Dès les premiers stades de la maladie d’Alzheimer[1] ou d’une maladie apparentée, le déclin cognitif de l’individu se traduit par des pertes de mémoire et une altération du jugement. Ces difficultés peuvent rapidement interférer avec la gestion de ses finances et l’exposer à des risques d’erreur ou de décisions erronées. Apprenez à protéger votre proche des erreurs et des fraudes susceptibles de menacer ses économies et ses capacités à financer sa prise en charge.

Apprenez à reconnaître les signes de difficultés de gestion

Même diagnostiquée à un stade précoce, la maladie d’Alzheimer est généralement repérée lorsque les capacités cognitives de l’individu commencent à décliner, affectant son jugement. Or, la gestion des finances est l’une des premières activités du quotidien que les personnes souffrant d’un déficit cognitif léger ou de la maladie d’Alzheimer[1] ont des difficultés à accomplir.

Il est important pour les aidants familiaux de reconnaître les différents signes de difficultés de gestion chez leur proche âgé atteint de la maladie d’Alzheimer[1], pour pouvoir l’aider ou le protéger des escrocs à l’affût de personnes vulnérables.

Pensez à prendre des mesures lorsque vous constatez l’un des signes suivants :

  • ses compétences financières, même les plus simples (comme calculer la monnaie ou un pourboire), semblent réduites ;
  • il oublie de payer ses factures ;
  • vous constatez des dépenses inexpliquées sur son compte bancaire ;
  • il fait des achats inhabituels, voire impulsifs ;
  • il accuse autrui de lui voler de l’argent ;
  • il est victime de fraudes sur Internet ou d’escroqueries de démarcheurs divers ;
  • les demandes de dons au téléphone se multiplient ;
  • la banque appelle pour signaler un problème de gestion du compte…

Conseils pour prévenir l’exploitation financière d’une personne Alzheimer

La moindre confusion dans le comportement financier de la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer[1] augmente ses risques d’être victime d’une fraude ou d’une arnaque contre les seniors.

Les proches sont les mieux placés pour protéger leur parent contre ces escroqueries. Pour ce faire, il est recommandé d’agir de plusieurs manières :

1.     Simplifiez les portefeuilles de placement et les comptes financiers

Simplifier les investissements de la personne âgée réduit les risques d’erreurs et d’escroquerie. Les portefeuilles de placement complexes sortent souvent des compétences d’une personne dont les facultés cognitives sont réduites.

2.     Inscrivez votre proche sur la Liste orange/rouge

Votre proche peut inscrire gratuitement son numéro de téléphone sur la liste d’opposition au démarchage téléphonique « Bloctel », interdisant aux professionnels de le contacter pour de la prospection commerciale. Vous pouvez aider votre proche à effectuer cette démarche sur Internet.

Cette liste ne protège pas votre proche Alzheimer[1] des véritables escrocs, mais uniquement des démarcheurs honnêtes.

Il peut également demander à son opérateur téléphonique de ne pas inscrire son numéro de téléphone dans l’annuaire. Il sera ainsi sur la fameuse liste rouge.

3.     Proposez votre aide pour gérer les factures et les taxes

Le but n’est pas de priver votre proche de son indépendance financière dès les premiers stades de la maladie d’Alzheimer[1]. Il s’agit plutôt de proposer votre aide pour les tâches les plus compliquées. Au fil du temps, il vous impliquera probablement de plus en plus dans la gestion de ses finances.

Pensez à préparer avec votre proche une liste de ses comptes, mots de passe et autres informations/documents légaux importants.

4.     Préparez un plan de dépenses

Vous pouvez également aider votre proche en préparant avec lui un budget et un plan de dépenses, prévoyant aussi les sommes pouvant être consacrées à la charité (sans dépasser son budget ni répondre à n’importe quel démarcheur se présentant comme une organisation non lucrative au téléphone).

5.     Anticipez l’avenir et prévoyez la protection future de votre proche

Il peut être utile de prévoir, dès le diagnostic de la maladie d’Alzheimer[1], un mandat de protection future pour que votre proche nomme la personne qui protégera son patrimoine (et éventuellement sa personne) lorsqu’il n’aura plus toutes ses facultés.

Si votre proche n’a pas effectué ces démarches avant les stades avancés de la maladie d’Alzheimer[1], vous pouvez toujours faire appel au juge des tutelles[2] pour obtenir une habilitation familiale pour représenter votre proche.

Dans certains cas, une mesure de protection juridique s’impose, notamment si le proche aidant ne fait pas partie des personnes susceptibles de faire une demande d’habilitation familiale. Sa mise en place devra également être demandée auprès du greffe du tribunal d’instance.

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Yaël A.,Rédactrice chez Cap Retraite

1 Commentaire

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  1. Marie Laurence CHIRAT

    Bonjour.
    Je suis très inquiète. Mon papa ayant la maladie d’Alzheimer c’est ma sœur qui s’occupe de lui à domicile et qui gère ses finances. Celle ci ayant procuration je souhaite juste être au courant des mouvements des comptes de mon père sauf que celle ci refuse catégoriquement de me les transmettre. Elle touche le RSA et c’est mon papa qui règle le loyer les factures la nourriture etc…une mise en marche de protection des tutelles a bénéficié d’un non lieu il y a un an. Que dois je faire? ,Écrire au procureur de la République de la ville où ils résident ? Merci de bien vouloir m’eclairer.
    Cordialement.
    Madame Chirat.

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