Vaccination grippe, Covid et pneumocoque chez les 65+ fragiles : quoi faire cet hiver ?

Pourquoi les 65+ restent une cible prioritaire

L’âge fait le lit des complications. Immunité qui faiblit, maladies chroniques qui s’ajoutent, défenses qui peinent à contenir l’assaut viral ou bactérien. Statistiques à l’appui : la quasi-totalité des décès liés à la grippe, la majorité des formes graves de Covid-19, l’essentiel des pneumonies hospitalisées concernent ce public. En France, 9 000 morts annuels sont imputés à la grippe, dont la majorité chez les seniors, et la Covid-19 multiplie par plus de 100 le risque de décès au-delà de 65 ans. 

Le pneumocoque, quant à lui, reste la première cause d’infection bactérienne invasive après 65 ans, avec des taux de mortalité pouvant grimper à 30 % chez les plus âgés. Même en bonne santé, passé ce cap, le risque n’épargne personne.

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Calendrier vaccinal 2025-2026 : les grandes lignes à retenir

• Grippe saisonnière : La campagne démarre le 14 octobre 2025 en métropole (début septembre à Mayotte, dès mai à La Réunion) et s’étend jusqu’en janvier. Idéalement, la vaccination doit précéder le pic épidémique de quelques semaines.
• Covid-19 : Vaccination recommandée à partir de la mi-septembre. Rappel annuel conseillé, avec un délai de 6 mois minimum depuis la dernière dose ou infection (3 mois pour les plus de 80 ans ou les immunodéprimés).
• Pneumocoque : La grande nouveauté : vaccination désormais recommandée à tous les adultes de 65 ans et plus, non plus seulement aux personnes à risque. Aucune fenêtre saisonnière stricte, mais l’automne reste le moment privilégié pour synchroniser tous les vaccins.

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Quels vaccins pour quels risques ?

Selon l’âge et les risques, différents vaccins sont recommandés pour se protéger efficacement contre les maladies hivernales. 

Grippe : du classique au hautement dosé

Pour cette saison, plusieurs vaccins quadrivalents sont proposés : Vaxigrip, Influvac, Flucelvax. Deux options sont recommandées en priorité aux plus de 65 ans : Efluelda (dose forte) et Fluad (adjuvanté), pour une meilleure efficacité face aux défenses immunitaires parfois moins réactives. La protection s’installe sous quinze jours, dure en moyenne six mois.

L’efficacité varie : 42 % en 2024-2025 (75 % contre le virus B, 26 % contre le virus A), mais surtout, la vaccination divise le risque de complications graves. Chaque année, 2 000 vies sauvées chez les seniors grâce à ce geste préventif.

Covid-19 : adaptation constante

Un seul vaccin disponible cette saison : Comirnaty adapté au variant LP.8.1, à base d’ARN messager. Recommandé chaque année pour les 65+, il cible les variants circulants. La protection, variable mais réelle, limite hospitalisations et décès. La couverture vaccinale reste toutefois en deçà des objectifs : 53,7 % chez les plus de 65 ans lors de la campagne précédente, loin des 75 % visés.

Pneumocoque : élargissement majeur de la cible

La HAS a tranché : désormais, tous les 65 ans et plus doivent recevoir une dose unique de Prevenar-20, vaccin conjugué couvrant 20 sérotypes. Il remplace les schémas séquentiels complexes (Prevenar 13 puis Pneumovax 23), trop peu suivis, et simplifie le parcours. Cette stratégie s’appuie sur une incidence et une gravité croissantes des infections avec l’âge : 60 % des infections invasives à pneumocoque concernent les plus de 65 ans, dont la moitié sans comorbidité. L’administration peut se faire en même temps que les autres vaccins saisonniers.

Prise en charge, accès, remboursement : qui paie quoi ?

• Grippe : Remboursée à 100 % pour tous les 65+, les personnes à risque, les femmes enceintes, l’entourage de nourrissons fragiles, les aides à domicile et les professionnels exposés. Un bon de prise en charge arrive à domicile, sinon un professionnel de santé peut le délivrer.
• Covid-19 : Gratuit pour tous, sans condition ni ordonnance.
• Pneumocoque : Prise en charge pour tous les 65 ans et plus. Le schéma vaccinal et le remboursement sont à valider avec le médecin traitant. Le vaccin Prevenar-20 est à privilégier, sauf contre-indication.

Où et par qui se faire vacciner ?

Médecins généralistes, sages-femmes, infirmiers, pharmaciens, certains étudiants en santé (sous supervision) : le choix s’élargit. La vaccination grippe et Covid-19 peut aussi s’effectuer lors d’une seule visite, sur deux zones différentes du corps. Pas besoin d’attendre entre deux injections : la co-administration, validée scientifiquement, simplifie la démarche. Le vaccin pneumococcique, lui aussi, peut être injecté lors de la même séance.

Effets indésirables et précautions

La tolérance des vaccins saisonniers est globalement bonne. Douleur au point d’injection, fièvre, fatigue passagère, myalgies : des désagréments fréquents mais brefs. Les réactions graves sont rares : pour le vaccin grippe, une réaction allergique sur 450 000 injections. Le vaccin Covid-19, y compris chez la femme enceinte, présente un profil de sécurité rassurant. Pour le pneumocoque (Prevenar-20), la surveillance se poursuit, notamment sur le risque de syndrome de Guillain-Barré, mais les données restent favorables à ce jour.

Pourquoi vacciner aussi l’entourage ?

Les aidants familiaux, les proches vivant sous le même toit, les professionnels de santé en contact régulier : tous sont invités à se faire vacciner. Ce geste limite le risque d’introduire le virus chez une personne vulnérable. Se protéger, c’est aussi protéger les autres.

Gestes barrières : toujours d’actualité

La vaccination ne remplace pas les mesures de prévention : lavage des mains, aération des pièces, port du masque en cas de symptômes ou dans les lieux fréquentés, isolement en cas de fièvre. Ces gestes simples, maintenus durant la saison à risque, réduisent la circulation des virus respiratoires. Ils protègent les plus fragiles, mais aussi le collectif.

Vaccin contre le VRS : une option à discuter

Le vaccin contre le virus respiratoire syncytial (VRS) existe désormais pour les adultes de 60 ans et plus présentant au moins un facteur de risque. Son efficacité sur les formes sévères reste modérée. Pas de recommandation de masse pour l’instant. La décision se prend au cas par cas, en lien avec le médecin traitant.