Dans la quête constante d’amélioration des symptômes, de nombreux patients de la maladie de Parkinson se tournent vers des suppléments alimentaires, espérant atténuer les troubles et accompagner les traitements conventionnels. Si l’intégration de suppléments semble séduisante, mal dosés, ils risquent d’interagir avec l’efficacité des médicaments parkinsoniens et les symptômes. Cap Retraite revient sur les interactions entre les suppléments et la pathologie neurodégénérative.

Les suppléments utilisés pour gérer la maladie de Parkinson

La maladie de Parkinson se caractérise par un affaiblissement progressif d’une partie du cerveau qui produit de la dopamine. Cette neurodégénérescence entraîne des troubles cognitifs et problèmes moteurs, encore incurables. Pour limiter leur développement et renforcer le fonctionnement du cerveau, les patients ont recours à des médicaments et compléments spécifiques. 

Parkinson : les effets de suppléments

Les traitements dopaminergiques

La Lévodopa ou L-dopa demeure le traitement classique de la maladie de Parkinson. Ce médicament vise à maintenir une certaine activité au niveau de la dopamine, dans le but de limiter la progression des symptômes moteurs tels que la rigidité et la lenteur des mouvements. Toutefois, à long terme, la Lévodopa perd en efficacité. Elle est d’ailleurs souvent prescrite en conjonction avec le carbidopa ou le bensérazide afin d’optimiser leur effet. Ces composants permettent aussi de limiter les effets secondaires indésirables (les nausées, les vomissements, les étourdissements au réveil). 

LIRE AUSSI : les 10 aliments à éviter ou limiter en cas de maladie de Parkinson

Les rôles des antioxydants 

Certaines vitamines et minéraux montrent des effets positifs dans la gestion des symptômes de la maladie de Parkinson. 

  • La vitamine C et la vitamine E neutralisent les radicaux libres. Les radicaux libres sont impliqués dans le stress oxydatif, processus exacerbé dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie de Parkinson
  • La vitamine D atténue la fragilité osseuse et neurologique chez les patients atteints de cette maladie. 
  • La vitamine B6 maintient un équilibre neurochimique et atténue les nausées.
  • Le magnésium régule les troubles neurologiques, la fonction neuromusculaire optimale, réduit le stress oxydatif et améliore le sommeil.
  • Les polyphénols agissent sur le système circulatoire. On les retrouve dans les fruits et légumes de couleurs.
  • La coenzyme Q10, un antioxydant majeur à la production d’énergie au niveau des cellules.

Les effets bénéfiques des acides gras oméga-3 

Les acides gras oméga-3, présents dans les poissons gras comme le saumon, ont des propriétés anti-inflammatoires bénéfiques sur la santé cérébrale. Les patients Parkinson sont nombreux à adopter des régimes riches en oméga-3 pour soulager les inflammations chroniques.

Les autres compléments au L-dopa

supplément Parkinson et les plantes
  • Les plantes comme le mucuna prurien et la fève des marais apportent de L-dopa naturellement en plus d’autres actions synergiques. Le bacopa élimine les substances encombrantes.
  • Un produit des laboratoires Le Stum : Xenosulf® et la prise de chlorella (une algue verte) éliminent les métaux lourds qui encombrent l’organisme des malades de Parkinson. 
  • Le Tyrosine, un acide aminé précurseur de la dopamine peut, proportionnellement à la consommation, combler le manque.
  • L’huile de CBD (cannabidiol), substance légale issue du chanvre (Cannabis sativa) améliore le contrôle musculaire, diminue l’anxiété, la dépression et les troubles du sommeil. 
  • D’autres nutriments sont utiles contre Parkinson : la curcumine et ceux présents dans la cannelle de Ceylan, le café (2 à 3 tasses par jour) et le thé vert ou encore le safran. 

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Les effets indésirables entre suppléments et médicaments antiparkinsoniens

La digestion est un processus très variable d’un individu à l’autre. Ainsi, bien que fondamentale dans le traitement du syndrome de Parkinson, la Lévodopa peut générer des interactions et fluctuations imprévisibles (2), portant sur : 

  • l’absorption d’autres substances ou médicaments présents dans l’alimentation, 
  • l’activité gastro-intestinale,
  • la dégradation (détoxication) d’autres substances.

Selon la quantité de suppléments absorbée, les symptômes parkinsoniens sont plus ou moins contrôlés. Il est donc important de gérer les prises et les dosages à distance des repas pour stabiliser l’action et assurer l’efficacité du médicament. C’est notamment le cas pour :

  • Les protéines alimentaires riches. 
  • Certains antioxydants comme la vitamine C peuvent réduire l’absorption de Lévodopa dans l’intestin. 
  • Le fer et le calcium.
  • Les acides gras oméga-3, qui pourraient potentiellement augmenter les effets anticoagulants de certains médicaments. 
  • Les extraits de plantes, en général très complexes et hétérogènes.

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Nos conseils pour une utilisation sûre des suppléments chez les personnes atteintes de Parkinson

Dans le cas de la maladie de Parkinson, la supplémentation demande une approche personnalisée afin de minimiser les risques d’interactions et d’optimiser les bénéfices.

  • Avant de commencer tout régime de suppléments, il est essentiel de consulter un professionnel de la santé, de préférence un médecin ou neurologue spécialisé dans la maladie de Parkinson. Il pourra évaluer les besoins spécifiques du patient et identifier tout effet avec les médicaments en cours.
  • Ajuster les dosages de suppléments selon les besoins individuels du patient, les prises en fonction des repas ou des aliments qui les composent et de son état de santé global. 
  • Éviter les suppléments inutiles : les suppléments ne sont pas toujours nécessaires, et une alimentation équilibrée peut souvent fournir les nutriments essentiels. 
  • Un suivi régulier avec le neurologue permet d’évaluer l’efficacité des suppléments et d’ajuster les doses au besoin. Tout changement dans l’état de santé du patient devrait lui être communiqué.
  • Éduquer les patients et leurs proches sur les risques potentiels d’interactions entre les suppléments et les médicaments anti-parkinsoniens. Une compréhension approfondie permettra une gestion consciente et proactive de la maladie au quotidien.

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Les effets métaboliques étant propres à chaque individu, les risques d’interactions entre les compléments et les médicaments parkinsoniens sont difficiles à anticiper. Tout remède naturel présente un risque, susceptible d’entraîner un surdosage ou un sous-dosage. Il est donc très important de ne jamais modifier soi-même son traitement habituel et d’informer son médecin ou son neurologue si l’on décide de prendre des compléments ou suppléments naturels.

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