Oubli de conversation récente, des difficultés à préparer les repas ou à suivre une conversation… La démence est une pathologie neurologique dont les prémices se cachent souvent dans les détails. Cependant, certains symptômes peuvent être simplement liés à l’âge et non à la pathologie, rendant la distinction difficile.

En cas de doute, faire diagnostiquer une personne âgée pour des troubles cognitifs permet de distinguer les signes normaux des signes précurseurs de la démence chez les seniors.

Voici un éclairage sur les premières manifestations de démence, les symptômes alarmants et comment agir correctement pour initier un diagnostic. 

Les troubles cognitifs liés à l’âge : des manifestations normales du vieillissement

Avant d’aborder les signes précurseurs de la démence, il est essentiel de comprendre les changements cognitifs normaux qui accompagnent le vieillissement.

Les modifications cognitives liées à l’âge peuvent se manifester de différentes manières :

  • Diminution de la vitesse d’exécution : Avec l’âge, le temps nécessaire pour accomplir certaines tâches mentales, telles que le traitement de l’information ou la résolution de problèmes, peut augmenter.
  • Difficultés de concentration : Les seniors peuvent avoir du mal à se concentrer sur une tâche ou à maintenir leur attention sur une conversation.
  • Problèmes de mémoire : Il est fréquent que les personnes âgées oublient des détails ou des événements récents, bien qu’ils se souviennent généralement des faits importants et des événements de leur vie.
  • Difficultés à trouver les mots : Les seniors peuvent parfois avoir du mal à trouver le bon mot lorsqu’ils parlent, bien qu’ils comprennent toujours la signification des mots et des phrases.

Ces changements cognitifs sont considérés comme normaux et ne sont généralement pas source d’inquiétude. Ils font partie du processus naturel de vieillissement et n’ont pas d’impact significatif sur la qualité de vie des seniors.

LIRE AUSSI: 5 façons dont vos proches peuvent cacher une démence

Des problèmes pour s'habiller de manière cohérente peuvent être un signe de démence

Les signes précurseurs de la démence : des symptômes plus inquiétants

Maintenant que nous avons évoqué les troubles cognitifs normaux, concentrons-nous sur les signes précurseurs de la démence, qui sont plus graves et potentiellement alarmants.

La démence est un terme générique qui englobe plusieurs maladies neurodégénératives, dont la maladie d’Alzheimer. Les symptômes varient en fonction du type et de la gravité de la démence, mais ils ont tous pour point commun, une détérioration progressive des fonctions cognitives. Voici quelques-uns des signes précurseurs de la démence :

  • Problèmes de mémoire : Contrairement aux troubles cognitifs normaux, la démence entraîne des problèmes de mémoire plus importants et persistants, affectant à la fois les souvenirs récents et les souvenirs plus anciens.
  • Difficultés de communication : Les seniors atteints de démence peuvent avoir du mal à comprendre ou à s’exprimer, tant à l’oral qu’à l’écrit.
  • Troubles de l’orientation : Les personnes atteintes de démence peuvent se perdre facilement, même dans des lieux familiers et avoir des difficultés à retrouver leur chemin.
  • Difficultés de planification et de résolution de problèmes : La démence affecte la capacité à prendre des décisions, à planifier des activités et à résoudre des problèmes, même simples.
  • Altération du jugement : Les seniors atteints de démence peuvent prendre des décisions inappropriées ou dangereuses, sans se rendre compte des conséquences.
  • Changements d’humeur et de comportement : La démence peut provoquer des sautes d’humeur, de l’irritabilité, de l’apathie ou des comportements inhabituels.
  • Difficultés à effectuer des tâches quotidiennes : Les personnes atteintes de démence peuvent avoir du mal à accomplir des tâches simples, comme se laver, s’habiller ou préparer un repas.

Si vous observez chez un senior plusieurs de ces signes précurseurs, il est important de consulter un médecin afin d’évaluer la situation et d’envisager un éventuel diagnostic de démence.

LIRE AUSSI: 7 conseils pour aborder la question de la démence avec un proche

Les facteurs de risque et les mesures préventives

Il est également important d’être conscient des facteurs de risque associés à la démence et des mesures préventives qui peuvent être mises en place pour réduire les risques.

Les facteurs de risque de la démence comprennent :

  • Âge : La démence est plus fréquente chez les personnes âgées de 65 ans et plus.
  • Génétique : Les antécédents familiaux de démence, en particulier la maladie d’Alzheimer, augmentent le risque de développer la maladie.
  • Mode de vie : Un mode de vie malsain, notamment le tabagisme, une alimentation déséquilibrée et le manque d’exercice, peut augmenter le risque de démence.
  • Multiples pathologies : Les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires, de diabète ou d’obésité sont plus susceptibles de développer une démence.

Démence: quelles mesures préventives peut-on adopter?

