Avec l’augmentation de notre espérance de vie, la démence émerge comme l’une des maladies neurodégénératives les plus préoccupantes de notre temps. Cette pathologie est souvent associée à sa forme la plus connue, la maladie d’Alzheimer. Toutefois, elle peut également être causée par d’autres maladies, telles que la démence à corps de Lewy, la démence vasculaire ou la démence fronto-temporale.

Les traitements médicamenteux actuels permettent de soulager certains symptômes de la démence, mais ils n’offrent qu’une efficacité limitée et temporaire.

Face à ce constat, les thérapies non médicamenteuses apparaissent comme des alternatives complémentaires prometteuses pour ralentir la progression de la démence et améliorer la qualité de vie des patients et de leurs aidants.

Voici un tour d’horizon exhaustif des différentes approches non médicamenteuses actuellement étudiées et mises en œuvre, ainsi que de leurs bénéfices potentiels pour les personnes atteintes de démence et leur entourage.

Les approches cognitives et comportementales pour stimuler les capacités intellectuelles et émotionnelles

Les thérapies cognitives et comportementales sont des approches centrées sur le renforcement des compétences intellectuelles et émotionnelles des patients atteints de démence.

Elles visent à stimuler et maintenir les facultés cognitives, telles que la mémoire, l’attention ou le raisonnement, tout en aidant les patients à mieux gérer leurs émotions et à adapter leur comportement face à la maladie.

  • La réminiscence est l’une des techniques cognitives les plus couramment utilisées auprès des patients atteints de démence. Elle consiste à encourager la personne à se remémorer des souvenirs passés, souvent liés à des moments heureux. En effet, cela permet de  stimuler sa mémoire et renforcer son estime de soi. Plusieurs études ont montré que la réminiscence peut améliorer la qualité de vie des patients, en réduisant notamment les symptômes dépressifs et l’anxiété.
  • La stimulation cognitive est une autre approche qui vise à solliciter et maintenir les capacités cognitives des patients, à travers des exercices spécifiques et adaptés à leur niveau de compétence. Cette méthode peut prendre différentes formes, telles que les puzzles, les jeux de mémoire, la lecture ou l’écriture. Les résultats des études sur la stimulation cognitive sont encore mitigés, mais certaines recherches suggèrent qu’elle pourrait ralentir le déclin cognitif chez les personnes atteintes de démence légère ou modérée.

Enfin, les interventions comportementales visent à aider les patients à mieux gérer leurs émotions et à adapter leur comportement face aux défis posés par la maladie. 

Ces interventions peuvent inclure des techniques de relaxation, des exercices de respiration, ou encore des conseils pour améliorer la communication avec l’entourage. 

Les études sur l’efficacité de ces approches sont encore limitées, mais elles pourraient contribuer à réduire le stress et l’anxiété chez les patients atteints de démence.

LIRE AUSSI: Voici 6 activités thérapeutiques reconnues pour améliorer la vie des patients Alzheimer en EHPAD

Une personne âgée atteinte de démence en atelier sur un jeu de mémoire

Les interventions psychosociales pour favoriser l’autonomie et le bien-être des patients

Les interventions psychosociales sont des méthodes qui visent à soutenir et améliorer le bien-être des patients atteints de démence en agissant sur leurs interactions avec leur environnement social et familial.

Ces approches ont pour objectif de favoriser l’autonomie des patients, de renforcer leur sentiment d’appartenance et de stimuler leur participation à des activités sociales et de loisirs.

  • La thérapie de validation est une approche qui consiste à valider les sentiments et les expériences des patients, en les aidant à s’exprimer et à donner un sens à leur vécu. Cette méthode peut notamment aider à réduire l’agitation et les comportements répétitifs chez les personnes atteintes de démence avancée, en favorisant leur sentiment de sécurité et de confort.
  • La thérapie occupationnelle vise à aider les patients à maintenir ou à développer leurs compétences fonctionnelles et leur autonomie dans la réalisation des activités quotidiennes, telles que la préparation des repas, l’hygiène personnelle ou la gestion des finances. En adaptant l’environnement et en proposant des activités individualisées, la thérapie occupationnelle peut contribuer à améliorer la qualité de vie des patients et à réduire la charge des aidants.
  • La stimulation sociale consiste à favoriser les interactions et les relations entre les patients atteints de démence et leur entourage. Il s’agit d’organiser des activités de groupe, des sorties ou des événements culturels. La participation à des activités sociales peut aider à prévenir l’isolement et à maintenir les compétences cognitives et émotionnelles des patients.
  • Le soutien aux aidants est une composante essentielle des interventions psychosociales, car il permet de prévenir l’épuisement et la détresse des aidants, qui sont souvent confrontés à des défis émotionnels, physiques et financiers importants. Les programmes de soutien aux aidants peuvent inclure des formations, des groupes de parole, des séances de relaxation ou des services de répit.
en cas de démence, le soutien des aidants est essentiel

Les approches corporelles et sensorielles pour améliorer la communication non verbale et le bien-être physique 

Les thérapies corporelles et sensorielles sont des méthodes qui explorent la dimension physique et sensorielle du vécu des patients atteints de démence, en utilisant notamment le toucher, le mouvement, la musique ou l’art. Ces approches permettent d’améliorer la communication non verbale, de réduire les tensions et les douleurs, et de renforcer le bien-être émotionnel et corporel des patients.

