plots, typiques des matelas gaufriers, favorisent la circulation de l’air et limitent l’humidité, terrain propice à la macération. Plébiscités pour la prévention des escarres chez les patients à risque faible à modéré, ils s’adaptent bien aux lits médicalisés.

  • Structure monobloc ou multicouche, découpes multidirectionnelles
  • Capacité de charge jusqu’à 120 kg
  • Prix public : de 135 à 299 €

Le Polyplot 14 cm, fabriqué en France, reste une valeur sûre pour ces indications.

Coussins et accessoires anti-escarres : zones sensibles, solutions ciblées

Assis dans un fauteuil, le risque d’escarres se concentre sur les ischions, le sacrum, parfois les talons. Les coussins, talonnières, supports de positionnement jouent un rôle crucial. Les modèles à air, mousse viscoélastique, gel ou multicouches, proposés par Systam, Centrale Médicale ou Winncare, permettent d’adapter la prévention à la morphologie et à la durée d’immobilisation.

  • Coussin à air dynamique avec compresseur (non remboursé)
  • Coussins à air (classe 2), base de remboursement autour de 185 €
  • Coussins de positionnement pour fauteuil ou lit, soulageant les points de pression
  • Talonnieres pour la protection des talons
  • Ceintures ou gilets pour limiter les glissements et le cisaillement

La sélection du coussin dépend, comme pour le matelas, de l’évaluation du risque et de la durée d’utilisation.

coussin anti escarre

LIRE AUSSI : Escarres : comment accélérer la cicatrisation ?

Draps, housses et surmatelas : l’hygiène et la prévention au quotidien

Protection contre l’humidité, lutte contre le cisaillement, hygiène irréprochable. Les textiles techniques évoluent : draps housses en polyuréthane, tissus bactériostatiques, coins élastiqués renforcés, capacité à supporter des lavages à 90°C.

  • Housses amovibles, imperméables, respirantes
  • Draps micro-aérés pour limiter la chaleur et la transpiration
  • Draps de transfert, facilitant le déplacement du patient et réduisant les frictions
  • Alèses intégrales pour éviter la macération

Un entretien méticuleux – nettoyage quotidien, lavage machine régulier, inspection des coutures – prolonge la durée de vie du matériel et prévient les complications infectieuses.

LIRE AUSSI : Voici les 5 choses à faire pour soigner une escarre au fessier naturellement

Comment choisir son équipement anti-escarres en 2025 ?

L’adéquation entre le niveau de risque, la morphologie, l’environnement et les capacités du patient reste fondamentale.

Niveau de risqueType de matelas recommandéCompléments
Faible à modéréMousse HR, gaufrierDraps techniques, coussin de prévention
Moyen à élevéMousse viscoélastique, surmatelas spécialiséCoussins de positionnement, talonnières
Très élevéMatelas à air motorisé, technologie hybrideAccessoires personnalisés, surveillance accrue

La prescription médicale peut ouvrir droit à un remboursement par la Sécurité sociale, dont le montant dépend du type d’équipement et du code LPP correspondant. Dans la plupart des cas, ce remboursement couvre une partie du coût (par exemple, environ 65 % pour certains matelas anti‑escarres), le reste pouvant être pris en charge par une complémentaire ou rester à la charge du patient. Le niveau de remboursement peut varier selon la situation (ALD, exonérations, modèle prescrit, etc.). 

FAQ : questions fréquentes sur les équipements anti-escarres

Peut-on utiliser un matelas anti-escarres sur n’importe quel sommier ? 

Non, il faut vérifier la compatibilité et le respect des dimensions exactes, surtout pour les lits médicalisés.

Un surmatelas suffit-il pour la prévention ? 

Pour un risque modéré, un surmatelas spécialisé peut faire la différence, mais jamais pour un patient à risque élevé ou déjà porteur d’escarres.

À quelle fréquence renouveler le matériel ? 

En général, tous les 3 ans pour les matelas classe 2, tous les ans pour les classes 1. Un remplacement anticipé peut être prescrit selon l’évolution de l’état de santé.

Lavage des housses : quelles précautions ? 

Respecter les températures de lavage (40 à 90°C selon la matière), éviter les produits agressifs, vérifier l’intégrité des coutures.

Les coussins à air nécessitent-ils un entretien particulier ? 

Oui, contrôle régulier de la pression, nettoyage de la housse, vérification de l’absence de fuite.

Article relu par l’équipe éditoriale avec le concours d’un contributeur expert médico-social chez Cap Retraite. Son expérience de terrain et sa connaissance des dispositifs d’aide et d’accompagnement permettant d’apporter un regard fiable et pertinent aux lecteurs.

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Commentaires (2)

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  1. Paule DEPERT

    Peut on avoir les mêmes services si l’on reste à son domicile. Remerciements

    Répondre
    1. Amandine

      Bonjour

      Je vous remercie pour votre commentaire.
      Certains équipements et services peuvent parfois être proposés à domicile, selon l’évaluation médicale et les dispositifs disponibles.
      Bonne fin de journée.
      Amandine

      Répondre

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