Chercher une alternative chaleureuse à l’EHPAD[1] ou à la résidence autonomie. Beaucoup de familles s’y intéressent, souvent pour le maintien d’un cadre de vie plus humain, plus souple, moins institutionnel. L’hébergement chez l’habitant, aussi appelé accueil familial, attire par sa simplicité apparente. Mais derrière cette solution, la législation s’impose, stricte, parfois méconnue. Avant de signer, il faut mesurer les aides accessibles, mais aussi comprendre les limites qui peuvent, à tout moment, remettre en cause la viabilité du projet. Voici un panorama clair, concret, pour ne pas se tromper.
Les aides financières ouvertes en 2025 : un éventail élargi, des conditions précises
En 2025, plusieurs dispositifs permettent d’alléger le coût de l’hébergement familial pour une personne âgée. Tour d’horizon des principaux leviers à activer, selon la situation et le degré de perte d’autonomie.
Allocation personnalisée d’autonomie (APA) : l’aide phare pour le maintien à domicile
L’APA permet de financer en partie les frais liés à la dépendance[2], que l’on vive chez un proche, dans une famille d’accueil agréée ou à son propre domicile. Cette allocation, modulée selon les revenus et le niveau de dépendance, reste accessible en accueil familial, à condition d’être classé GIR[3] 1 à 4 (la classification se fait via la grille AGGIR[5][4]).
- Pour 2025, le montant maximal de l’APA atteint 2 045,56 € par mois pour un bénéficiaire classé GIR 1, 1 654,18 € en GIR 2, 1 195,67 € en GIR 3 et 797,96 € en GIR 4.
- Aucune condition de ressources stricte, mais le montant versé dépend du revenu. Les personnes disposant de moins de 918 € par mois n’ont aucun reste à charge sur le plan d’aide.
- La demande s’effectue auprès du Conseil départemental, après une évaluation à domicile par une équipe médico-sociale.

ASH, APL, ALS, crédit d’impôt : autres appuis à considérer
- Aide sociale[7] à l’hébergement (ASH) : cette prestation complète l’APA si les ressources ne suffisent pas à couvrir le coût de l’accueil. Elle est versée par le département, récupérable sur la succession, avec une obligation alimentaire[8] limitée (enfants uniquement).
- Aide personnalisée au logement (APL) ou Allocation de logement sociale (ALS) : sous conditions de ressources et selon le statut du logement, la CAF peut verser ces aides pour réduire la facture mensuelle.
- Crédit d’impôt[6] : jusqu’à 50% des sommes versées pour l’aide à domicile[9] (plafond annuel de 12 000 €), y compris la rémunération de l’accueillant, peuvent être déduites de l’impôt sur le revenu.
- Allocation journalière du proche aidant (AJPA) : 65,80 € par jour pour un proche qui suspend son activité afin d’aider la personne hébergée. Durée limitée à 66 jours par bénéficiaire (4 proches maximum).
Autres dispositifs et accompagnements
- Aides des caisses de retraite : certaines retraites complémentaires proposent des aides supplémentaires, ponctuelles ou régulières.
- Droit au répit : si le plafond APA est atteint, une enveloppe de 509,76 € par an peut financer un accueil temporaire.
- Services d’aide et de soins à domicile : SSIAD[10], SPASAD, SAAD interviennent pour compléter l’accompagnement sanitaire et social.
Comprendre le cadre légal : trois verrous majeurs à respecter
Si l’accès aux aides suppose de remplir des dossiers et de fournir des justificatifs, la sécurisation juridique de l’accueil familial impose, elle, de ne rien négliger à la signature. Trois points, en particulier, s’avèrent incontournables.
1. Lien de parenté : une barrière rigide
Impossible d’accueillir, sous le régime réglementé, un parent jusqu’au 4e degré inclus. Frères, sœurs, oncles, tantes, cousins germains… Tous exclus du dispositif officiel. Si l’accueil se fait dans la famille proche, il sort du cadre de l’agrément et des protections afférentes. Conséquence immédiate : perte des aides dédiées et absence de suivi départemental.
2. Niveau de dépendance : l’accueil familial a ses limites
L’accueil chez l’habitant ne s’adresse pas aux personnes nécessitant des soins médicaux constants ou une surveillance de chaque instant. Alzheimer à un stade avancé, pathologies lourdes, polypathologies complexes… Ces situations relèvent du secteur médicalisé (EHPAD, USLD[11]). Le département vérifie l’adéquation entre le degré d’autonomie et la capacité d’accueil, lors de l’évaluation préalable.
