En médecine, un certain nombre de maladies ou de situations peuvent présenter un syndrome parkinsonien. Si les symptômes et l’appellation rappellent ceux de la maladie de Parkinson, ces deux pathologies nécessitent une approche, un diagnostic et des traitements différents. Pour mieux comprendre ces troubles, Cap Retraite répond aux 5 questions les plus posées sur le syndrome parkinsonien. 

Quelle différence entre le syndrome parkinsonien et la maladie de Parkinson ? 

Les termes syndrome parkinsonien et maladie de Parkinson peuvent prêter à confusion, car ils partagent des symptômes similaires.

syndrome parkinsonien ou maladie de Parkinson ?

Syndrome parkinsonien : faux Parkinson

La maladie de Parkinson est une pathologie neurodégénérative. Elle se caractérise par la perte progressive de cellules nerveuses dans une région spécifique du cerveau, appelée la substance noire. Cette région est responsable de la production de dopamine, un neurotransmetteur essentiel qui contrôle les mouvements.

En revanche, le syndrome parkinsonien désigne un ensemble de signes cliniques issus de la destruction de ces mêmes neurones, mais causés par d’autres maladies, des lésions cérébrales, la prise de certains médicaments ou l’exposition à des substances toxiques.

Les symptômes et signes cliniques 

Le syndrome parkinsonien partage des symptômes de la maladie de Parkinson, tels que : 

  • Un trouble du mouvement : un mouvement plus lent, plus petit, plus rare (akinésie)…
  • D’autres troubles associés et non systématiques tels que : le tremblement des doigts et des mains au repos, une rigidité musculaire, des difficultés à la marche, une perte d’équilibre…

Mais aussi d’autres signes cliniques distinctifs comme : 

  • Des symptômes précoces de la maladie de Parkinson : une perte de mémoire ou des hallucinations,
  • Une hypotension artérielle,
  • Des troubles de la déglutition,
  • Une constipation et des problèmes urinaires,
  • Des mouvements oculaires inhabituels,
  • Problèmes pour utiliser ou comprendre le langage.

Selon la cause, ces troubles peuvent varier en intensité et en présentation.

C’est pourquoi en début de symptômes, il est courant d’utiliser le terme « syndrome parkinsonien » avant de confirmer un diagnostic, le temps de constater l’évolution et la réponse aux traitements.

Quelles sont les causes et les facteurs déclencheurs de la maladie ? 

Les causes du syndrome parkinsonien sont nombreux, notamment : 

  • Des lésions cérébrales, issues d’un traumatisme crânien, d’un accident vasculaire cérébral ou d’autres troubles neurologiques.
  • Des infections virales et bactériennes qui atteignent le cerveau
  • Des médicaments : certains médicaments et certaines toxines interfèrent avec ou bloquent l’action de la dopamine et des neurotransmetteurs. C’est le cas des antipsychotiques, utilisés pour traiter les syndromes paranoïaques et la schizophrénie.
  • Des maladies génétiques : des mutations des gènes SNCA, LRRK2, PARK2, PARK7 et PINK1 sont impliquées dans le développement de la maladie de Parkinson, la dystonie (trouble du mouvement caractérisé par des contractions musculaires involontaires et des mouvements anormaux), la maladie de Huntington
  • D’autres affections neurologiques telles que la maladie d’Alzheimer, la démence à corps de Lewy ou l’atrophie multisystémique.

Quels sont les types de syndrome parkinsonien ? 

Il existe plusieurs types de syndrome parkinsonien. Les identifier permet de déterminer le pronostic et parfois de diagnostiquer une cause curable.

Le syndrome parkinsonien neuroleptique

Le syndrome parkinsonien neuroleptique est souvent associé à l’utilisation prolongée de médicaments antipsychotiques. En bloquant les récepteurs de la dopamine dans le cerveau, ces médicaments génèrent des symptômes parkinsoniens tels que des tremblements, une rigidité musculaire et des mouvements lents.