  • La massothérapie est une technique qui consiste à appliquer des pressions et des mouvements sur les muscles et les tissus du corps, afin de soulager les douleurs, les tensions et la fatigue. Plusieurs études ont montré que la massothérapie peut avoir des effets bénéfiques sur les symptômes de la démence, en réduisant notamment l’agitation, l’anxiété et la dépression.
  • La danse-thérapie est une approche qui utilise le mouvement et l’expression corporelle pour favoriser l’expression des émotions et des sensations, et pour stimuler les capacités cognitives et motrices des patients. La danse-thérapie peut contribuer à améliorer la coordination, l’équilibre et la communication non verbale chez les personnes atteintes de démence.
  • La musicothérapie est une méthode qui fait appel à la musique et aux sons pour stimuler la mémoire, les émotions et les compétences cognitives des patients. La musicothérapie peut prendre différentes formes, telles que l’écoute de musique, la pratique d’un instrument ou le chant. Plusieurs études ont montré que la musicothérapie peut avoir des effets positifs sur les symptômes de la démence, en améliorant notamment la mémoire, l’humeur et la communication.
  • L’art-thérapie est une approche qui utilise les arts visuels, tels que le dessin, la peinture ou la sculpture, pour favoriser l’expression des émotions, des souvenirs et des sensations. L’art-thérapie peut aider à stimuler la créativité, l’estime de soi et la communication non verbale chez les personnes atteintes de démence.

Les approches environnementales et technologiques pour adapter l’environnement et faciliter la prise en charge 

Les interventions environnementales et technologiques sont des approches qui visent à adapter l’environnement de vie et de soins des patients atteints de démence, en tenant compte de leurs besoins spécifiques et de leurs capacités. Ces méthodes permettent d’optimiser l’autonomie, la sécurité et le confort des patients, tout en facilitant la prise en charge et le suivi par les professionnels de santé et les aidants.

  • L’aménagement de l’espace est une démarche qui consiste à concevoir et organiser l’environnement de vie des patients de manière à soutenir leurs capacités cognitives et motrices, et à réduire les risques de confusion, de désorientation ou de chute. Cela peut inclure des adaptations au niveau de l’éclairage, des couleurs, des objets ou des repères visuels, ainsi que la création d’espaces dédiés aux activités et aux moments de repos.
  • Les technologies de l’information et de la communication (TIC) offrent de nouvelles opportunités pour améliorer la prise en charge et le suivi des patients atteints de démence. Des dispositifs tels que les tablettes numériques, les applications mobiles, les objets connectés ou les systèmes de géolocalisation peuvent être utilisés pour soutenir les compétences cognitives des patients, faciliter la communication avec l’entourage, ou encore assurer leur sécurité et leur autonomie à domicile.
  • La télémédecine est une approche qui permet de réaliser des consultations, des examens ou des suivis à distance, grâce à des technologies de communication vidéo et audio. La télémédecine peut faciliter l’accès aux soins pour les patients atteints de démence, notamment dans les zones rurales ou éloignées, et contribuer à améliorer la coordination entre les différents professionnels de santé impliqués dans leur prise en charge.
  • L’ergothérapie est une discipline qui vise à adapter l’environnement matériel et social des patients, afin de faciliter leur autonomie et leur participation aux activités quotidiennes. L’ergothérapeute peut conseiller et accompagner les patients et les aidants dans l’acquisition et l’utilisation d’aides techniques ou technologiques, en fonction de leurs besoins et de leurs capacités.

Dans un monde où la démence prend de l’ampleur, les thérapies non médicamenteuses se dessinent comme une lueur d’espoir pour les patients et leurs proches. Plus qu’une simple alternative, ces approches, qu’elles soient cognitives, comportementales, corporelles, sensorielles, environnementales ou technologiques, ont le potentiel de révolutionner notre manière d’appréhender la maladie et d’y répondre. La clé réside dans une prise en charge complète et sur-mesure, respectant l’individualité de chaque patient. Continuons à chercher, à innover et à partager nos découvertes. 

Sophie, Conseillère Cap Retraite

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