3. Contrat écrit et agrément départemental : double obligation
Pas d’accueil familial sans contrat formalisé, ni sans agrément délivré par le Conseil départemental. Le contrat, conforme au modèle réglementaire, liste toutes les modalités : durée, prestations, rémunération, modalités de rupture, projet personnalisé. Chaque modification doit être signalée au département. Sans ce cadre, l’accueil devient illégal, expose aux sanctions et fait perdre l’accès aux aides financières.

Comment se déroule l’accueil familial ? Procédures, vigilance et suivi
Candidatez, attendez la visite d’évaluation, obtenez la validation administrative : la procédure peut sembler lourde, mais elle protège la personne âgée comme l’accueillant. Quelques repères concrets.
- Agréments : la liste des accueillants agréés se consulte auprès du département, des CLIC[12] ou d’associations spécialisées.
- Visite de conformité : contrôle des locaux, de la sécurité, des équipements (chambre de 9 m² minimum, accès indépendant, sanitaires adaptés, etc.).
- Négociation et signature : le contrat doit être signé avant l’arrivée, transmis au département, avec assurance responsabilité civile spécifique obligatoire.
- Suivi et contrôle : visites régulières du département, évaluation du respect du projet personnalisé, médiation en cas de conflit.
Tarifs et rémunération : de la transparence, rien d’autre
| Poste de dépense | Montants indicatifs (2025) |
|---|---|
| Rémunération pour services rendus | 29,71 € brut/jour minimum |
| Indemnité de congés payés | 10% de la rémunération |
| Sujétions particulières | 4,40 à 17,34 € / jour |
| Indemnité d’entretien | 8,44 à 21,10 € / jour |
| Mise à disposition des pièces | Montant négocié, contrôlé par le département |
Le paiement s’effectue directement, par chèque ou virement, via le Cesu accueil familial, pour la gestion des cotisations sociales.
Questions fréquentes sur l’hébergement chez l’habitant en 2025
Peut-on être accueilli en couple ?
Oui, à condition que le logement le permette (16 m² minimum pour la chambre, équipements adaptés).
Qui contrôle l’accueil ?
Le département assure le suivi, le contrôle, intervient en cas de difficulté grave.
Peut-on choisir librement l’accueillant ?
Oui, dans la liste agréée. La recherche passe par les services publics, les associations ou les plateformes spécialisées.
Quels recours en cas de litige ?
Médiation d’abord, puis tribunal du lieu de résidence si aucun accord n’est trouvé.
Quelles sont les assurances obligatoires ?
Responsabilité civile pour l’accueillant et la personne hébergée, à joindre au contrat.
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[1] EHPAD
Les EHPAD sont des établissements médicalisés qui accueillent des personnes âgées qui ont besoin de soins médicaux réguliers et d’une aide dans leur vie quotidienne.
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[2] Dépendance
La dépendance de la personne âgée désigne le besoin d’aide pour réaliser les tâches de la vie quotidienne en raison de problèmes physiques ou mentaux.
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[3] GIR
Le GIR (Groupe Iso-Ressources) est un outil qui sert à évaluer le niveau d’autonomie des personnes âgées, en les classant selon leur besoin d’aide pour les activités quotidiennes.
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[4] Grille AGGIR
La grille AGGIR (Autonomie Gérontologie Groupe Iso-Ressources) est un outil utilisé pour mesurer l’autonomie des personnes âgées en évaluant leur capacité à réaliser des tâches quotidiennes, afin de déterminer le…
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[5] AGGIR
L’AGGIR est un système de mesure utilisé pour évaluer la capacité des personnes âgées à accomplir seules les tâches de la vie quotidienne. En fonction des résultats, elles sont regroupées…
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[6] Impôt
L’impôt est une somme d’argent que les citoyens et les entreprises paient régulièrement au gouvernement. Cet argent est utilisé pour financer des services publics comme les écoles, les routes, et…
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[7] Aide Sociale
L’aide sociale est une assistance financière fournie par l’État pour aider les personnes en difficulté à couvrir des besoins essentiels, comme le logement ou les soins en établissement.
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L’obligation alimentaire désigne l’obligation légale pour les membres d’une famille de soutenir financièrement les proches en difficulté.
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[9] Aide à domicile
L’aide à domicile est un service qui accompagne les personnes chez elles en leur apportant une assistance pour les tâches de la vie courante, comme le ménage, les courses, ou…
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[10] SSIAD
Le Service de Soins Infirmiers à Domicile (SSIAD) un service qui fournit des soins infirmiers et de l’aide à domicile pour aider les personnes âgées ou malades à vivre chez…
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[11] USLD
L’Unité de Soins de Longue Durée (USLD) est est un type de service de soins destiné aux personnes âgées qui ont besoin de soins médicaux constants et d’une assistance importante…
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[12] CLIC
Le CLIC est un centre local qui aide les personnes âgées en fournissant des informations et des conseils sur les services et les aides financières disponibles, ainsi que les démarches…
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