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    L’accompagnement d’une personne âgée peut être source de tensions pour ses proches. La médiation familiale lors du placement en EHPAD permet d’éviter les conflits susceptibles d’éclater en cas de divergences d’opinions à ce sujet. L’intervention d’un professionnel neutre vous aide à vous concentrer sur les besoins de votre parent âgé, en améliorant la communication. Le but : trouver la meilleure solution de prise en charge pour tous les concernés et respecter les droits de chacun.    

    Pourquoi envisager la médiation familiale lors d’un placement en EHPAD ?

    Loin d’être un réflexe pour la majorité d’entre nous, la médiation familiale peut pourtant s’avérer utile si vous envisagez le placement en EHPAD d’un être aimé. 

    En effet, l’accompagnement de parents âgés en perte d’autonomie peut être une source de stress considérable pour les familles. Ayant chacun son avis sur la question et sa propre expérience de vie, les proches aidants risquent d’être en désaccord. La situation est encore plus tendue si votre parent âgé souffre de démence comme l’Alzheimer (qui en est une forme) et ne peut pas exprimer son opinion. La charge émotionnelle liée à l’entrée en maison de retraite et à ce qu’elle implique engendre régulièrement des conflits familiaux

    Dans certains cas, la discussion sur le placement en EHPAD peut conduire à une impasse, chacun des membres de la famille ayant ses propres convictions et souhaits pour la personne âgée

    Par exemple, votre frère ou sœur veut honorer une promesse faite à vos parents de tout faire pour garantir leur maintien à domicile. De votre côté, vous jugez que la situation à la maison est devenue ingérable. La question de la participation de chacun dans le paiement du reste à charge, en vertu de l’obligation alimentaire, crée des tensions… 

    Face à ces divergences, la médiation familiale apparaît comme une option bénéfique pour tous. Elle peut contribuer à éviter les tensions et à faciliter un placement en établissement plus consensuel.

    Qu’est-ce que la médiation familiale ?

    La médiation familiale est un moyen non conflictuel de résoudre les divergences d’opinions entre les proches de la personne âgée. Elle se définit comme un processus de prise de décision dans lequel un tiers neutre – le médiateur familial – aide les parties à prendre des décisions éclairées

    Elle est utile en l’absence de consensus sur des questions telles que les soins de santé, le placement en EHPAD ou la gestion des affaires du proche âgé.

    Le rôle complexe des médiateurs familiaux

    La médiation familiale n’est pas une tâche facile. Elle aborde diverses problématiques, allant de l’identité personnelle aux émotions ambivalentes, en passant par les crises et les conflits passés. 

    Malgré cette complexité, le médiateur a pour rôle de guider la discussion. Il sait comment surmonter à la fois les divergences d’opinions et les interactions inefficaces entre les membres de la famille. Il est là pour faciliter l’écoute et le dialogue, souvent mis à mal par les relations tendues entre les proches.

    Il leur réapprend à communiquer pour arriver eux-mêmes à une solution. Ce n’est pas lui qui effectue le travail à la place de la famille : il ne tranche pas ! Il veille toutefois à ce que la décision prise ne lèse personne, même en cas de compromis.

    L’amélioration de la communication

    La médiation aide à changer le mode de communication entre les membres de la famille. Au lieu de s’accuser mutuellement ou de lancer des commentaires haineux, les enfants et autres proches sont amenés à placer l’intérêt du parent âgé au centre de la discussion. 

    En se focalisant sur la question réellement importante, les membres de la famille parviennent à prendre des décisions qui sont véritablement dans le meilleur intérêt de la personne âgée.

    La gestion des émotions fortes

    La médiation familiale ne se contente pas de résoudre des conflits et apaiser les tensions. Elle a aussi pour objectif de gérer la charge affective forte qui entoure la décision de placer un parent en EHPAD. Le médiateur travaille à minimiser ou neutraliser les effets des émotions négatives.

