L’arthrose dégénérative : une fatalité ? Cette maladie chronique touche en effet plus de 365 millions de personnes dans le monde. Parmi elles, 344 millions souffrent de formes modérées à sévères, avec des douleurs, gonflements et raideurs handicapants dans les genoux, les mains et les hanches. Et la situation s’aggrave : la hausse du vieillissement de la population, l’obésité et les traumatismes articulaires alimentent la prévalence de cette affection musculo-squelettique silencieuse mais invalidante. Pour retarder l’apparition de l’arthrose[1] et limiter ses impacts sur votre mobilité, voici les facteurs de risque à connaître et, si possible, à anticiper.
1- L’âge : l’usure du cartilage inévitable
Avec l’apparition des premières douleurs articulaires autour de la quarantaine ou de la cinquantaine, l’âge est le premier facteur de risque d’arthrose dégénérative. En cause :
- Une évolution naturelle du cartilage qui, avec le temps, s’amincit et perd son élasticité.
- La perte d’efficacité des cellules réparatrices : seuls 3 % des moins de 45 ans sont touchés, contre 65 % des plus de 65 ans et jusqu’à 80 % des plus de 80 ans.
Si ce vieillissement articulaire fait partie du processus naturel, adopter une bonne hygiène de vie peut le ralentir.
2- Être une femme : la faute des hormones
Selon l’OMS, 60 % des personnes atteintes d’arthrose sont des femmes, surtout dès 55 ans, après la ménopause. À cette période de la vie, les œstrogènes, qui protègent les articulations, diminuent drastiquement. Résultat : les articulations au niveau des mains et des genoux se fragilisent.
L’arthrose du genou est aussi fréquente chez la femme de par ces différences anatomiques, comme des genoux légèrement plus en valgus.
3- Une surcharge pondérale
Au quotidien, les articulations des genoux et des hanches supportent le poids du corps. Avec une surcharge pondérale constante, les genoux subissent une pression égale à trois à six fois votre poids corporel à chaque pas. Ainsi, en exerçant une contrainte bien plus importante sur les genoux qu’une personne de poids moyen, la personne en surpoids accélère l’usure de son cartilage.
Perdre ne serait-ce que 5 % de son poids corporel réduit significativement cette pression et ralentit la progression de l’arthrose.
4- Le port fréquent de charge lourde
Les professions avec manipulation fréquente de charges lourdes, comme les déménageurs ou les ouvriers du bâtiment, mettent leurs articulations à mal. Chaque levée exerce une pression importante sur les hanches, les genoux et les disques intervertébraux. Ce stress mécanique répétitif touche progressivement le cartilage et les tendons, responsable d’un risque d’arthrose prématurée.
5- Une activité physique intense ou inadaptée
Bien que le sport soit bénéfique pour les articulations, certaines pratiques sont nocives. Les sports à fort impact, comme le football, le rugby ou la course à pied sur de longues distances, sollicitent intensément les articulations avec un risque plus important de microtraumatismes répétés. Ces lésions, souvent ignorées ou mal soignées, accélèrent la dégradation du cartilage.
D’ailleurs, les jeunes athlètes sont les premiers touchés par une arthrose précoce suite à des blessures comme des déchirures ligamentaires ou des fractures articulaires.
6- Les maladies propices à l’ostéoarthrose
Certaines pathologies augmentent considérablement le risque d’arthrose :
- Les désordres métaboliques : des maladies comme le diabète, l’obésité ou les dyslipidémies altérant les tissus articulaires en modifiant l’équilibre des enzymes et des médiateurs inflammatoires.
- Les maladies articulaires comme la chondrocalcinose et la goutte provoquent des dépôts de cristaux dans les articulations qui accélèrent leur usure. De même, des maladies inflammatoires comme la polyarthrite rhumatoïde détruisent le cartilage et l’os sous-jacent.
- Les maladies osseuses comme l’ostéonécrose aseptique, où l’os meurt à proximité de l’articulation, affaiblissent l’articulation et favorisent l’arthrose.
7- Les traumatismes articulaires
Une articulation blessée est une articulation fragilisée. Les fractures, entorses ou encore les déchirures du ligament croisé antérieur (LCA) altèrent la structure articulaire et créent des zones de faiblesse qui augmentent la vitesse d’usure du cartilage. Par exemple, une entorse de genou mal soignée peut désaligner l’articulation, avec un risque d’arthrose précoce.
8- Certaines anomalies anatomiques
Certaines anomalies liées à un désalignement, comme un genu varum (jambes arquées) ou un genu valgum (jambes en X), modifient l’alignement naturel des membres. Résultat : le cartilage, inégalement sollicité, s’use plus vite dans certaines zones.
De même, des malformations congénitales ou des séquelles de traumatisme (comme une luxation, une entorse négligée ou l’ablation d’un ménisque) augmentent le risque d’arthrose.
9- Une prédisposition génétique à l’arthrose
Bien que les causes génétiques soient encore inconnues, certaines formes d’arthrose, notamment celle des mains, sont héréditaires. Si vos parents ou grands-parents en souffrent, vous avez plus de chances d’être concerné.
Cette prédisposition repose sur des gènes impliqués dans la formation et le maintien des os et du cartilage. Lorsque l’expression de ces gènes est altérée en raison de variations génétiques, cela perturbe la fonction du cartilage et augmente le risque de développer de l’arthrose.
Dans la majorité des cas, ce sont plusieurs changements génétiques, chacun ayant un effet limité, qui,combinés, augmentent ce risque.
10- La sédentarité : un piège pour les articulations
Le manque d’activité physique affaiblit les muscles qui soutiennent les articulations. De ce fait, la pression directe augmente sur le cartilage. Par ailleurs, rester immobile trop longtemps peut limiter la circulation du liquide synovial, qui nourrit et lubrifie le cartilage. Une activité physique régulière, douce et adaptée, comme la natation ou le yoga, préserve la santé articulaire sur le long terme.
L’arthrose dégénérative est une maladie chronique aux symptômes progressifs. Au fil du temps, les mouvements douloureux et difficiles empêchent les gens de se mouvoir. Cette perte de mobilité joue sur le moral, jusqu’à souffrir de troubles du sommeil. Avec une prise de conscience précoce, la mise en place d’exercices réguliers, couplée à une alimentation équilibrée, il est possible de renforcer ses muscles et de maintenir un poids sain, pour soulager la pression sur les articulations. Dans les cas graves, la chirurgie de remplacement articulaire réduit la douleur et aide à retrouver une mobilité fonctionnelle vitale.
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[1] Arthrose
L’arthrose est une maladie des articulations où le cartilage s’use, causant douleur, raideur et difficulté à bouger les articulations, et qui touche principalement les personnes âgées.
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