Pour réduire le risque de démence, les seniors et leur entourage peuvent adopter les mesures préventives suivantes :

  • Maintenir une alimentation équilibrée : Une alimentation riche en fruits, légumes, poissons et céréales complètes peut aider à prévenir la démence et d’autres maladies.
  • Pratiquer une activité physique régulière : L’exercice physique contribue à améliorer la circulation sanguine, à prévenir l’obésité et à réduire le risque de maladies cardiovasculaires, facteurs de risque de la démence.
  • Stimuler son cerveau : Les activités cognitives, telles que la lecture, les mots croisés, les jeux de société ou les jeux vidéo, peuvent aider à préserver les fonctions cognitives et à retarder l’apparition de la démence.
  • Maintenir un bon sommeil :Un sommeil de qualité est essentiel pour le bon fonctionnement du cerveau et la prévention de la démence.
  • Gérer le stress : Apprendre à gérer le stress de manière saine, par exemple grâce à la méditation, au yoga ou à la relaxation, peut contribuer à réduire le risque de démence.

EN SAVOIR PLUS SUR: Démence ou confusion aiguë, comment les distinguer ?

IRM pour diagnostiquer la demence

Agir en cas de suspicion de démence : l’importance du diagnostic et de la prise en charge 

Face à la présence de signes précurseurs de démence chez un senior, il est crucial d’agir rapidement et de consulter un professionnel de santé pour établir un diagnostic précis. Le dépistage de la démence repose sur:

  1. Un examen clinique : Le médecin évaluera les symptômes, les antécédents médicaux et les facteurs de risque du patient.
  1. Des tests cognitifs : Ces tests permettent de mesurer les fonctions cognitives du patient, telles que la mémoire, l’attention, le langage ou la capacité à résoudre des problèmes.
  1. Des examens complémentaires : Des examens d’imagerie cérébrale, tels que l’IRM ou le scanner, peuvent être réalisés pour détecter d’éventuelles anomalies structurelles ou fonctionnelles du cerveau. Des analyses sanguines peuvent également être effectuées pour écarter d’autres causes possibles des symptômes.

Prise en charge intégrale et soutien pour les patients atteints de démence

Une fois le diagnostic de démence confirmé, il est essentiel de mettre en place une prise en charge adaptée, qui repose sur :

  • Un traitement médicamenteux : Certains médicaments peuvent aider à ralentir la progression de la maladie, à soulager les symptômes et à améliorer la qualité de vie des patients. Le choix du traitement dépendra du type de démence et de la gravité des symptômes.
  • Une prise en charge non médicamenteuse : Des thérapies non médicamenteuses, telles que la rééducation cognitive, la stimulation multisensorielle ou la thérapie occupationnelle, peuvent être proposées pour aider le patient à préserver ses fonctions cognitives et à maintenir son autonomie le plus longtemps possible.
  • Un soutien psychosocial :  La démence peut avoir un impact important sur la vie sociale et émotionnelle des patients et de leur entourage. Un soutien psychologique, des groupes de parole ou des activités sociales adaptées peuvent être bénéfiques pour les patients et leurs proches.
  • Une coordination des soins :  La prise en charge de la démence nécessite une collaboration étroite entre les différents professionnels de santé, tels que les médecins, les infirmiers, les ergothérapeutes ou les psychologues. Un plan de soins individualisé doit être élaboré pour répondre aux besoins spécifiques du patient et de sa famille.

Il est important de savoir différencier les troubles cognitifs normaux liés à l’âge des signes précurseurs de démence chez les seniors. La connaissance des facteurs de risque et la mise en œuvre de mesures préventives peuvent contribuer à réduire le risque de développer la maladie. 

Devant les premiers signes inquiétants, la rapidité d’intervention, la consultation médicale et une prise en charge adaptée sont essentielles pour garantir la qualité de vie des patients et de leurs proches. Ainsi, en étant attentif aux signes précurseurs et en adoptant les bonnes pratiques préventives, il est possible de mieux anticiper et gérer la démence chez les seniors.

Note de l’article (4 votes)

Cet article vous a-t-il été utile ?

Notez cet article afin de nous permettre d’améliorer nos contenus.

Commentaires (0)

Réagissez, posez une question…

Les derniers articles

Articles les plus recherchés

Nos dossiers sur ce thème

La santé du Grand-âge

L'accroissement de la longévité s'accompagne de la multiplication de pathologies propres aux personnes âgées. Nous abordons dans ce dossier intitulé "la santé au grand âge"…

En savoir plus

Face à la maladie d'Alzheimer

Nous avons consacré un dossier spécifique à la maladie d’Alzheimer, pour appréhender à sa mesure ce véritable fléau, qui touche en France 800 000 personnes,…

En savoir plus

Face à la maladie de Parkinson

Affection dégénérative du cerveau la plus courante après Alzheimer, la maladie de Parkinson touche plus de 2 % de la population française de plus de…

En savoir plus