    LIRE AUSSI:  Contrat de séjour en EHPAD : les informations indispensables

    La médiation familiale peut donc jouer un rôle crucial pour garantir le bien-être du parent âgé. Elle permet d’aplanir les désaccords, tout en gérant le volet émotionnel souvent intense de telles situations.

    Seniors se disputant en présent d'un proche - un cas classique pour la médiation familiale

    Quels sont les bénéfices de la médiation familiale lors du placement en EHPAD ?

    La médiation familiale présente de nombreux avantages, particulièrement lorsque la question de la prise en charge en EHPAD d’un parent âgé soulève des problèmes. Voici les principaux :

    Prévention de l’escalade émotionnelle

    L’un des premiers bénéfices de la médiation est la prévention de l’escalade des émotions. Les discussions guidées par un médiateur permettent de maintenir un environnement moins stressant et plus constructif.

    Gain de temps significatif

    La médiation familiale est généralement un processus beaucoup plus rapide que les autres formes de résolution de conflits, vous permettant ainsi d’économiser un temps précieux. 

    Votre parent a souvent besoin d’une solution rapide pour garantir sa qualité de vie et préserver sa santé. Son entrée en maison de retraite ou, alternativement, l’organisation du maintien à domicile ne peut pas être reportée indéfiniment par absence d’entente entre les aidants.

    Aide plus efficace et adaptée pour votre parent âgé

    En se focalisant sur les besoins et les préoccupations de la personne âgée, la médiation permet d’obtenir la solution qui est dans son meilleur intérêt.

    Prévention des complications judiciaires

    Certains litiges familiaux sont tels que les membres de la famille envisagent une solution juridique pour faire valoir leurs droits. Pour résoudre la question de l’accompagnement de leur proche, les enfants voudront parfois demander une mise sous tutelle, même si elle ne s’impose pas toujours

    Mais les mesures de protection juridique sont des processus lents et lourds qui limitent fortement la liberté du proche âgé. Elles font intervenir un juge, qu’il faudra solliciter pour certaines décisions qui auraient pu être prises à l’amiable, et idéalement en impliquant la personne âgée.

    Le désaccord concernant le placement en EHPAD peut aussi être lié à la question de l’obligation alimentaire, quand les parents n’ont pas les moyens de payer l’hébergement. Les enfants ne sont pas toujours prêts à assumer leur part. Dans ce cas, le résident ou ses enfants peuvent demander l’aide sociale à l’hébergement (ASH) en établissement. En cas de conflit entre les obligés alimentaires, le juge aux affaires familiales sera amené à fixer la contribution financière de chacun, augmentant souvent les ressentiments. 

    En ayant recours à la médiation familiale, les aidants parviennent souvent à garder leur conflit hors d’une salle d’audience. Une solution à l’amiable peut être trouvée grâce à un intervenant extérieur impartial.

    Préservation des relations familiales

    La médiation contribue à éviter les conflits au sein de la famille et les situations où le parent âgé se retrouve pris entre deux feux. Elle vise à préserver ou restaurer le lien familial. Elle évite au senior lui-même la détresse de voir ses enfants et ses proches se disputer « à cause » de lui. 

    Collaboration équitable

    Le processus vise à satisfaire équitablement les besoins et les intérêts de chaque membre de la famille, en favorisant une collaboration constructive. Il contribue à établir un cadre pour la coopération future, permettant ainsi aux membres de la famille de mieux travailler ensemble à long terme. La personne âgée a tout à gagner d’une telle entente.

    Où trouver un médiateur familial en cas de désaccord sur un placement en EHPAD ?

    De nombreux professionnels proposent leurs prestations de médiation familiale dans l’ensemble du pays et pour diverses situations. 

    Il existe aujourd’hui des services de médiation aidants-aidés. Ils sont spécialisés dans la résolution des conflits liés à l’accompagnement d’une personne en perte d’autonomie ou en situation de handicap. Le médiateur est un professionnel diplômé d’État, sensibilisé aux défis du grand âge et du handicap.

    LIRE AUSSI:  Vente en viager : une solution pour payer la perte d’autonomie

    La médiation aidants-aidés est un service mis en place et soutenu par :

    • le réseau Unaf-Udaf (union nationale-départementale des associations familiales),
    • la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie).