Le syndrome parkinsonien atypique

Le syndrome parkinsonien atypique est déclenché par des troubles dégénératifs du cerveau, tels que ceux observés dans la maladie d’Alzheimer ou la maladie de Parkinson à corps de Lewy. Contrairement à la maladie de Parkinson typique, ce syndrome présente des troubles habituellement absents dans la maladie de Parkinson ou qui apparaissent plus tard dans l’évolution :

  • Une progression rapide.
  • Un début symétrique.
  • Des troubles de l’équilibre et posturaux précoces, accompagnés de chutes.
  • Des signes précoces de dysautonomie, tels que l’incontinence urinaire, les troubles érectiles et l’hypotension orthostatique sévère.
  • D’autres signes incluent un syndrome cérébelleux, un syndrome pyramidal, des troubles oculomoteurs, des signes corticaux, des hallucinations et une réponse peu satisfaisante au traitement dopaminergique.

Le syndrome parkinsonien vasculaire

Ce type de syndrome parkinsonien est causé par des lésions cérébrales résultant de troubles vasculaires, tels que des accidents vasculaires cérébraux ou des dommages aux vaisseaux sanguins du cerveau. Les symptômes parkinsoniens se développent à la suite de ces dommages cérébraux et peuvent varier en fonction de la localisation et de la gravité des lésions.

Le syndrome parkinsonien iatrogène 

Le syndrome parkinsonien iatrogène, également appelé syndrome parkinsonien médicamenteux, survient à la suite d’une intervention chirurgicale ou de l’utilisation prolongée ou à forte dose de certains médicaments, tels que : 

  • Les antiémétiques
  • Les antidépresseurs 
  • Les traitements pour les troubles gastro-intestinaux 

Peut-on soigner le syndrome parkinsonien ?

Regroupant des symptômes partagés par diverses problèmes de santé sous-jacents, soigner le syndrome parkinsonien implique de soigner l’origine des troubles. 

traiter la cause du syndrome parkinsonien

Diagnostiquer l’origine du syndrome

Soigner le syndrome parkinsonien consiste à traiter la cause de la maladie. De ce fait, les médecins cherchent d’abord à identifier son origine en interrogeant la personne sur : 

  • La prise de certains médicaments pour la schizophrénie et contre la nausée.
  • L’exposition à des substances toxiques comme le monoxyde de carbone et l’alcool de bois.
  • Les antécédents familiaux de troubles cérébraux : maladie d’Alzheimer, démence à corps de Lewy, maladie de Wilson (maladie qui provoque une accumulation de cuivre dans le corps), tumeurs cérébrales et AVC.
  • Les traumatismes crâniens répétés, comme dans la pratique de la boxe ou du football américain.

En complément, les médecins réalisent une tomodensitométrie (TDM) ou un IRM pour vérifier les hypothèses.

Les traitements du syndrome parkinsonien

Selon le diagnostic et l’origine du syndrome, les médecins peuvent prescrire : 

  • Des médicaments, ou, si le traitement en cours est à l’origine du trouble : l’arrêt du traitement, modifier le dosage ou ajouter de l’amantadine ou un médicament avec des effets anticholinergiques, comme la benztropine. 

Notez que si la lévodopa utilisée pour traiter la maladie de Parkinson peut temporairement améliorer les symptômes, ce traitement reste souvent inefficace chez les personnes atteintes du syndrome parkinsonien.

  • Des séances de kinésithérapie pour rester actifs
  • Une assistance à la marche (déambulateur ou canne) 
  • Une aide à domicile pour simplifier les tâches quotidiennes
  • Une adaptation du logement pour sécuriser le domicile.
  • Une bonne nutrition

Dès que le trouble sous-jacent est traité, les symptômes peuvent s’atténuer ou disparaître. 

Quelle est l’espérance de vie d’une personne atteinte par le syndrome parkinsonien ?

Malgré les difficultés et l’inconfort que posent les symptômes parkinsoniens dans le quotidien et l’autonomie, l’espérance de vie des personnes atteintes de cette maladie demeure généralement similaire à celle de la population générale, à condition qu’elles bénéficient d’un traitement adéquat et d’une surveillance attentive de l’évolution de leurs symptômes.

Le syndrome parkinsonien lui-même n’est pas directement lié à un risque de décès prématuré. Cependant, les complications résultant des troubles sous-jacents tels que les accidents vasculaires cérébraux, les lésions cérébrales ou les infections, peuvent réduire l’espérance de vie. Seule la prise en charge des problèmes associés optimise la santé et la longévité des personnes concernées.

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