    Elle est accessible dans une vingtaine de départements de France et devrait en concerner 32 d’ici 2025. 

    Les coordonnées de ces services sont disponibles sur un site dédié : Médiation pour aidants et aidés.  

    Groupe de proches aidants participant à une séance de médiation familiale pour le placement en Ehpad d'un parent

    Comment se passe la médiation familiale ? 

    La médiation familiale pour les couples aidants aidés est un processus volontaire et confidentiel qui se déroule par étapes. 

    Étape 1 : l’entretien d’information et l’identification des parties prenantes

    Le processus commence par la prise de contact avec le service de médiation. Elle peut être initiée par la personne âgée ou par l’un de ses enfants. Dans le cadre de la procédure de réception, le personnel des services évalue les besoins et attentes des parties et leur attribue un médiateur.

    Celui-ci se met souvent en contact avec chacune d’entre elles pour évaluer la situation et entendre leur histoire. Cet entretien d’information est parfois effectué par téléphone. 

    Une séance de médiation conjointe est ensuite fixée entre les parties. 

    Étape 2 : les séances de médiation

    Dès la première séance, le médiateur présente et explique le processus. Il énonce les règles de base de la communication pendant les séances, afin de faciliter le déroulement du processus.

    Les parties ne doivent pas s’interrompre ; le médiateur donnera à chacune la possibilité de partager pleinement sa version des faits.

    La situation de la personne âgée sera soigneusement examinée, car tout le monde doit comprendre les facteurs en jeu et les besoins du principal intéressé.

    Le médiateur pose des questions aux parties pour bien déterminer la source des désaccords et les problèmes sous-jacents. Il peut régulièrement leur rappeler la question qu’elles souhaitent résoudre et les problèmes qu’elles rencontrent. 

    Ces données constituent la base d’une négociation plus efficace et d’une résolution coopérative des problèmes. Le médiateur s’attache à exposer le problème de manière neutre. Il encourage les participants à se concentrer sur le sujet de discussion et à communiquer directement entre eux. Il les aide à clarifier leurs propres intérêts et besoins. 

    Les proches peuvent exprimer leurs opinions et communiquer des informations en privé au médiateur, s’ils sont plus à l’aise lors d’entretiens individuels que lors de séances collectives.  Les entretiens privés permettent aussi à chacun de se préparer à négocier et à proposer calmement des solutions réalistes.

    Étape 3 : accord et suivi

    Vers la fin des séances de médiation familiale, le médiateur facilite les dernières négociations permettant de décider de la meilleure solution. Il aide les proches à arriver à un accord, qui peut être exposé à l’oral ou formalisé par écrit.

    L’accord final vise à :

    • désamorcer le conflit, 
    • offrir une solution adaptée à la personne âgée qui est finalement au cœur de la question,
    • fournir une nouvelle base pour les relations futures entre les parties.

    L’accord n’est pas juridiquement contraignant. 

    Combien coûte la médiation familiale ? 

    Chaque situation varie et le prix d’un processus de médiation familiale autour du placement en EHPAD d’un parent âgé dépend de plusieurs facteurs : 

    • le nombre de parties impliquées et par là le nombre de séances avec chacune,
    • la quantité de séances collectives,
    • le choix d’un médiateur privé indépendant ou d’un service soutenu par un organisme, comme celui de l’Unaf-Udaf.

    Les tarifs du service de médiation aidants-aidés de l’Unaf sont fixés par la CAF (caisse d’allocations familiales). La séance d’information est gratuite, les suivantes sont facturées en fonction des ressources des participants. Le prix d’une séance peut aller de 2 € (en cas de revenus inférieurs au RSA) à 131 € (pour des revenus supérieurs à 5 301 € par mois). En moyenne, le coût de la séance est de 15 euros (source : Médiation familiale aidants-aidés).

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    Avatar auteur, Yaël A.
    Yaël A.,Rédactrice chez Cap Retraite

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